À Charles Spon, le 29 mai 1648, note 43.
Note [43]

Dès le xve s., les 13 Cantons suisses avaient lancé sur les routes d’Europe une quantité inépuisable de soldats ardents et aventureux qui maintenaient une réputation gagnée pendant leurs guerres d’indépendance. François ier vainquit les Cantons à Marignan et signa avec eux la paix perpétuelle de Fribourg le 29 novembre 1516. Cette « capitulation » (ou convention) autorisait la France, moyennant le versement à chaque canton d’une somme fixée, à lever des soldats avec la seule obligation de « servir le roi de France dans les ordres de la personne du roi, considéré comme le seul et unique représentant de la Nation ». Louis xiii organisa en 1616 le régiment des gardes suisses (huit compagnies de 160 hommes chacune) pour assurer la protection du souverain. Au milieu du xviie s., commandé par des chefs prestigieux, tels Reynold, d’Erlach ou Castella, le régiment comprenait 30 compagnies. Louis xiii en fit la « garde du dehors », celle « du dedans » étant réservée à la compagnie des Cent-Suisses, sentinelles vigilantes de la pérennité monarchique.

Les Suisses s’illustrèrent dans de nombreuses campagnes. Des soldats confédérés abritèrent de leurs piques la famille royale réfugiée à Saint-Germain, menacée par la Fronde. Pendant dix ans, les gardes suisses réprimèrent les émeutes en dépit du non-paiement de leur solde. Les Cantons envisagèrent même de rappeler leurs troupes, mais un accord intervint. À partir de 1658, les officiers suisses servant en France bénéficièrent du même avancement hiérarchique que les officiers français (Louis Trenard, Dictionnaire du Grand Siècle).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 29 mai 1648, note 43.

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(Consulté le 28/03/2024)

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