Annexe : L’ultime procès de Théophraste Renaudot contre la Faculté de médecine de Paris, perdu le 1er mars 1644, note 32.
Note [32]

Jean Pidoux, natif de Paris vers le milieu du xvie s., était fils de François, médecin à la cour de Henri ii. Docteur en médecine de la Faculté de Poitiers en 1571, Jean fut médecin de Henri iii, qu’il accompagna en Pologne (1574), de Henri iv, puis de Ludovic de Gonzagues, duc de Nevers. Alors qu’il était doyen de la Faculté de médecine de Poitiers depuis 1577, Pidoux dut se faire recevoir docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1588. Il mourut en 1610.

L’ouvrage qui lui a valu le plus de renom est intitulé :

Des Fontaines de Pouques {a} en Nivernois, de leur vertu, faculté et manière d’en user. Discours qui peut servir aux fontaines de Spa {b} et autres acides de même goût. Ensemble un avertissement sur les bains chauds de Bourbon Archambault. {c}

Professeur de chirurgie, il dicta en français un traité sur la peste qui ravageait le Poitou ; il le traduisit en latin et le publia sous le titre de :

J. Pidoxii, medici Pictaviensis, pestis Cura et polychresti Descriptio.

[Guérison de la peste et Description du Polychreste de J. Pidoux, {d} médecin de Poitiers]. {e}


  1. Aujourd’hui Pougues, v. note [62] du Manuscrit 2007 de la BIUS (recueil Peÿrilhe).

  2. En Wallonie, v. note [13], lettre 332

  3. Paris, Nicolas Nivelle, 1584, in‑8o de 4 feuilles, pour l’une des nombreuses éditions (avec variantes du titre).

    V. note [14], lettre 60, pour Bourbon-l’Archambault en Bourbonnais.

  4. En 1619 Théophraste Renaudot a plagié le polychreste de Renoux, en lui donnant le nom hellénisé de polychreston (v. note [2], lettre 105).

  5. Poitiers, Johannes Blancetus, 1605, in‑4o de quatre feuilles.

Dreux du Radier (Bibliothèque historique et critique du Poitou… [Paris, Ganeau, 1754, in‑8o, tome 3e, pages 185‑186]) :

« La plupart des malades étaient dans un assoupissement comateux. Cela lui rendit la thériaque, dans laquelle il entre de l’opium, très suspecte. Il travailla à la composition d’un autre antidote, plus sûr selon lui, et dont l’usage n’eut rien de dangereux. Cet antidote est très composé. Il lui donna le nom de confection polychreste, {a} relativement à ses différentes propriétés. Il a longtemps été connu et en usage sous le nom du polycreste de Poitiers. » {b}


  1. À usages multiples.

  2. La formule inspira Théophraste Renaudot en 1619 (v. note [2], lettre 105).

Ibid. (page 185) :

« Il a aussi travaillé à la curation de la colique bilieuse du Poitou, et M. de Thou, en parlant de l’ouvrage de Citois, {a} met Pidoux au nombre des illustres médecins dont les mémoires servirent à former son traité. On les trouve même imprimés à la fin de l’ouvrage du docteur Citois. Mais tout est-il imprimé ? »


  1. V. note [53], lettre 166.

Dreux du Radier cite encore (page 176‑177) Paul Contant, apothicaire de Poitiers, qui a invoqué Pidoux comme un autre Apollon (v. note [8], lettre 997) dans son Jardin et cabinet poétique (Poitiers, Antoine Mesnier, 1609, in‑4o) :

« Que ce docte Pidoux, ce phénix de la France,
Brille comme un soleil sous ma douce cadence.
Que l’amas glorieux du docte et grand savoir,
Qui l’a fait ici bas comme un miracle voir,
Le fasse avec l’amas de tout l’honneur du monde
Triompher éternel sous la cambrure ronde.
Grand d’esprit, grand de corps, d’honneur et de moyens,
De vertus et de nom parmi ses citoyens. ».

V. note [32], lettre 433, pour François Pidoux, fils de Jean et lui aussi doyen de la Faculté de médecine de Poitiers.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Annexe : L’ultime procès de Théophraste Renaudot contre la Faculté de médecine de Paris, perdu le 1er mars 1644, note 32.

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(Consulté le 29/03/2024)

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