À André Falconet, le 1er octobre 1666, note 3.
Note [3]

Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome ii, pages 474‑475) a donné plus de détails sur les mouvements de la flotte royale, sous le commandement du duc de Beaufort, qui tenta en vain de rejoindre les Hollandais :

« Le jeudi 24 septembre, les nouvelles vinrent que M. de Beaufort était heureusement passé à la vue des Anglais et était arrivé à Dieppe, et avait escorté quantité de vaisseaux marchands chargés de sel.

Le samedi 26 septembre, je fus chez M. d’Aligre […]. Il nous dit que M. de La Feuillade revenait de l’armée de Hollande et avait dit qu’elle s’était retirée dans ses ports sans avoir voulu attendre plus longtemps M. de Beaufort, et que le roi avait mandé à M. de Beaufort de joindre les Hollandais et se retirer au Texel, n’y ayant pas de sûreté pour lui d’attendre à la rade de Dieppe les Anglais ; et il fut remarqué que depuis Dieppe jusqu’à Dunkerque la France n’avait pas un port pour retirer un grand vaisseau et que c’était pourquoi il n’était pas possible que la France fût puissante sur la mer Océane.

Les nouvelles furent confirmées de l’incendie arrivé à Londres, qui avait commencé la nuit du 11 au 12 septembre […]. Je crois que cet incendie a sauvé M. de Beaufort et que sans doute, l’armée anglaise avait eu ordre de ne point combattre pour ne rien hasarder en cette conjoncture. Depuis, M. de Beaufort, arrivé à la rade de Dieppe, n’ayant point trouvé les Hollandais, prit le parti, par l’avis de M. le marquis de Créquy, de retourner aussitôt à Brest, n’étant pas en état de se défendre contre les Anglais ; ce qui a bien réussi par un bonheur extraordinaire : les Anglais, qui étaient à l’île de Wight, n’ayant pu sortir, à cause du vent contraire, pour attaquer M. de Beaufort, aussitôt le vent cessé, s’étaient mis à la voile ; et croyant rencontrer M. de Beaufort au Pas-de-Calais, avaient pris leur route le long de leurs côtes, comme la plus courte ; et pendant ce temps, M. de Beaufort, qui retournait à Brest le long des côtes de France, avait passé sans être vu des Anglais, et ainsi avait évité le combat. Un seul vaisseau tomba dans leur armée et fut pris. Je sais cette nouvelle de M. le maréchal de Villeroy. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 1er octobre 1666, note 3.

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(Consulté le 25/04/2024)

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