À Charles Spon, le 1er avril 1650, note 4.
Note [4]

« il y a quelques années ».

En 1648, les gens de lettres (Jean-Louis Guez de Balzac, Gilles Ménage, Nicolas Boileau-Despréaux…) s’étaient déchaînés contre Pierre de Montmaur. L’affaire fut le prétexte de querelles littéraires. Le sonnet de Balzac intitulé Sur Montmaur le régent et le pédant Ménage en donne une idée :

« Que Montmaur soit un sot, un pédant, je l’avoue,
Que son cheval et lui soient deux gros animaux,
Qu’il choppe {a} autant de fois qu’il prononce de mots,
Qu’il n’ait jamais raison, soit qu’il blâme ou qu’il loue,

Je ne m’offense point de ces tourments divers,
Puisqu’il a maltraité les sermons et les vers
D’un révérend abbé, d’un si grand personnage.

Qu’on le berne à la cour, qu’on lui fasse la moue,
Qu’en classe il soit sifflé par les petits grimauds, {b}
Qu’on lui fasse endurer tous les jours mille maux
Comme s’il méritait la potence ou la roue,

Je n’excuse l’erreur ni le crime d’autrui ;
Mais je ne puis souffrir que le fameux Ménage
Entreprenne un pédant bien moins pédant que lui. »


  1. Chopper : se tromper lourdement.

  2. Grimaud : terme injurieux dont les grands écoliers se servent pour injurier les petits.

On peut imaginer tel nom qu’on voudra derrière ce révérend abbé dont Montmaur avait maltraité les sermons (Adam, tome ii, pages 1180-1181).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er avril 1650, note 4.

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(Consulté le 20/04/2024)

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