À Charles Spon, le 18 décembre 1657, note 35.
Note [35]

Charlotte-Marie de Daillon du Lude, duchesse de Roquelaure, était la fille de Timoléon de Daillon, comte du Lude, et la sœur de Henri de Daillon, comte du Lude, duc et pair en 1675, mort en 1685. Elle avait épousé en septembre 1653, à l’âge de 17 ans, Gaston-Jean-Baptiste, marquis puis duc de Roquelaure (v. note [34], lettre 524). Ses contemporains ont abondamment évoqué la beauté de Charlotte-Marie : Tallemant des Réaux (Historiettes, tome ii, page 223) l’a dite « une des plus belles et des plus douces personnes de ce siècle » ; et plus loin (page 382), « une des plus belles, pour ne pas dire la plus belle de la cour » ; et Mme de Sévigné, « tellement belle qu’elle défit hier le Louvre à plate couture, ce qui donne une si terrible jalousie aux belles qui y sont que, par dépit, on a résolu qu’elle ne sera point des après-soupers, qui sont gais et galants, comme vous savez » (lettre du 25 novembre 1655, à Bussy-Rabutin, tome i, page 35).

Après son mariage, la duchesse de Roquelaure avait continué d’aimer sans retour le marquis François-René de Vardes. Le duc Philippe d’Anjou, frère du roi, avait recherché ses faveurs. Elle était morte le 15 décembre 1657 après une maladie de quelques jours. On crut qu’elle mourait d’un accouchement difficile, mais elle avait annoncé qu’elle allait mourir « et qu’une passion ardente et cachée qu’elle avait dans le cœur la tuerait. La cour fut vivement émue du décès. Le lendemain, le duc d’Anjou communia et fit dire mille messes pour la jeune morte » (Adam).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 18 décembre 1657, note 35.

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(Consulté le 19/04/2024)

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