Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre II, note 57.
Note [57]

Chapitre intitulé De Adamante, et hirci sanguine [Du Diamant et du sang de bouc] (page 1080 de l’ouvrage de Jules-César Scaliger contre Cardan, v. supra 2e notule {a}) :

Adamantem hirci sanguine rumpi, Plinius tum prodit, tum vellicat. Mallem sua proderet experimenta. Recentiores, qui destestantur occultas proprietates : easque inscitiæ asylum contumeliosis verbis vocant : et aliis locis, et in hac historia, quas destruunt, construunt. Aiunt enim : hircinum sanguinem in adamantem penetrare, propter analogiam, quæ est in principio communi. At vero quid aliud est principii communis analogia, quam proprietas occulta ? Nam quare subit hircinus, et alius sanguis tenuior restitat exclusus ? Et sane ab uno principio deducere adamantem, atque illum sanguinem, est : Hircum facere Adamantem. Frangere tamen in renibus, atque in vesica lapidem : tam verum est, quam meridie lucere. Quamplurimos enim eius vi comminuimus. Sed et leporino sit hoc idem. Unde igitur illa efficaci ? Non tibi nunc dissolvam debitum : sed bona fide interea pignori tibi relinquam, ingenui, candidique animi verbum hoc : nescio.

[Pline tantôt proclame, tantôt dénigre l’idée que le sang de bouc brise le diamant. Je préférerais qu’il nous eût fait part de ses expériences. Les auteurs plus récents, qui maudissent les propriétés occultes et les qualifient du nom injurieux de temple de l’ignorance, ne font, là comme ailleurs, que construire ce qu’ils veulent détruire. Ils disent en effet que le sang de bouc pénètre le diamant en raison de l’analogie qui réside en leur principe commun ; mais une analogie de principe commun est-elle en vérité autre chose qu’une propriété occulte ? Pourquoi donc le sang de bouc s’insinue-t-il là où un autre sang plus délié ne peut pénétrer ? C’est qu’en vérité le diamant et ce sang dérivent d’un seul et même principe : le bouc crée le diamant. Il est aussi vrai que ce sang brise la pierre des reins et de la vessie qu’il fait jour à midi. Nous en avons en effet brisé des quantités par son pouvoir. Il en va de même pour le sang de lièvre. D’où cette efficacité vient-elle donc ? Je ne t’en affranchirai pas maintenant ; mais en toute bonne foi et en attendant, je te laisserai en gage ce mot qui vient d’un esprit candide et ingénu : je ne sais pas].

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre II, note 57.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8169&cln=57

(Consulté le 19/04/2024)

Licence Creative Commons