À Claude II Belin, le 29 août 1636, note 3.
Note [3]

Louis xiii sortait alors à peine d’une crise grave avec le Parlement de Paris. Lors du lit de justice du 10 décembre 1635, il avait contraint les magistrats à admettre sans discussion de nouveaux officiers en leur sein : le royaume en guerre avait besoin d’énormément d’argent ; en acceptant une multiplication de ses charges, fort lucrative pour la Couronne qui les vendait, le Parlement devait participer sans broncher à l’effort financier de toute la Nation ; mais les magistrats avaient vivement renâclé, refusant qu’en en augmentant ainsi le nombre, on diminuât la valeur numéraire de leurs offices si chèrement acquis. Prémonitoire de la première Fronde (1648), la crise qui s’en suivit mena à l’interdiction de réunir le Parlement et à l’emprisonnement ou à l’exil de plusieurs de ses membres ; elle ne s’était résolue, après force méandres, que dans le courant de l’année 1636 (Ranum, pages 86‑90).

Paris sut néanmoins réagir (R. et S. Pillorget, page 295) :

« À l’appel du roi, les concours en hommes et en argent affluent. À l’Hôtel de Ville, où le maréchal de La Force, le vieux compagnon de Henri iv, s’est installé pour recevoir les engagements, les recrues se présentent en foule. On enrôle des ouvriers et des laquais. On réquisitionne chevaux et voitures. On commence à creuser, à la hâte, des tranchées dans la plaine Saint-Denis. {a} En quelques semaines, en y ajoutant des contingents venus de province, le roi parvient à mettre sur pied une armée d’une trentaine de milliers d’hommes. Les dons des marchands, des couvents, des grands corps de l’État fournissent les fonds nécessaires pour les équiper. Paris se prépare à soutenir un siège. »


  1. V. note [27], lettre 166.

Les populations des contrées occupées ou menacées par les Espagnols affluaient vers Paris, dont les habitants, pris de panique, commençaient à fuir vers le sud.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 29 août 1636, note 3.

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(Consulté le 25/04/2024)

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