À Charles Spon, le 4 décembre 1654, note 4.
Note [4]

Reggio de Calabre se situe à l’extrême pointe sud-ouest de l’Italie, sur le détroit de Messine. Depuis qu’il avait été libéré par Condé des prisons espagnoles en juillet 1652 (v. note [19], lettre 308), Henri ii de Lorraine, duc de Guise, n’avait en tête que l’idée de reconquérir le royaume de Naples malgré son engagement solennel de ne plus jamais s’en aviser.

René de Bouillé, Histoire des ducs de Guise (Paris, Amyot, 1850, in‑8o, volume iv, page 484) :

« Peu corrigé par sa captivité, le prince lorrain en avait rapporté un fonds considérable d’irritation, d’ardeur de vengeance et l’intégrité de ses desseins, de ses illusions sur le royaume de Naples. Celles-ci coïncidaient alors avec les vues politiques de la France, dont Guise allait recevoir l’impulsion et l’appui pour agir. Depuis le commencement de la guerre contre l’Espagne, {a} l’expérience enseignait que la méthode la plus efficace pour forcer cette puissance à traiter consistait à la combattre sur son propre territoire. Les mauvais succès des armes françaises en Catalogne avaient éloigné ce but ; il s’agissait d’en trouver l’équivalent. Les provinces wallonnes et le royaume de Naples fournissaient à l’Espagne ses principaux moyens de lutte. Le gouvernement de Louis xiv médita sur la conquête du dernier et résolut de confier l’expédition au duc de Guise, qui était déjà en possession de la connaissance des choses et d’une certaine popularité présumée dans ce pays, avec lequel il ne cessait d’entretenir des correspondances. »


  1. 1635.

Retardé par la mort de son frère, le duc de Joyeuse, Guise avait quitté Toulon le 5 octobre 1654, à la tête d’une flotte commandée par le chevalier Paul, en direction de Reggio. Une succession de tempêtes obligea à changer de plan pour un débarquement à Castellammare di Stabia, dans le golfe de Naples, le 13 novembre, après quarante jours de mer très difficile. Affaiblie, harcelée par les Espagnols, sans le secours espéré des Napolitains et loin de tout secours allié, l’armée du duc fut forcée de rembarquer au début de décembre (Bouillé, pages 485‑489 ; v. aussi Montglat, Mémoires, page 303).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 4 décembre 1654, note 4.

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(Consulté le 16/04/2024)

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