À Charles Spon, le 1er avril 1650, note 53.
Note [53]

Journal de la Fronde (volume i, fos 192 vo et 193 ro, 27 mars 1650) :

« Le même jour on eut avis de Bordeaux du 21 que l’huissier du parlement, qui avait été si mal traité à Agen, avait été ramené à Bordeaux en très mauvais état, et que M. de Villemontée {a} y étant arrivé deux jours auparavant, un de ses laquais avait eu querelle avec quelques bourgeois ; ce qui avait excité grande rumeur dans la ville où le laquais fut fort maltraité à coups de bâton. Les artisans s’étant assemblés au bruit de ce désordre furent chez M. de Villemontée, menaçant de le jeter dans la rivière s’il ne leur en faisait raison ; ce qui obligea son fils, le père n’y étant pas, de leur représenter qu’il n’était pas venu en cette ville-là pour leur faire aucun mal, mais seulement pour recevoir leurs plaintes et obliger M. d’Éperon d’exécuter la paix, et qu’enfin il leur ferait raison ; mais ils ne furent pas contents de cette réponse puisqu’ayant trouvé son carrosse dans la rue, ils le mirent en pièces, et l’on ne sait que devinrent les chevaux, ce qui l’obligea de se retirer en une maison particulière. Le duc de Saint-Simon y était arrivé le même jour, après avoir laissé la place de Blaye bien munie de toutes choses. Le parlement y avait donné deux arrêts qui avaient été publiés et affichés aux coins des rues : l’un portant défenses à M. d’Épernon d’imposer ni exiger aucuns deniers sur la province qu’en vertu des commissions vérifiées au parlement ; l’autre portant cassation de toutes les ordonnances faites par ce duc pour la subsistance des troupes qu’il a encore. Depuis, on a eu nouvelles du 24 que M. de Villemontée avait exposé ses lettres de créance au parlement, lequel il avait prié de lui rendre réponse précisément à tout, afin que sa commission ne durât pas longtemps, et qu’il ne fût pas obligé de faire plusieurs allées et venues de Bordeaux à Agen. »


  1. V. note [21], lettre 220.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er avril 1650, note 53.

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(Consulté le 19/04/2024)

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