À Charles Spon, le 6 novembre 1657, note 4.
Note [4]

Pilier de la philosophie grecque, Socrate (vers 470-399 av. J.‑C.) n’a laissé aucun écrit. Platon, son disciple, a été le principal diffuseur de ses idées et de sa méthode, célébrée sous le nom de maïeutique (v. note [2], lettre latine 383). Le plus fameux épisode de la vie de Socrate est son procès pour impiété, suivi de sa condamnation à mort par l’absorption d’un poison à base de ciguë (v. note [8], lettre 169). Diogène Laërce (ii, 27 et 32) a loué sa vertu :

« Il était capable de regarder de haut même ceux qui se moquaient de lui. Il était fier de sa frugalité et ne se fit jamais payer de salaire. Il disait que plus il avait de plaisir à manger, moins il avait besoin d’assaisonnement ; plus il avait de plaisir à boire, moins il comptait sur la boisson qui n’était pas à sa portée ; plus réduits étaient ses besoins, plus il était proche des dieux. »

« Mais en outre, déjà vieux, il apprenait à jouer de la lyre, disant qu’il n’y a rien d’étrange à apprendre ce qu’on ne sait pas. {a} Et en plus, il dansait continuellement parce qu’il croyait que ce genre d’exercice servait à la bonne condition physique, comme le dit aussi Xénophon dans le Banquet. Il disait aussi que son démon lui annonçait ce qui allait lui arriver ; {b} que prendre un bon départ n’est pas peu de chose, mais tient à peu de chose ; qu’il ne savait rien, sauf qu’il savait justement cela. Et ceux qui payent cher pour se procurer les choses avant le temps, c’est qu’ils n’ont pas l’espoir, disait-il, d’en attendre la saison. Et, une fois qu’on lui demandait quelle est la vertu d’un jeune homme : “ rien de trop ”, dit-il. Il disait aussi qu’il ne faut faire de géométrie qu’autant que nécessaire pour être capable d’acquérir et de céder la terre avec mesure. »


  1. J’ai suivi ce bon précepte en me frottant au rude apprentissage du solfège et de l’accordéon à l’âge de 66 ans.

  2. V. note [46] du Patiniana I‑4.

Phocion, général athénien (ive s. av. J.‑C.) célèbre pour son incorruptibilité, fut le chef du parti aristocrate et l’adversaire politique de Démosthène. Après un procès inique pour trahison envers Athènes, Phocion fut condamné à boire la ciguë (v. note [34] de la Leçon de Guy Patin sur le laudanum et l’opium).

Autre Athénien illustre, Aristide (fin du ve s. av. J.‑C.), surnommé le juste, fut le rival malheureux de Thémistocle, ce qui lui valut l’ostracisme, mais sa cité menacée par l’invasion de Xerxès (v. note [102] du Faux Patiniana II‑7) le rappela et il la défendit avec éclat.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 6 novembre 1657, note 4.

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(Consulté le 24/04/2024)

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