À Charles Spon, le 16 avril 1652, note 34.
Note [34]

En dépit de sa belle assurance, le parti des princes ne recueillait pas l’unanimité du Parlement et de l’Hôtel de Ville.

Dubuisson-Aubenay (tome ii, Journal des guerres civiles, pages 201‑203, avril 1652) :

« Vendredi 12, assemblée au Parlement où le président de Bailleul faisant, comme le plus ancien, la fonction de premier < président >, dit à M. le Prince que la Compagnie le recevait bien, avec l’entier respect dû à sa qualité et à son mérite, mais était marrie de ne le pouvoir faire aussi avec la joie entière, vu l’état des choses et ce qui s’était passé tout fraîchement. Sur cela, toute la Fronde s’écria pourquoi il disait cela et qui lui en avait donné charge. M. d’Orléans réitéra la protestation que dès ci-devant il avait faite, que lui et M. le Prince faisaient tout ce qu’ils faisaient pour le seul service du roi, le bien de l’État, et afin de parvenir à la paix. M. le Prince le confirma et ajouta qu’il mettrait bas aux armes aussitôt que le cardinal Mazarin et ses adhérents seraient chassés. Aucuns doutent de ce mot d’“ adhérents ” comme étant de trop grande suite, {a} il est néanmoins vrai. […]

Samedi 13, où les déclarations des duc d’Orléans et prince de Condé, registrées, furent lues ; et le prince de Condé, qui vit que l’on trouvait à redire sur ce mot d’adhérents, dit que, si l’on voulait, il l’ôterait et réduirait sa déclaration aux purs termes de celle de M. d’Orléans.

Enfin, il y eut arrêt que les mêmes remontrances […] seraient faites au roi en y ajoutant remontrance nouvelle sur ce qu’elles n’auraient pas été lues ; que les cours souveraines seraient invitées d’en faire de même, et qu’il y aurait assemblée du Corps de Ville où MM. d’Orléans et de Condé assisteraient et inviteraient ladite Ville, où les plus notables bourgeois et les jurés ou maîtres des six corps de marchands assisteraient, de faire députation vers le roi et remontrances pareilles à celles des cours souveraines.

Beaucoup de gens ont trouvé à redire sur ces mots “ qu’il y aurait assemblée en l’Hôtel de Ville ”, en disant qu’il n’appartenait point au Parlement d’ordonner à la Ville de s’assembler ; mais le conseiller Doujat, un des députés de la Grand’Chambre pour ladite assemblée, dit qu’il fournira plusieurs arrêts du Parlement en vertu desquels la Ville s’est assemblée. »


  1. Conséquence.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 avril 1652, note 34.

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(Consulté le 28/03/2024)

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