Autres écrits : Commentaires de la Faculté rédigés par le doyen Guy Patin (1650-1652) : 1D. Novembre 1650-novembre 1651, Affaires de l’Université, note 6.
Note [6]

Jean Crassot (Andilly-en-Bassigny, près de Langres en Champagne, vers 1558-Paris 1616), fils d’un coutelier, a enseigné la philosophie aristotélicienne à Paris et laissé quelques ouvrages sur ce sujet (v. notes [56] et [57] du Borboniana 9 manuscrit pour d’autres informations). Michel de Marolles (v. note [72], lettre 183) a dressé ce portrait de lui dans ses Mémoires… contenant ce qu’il a vu de plus remarquable en sa vie, depuis l’année mil six cent (Paris, Antoine de Sommaville, 1656, in‑4o, page 32) :

« Environ ce même temps, {a} je vis mourir dans notre Collège {b} le philosophe Crassot, de la ville de Langres, qui avait beaucoup de rapport à ces portraits de philosophes cyniques qui se trouvent dans les cabinets des curieux, étant malpropre comme eux, avec une barbe longue et touffue, et les cheveux mal peignés. {c} Il avait une chose, et que je n’ai jamais vue qu’en lui seul, qui était de plier et de redresser ses oreilles quand il voulait, sans y toucher. »


  1. Août 1616.

  2. Le Collège de La Marche, fondé par Jean et Guillaume de La Marche au xive s., et détruit au xixe, appartenait à l’Université de Paris et se situait rue de la Montagne-Sainte-Geneviève.

  3. V. note [5], lettre latine 137, pour Diogène de Sinope, chef de file des philosophes cyniques.

    Les Epigrammata in virorum literatorum imagines… [Épigrammes sur les portraits des hommes de lettres…] de Gabriel Naudé (Rome, 1641, v. note [63] du Naudæana 1) contiennent cette épigramme intitulée Ioannis Crassoti Lingonensis [(Portrait) de Jean Crassot natif de Langres] :

    Sic erat intonsis facies neglecta capillis,
    Quæ post se turmas hominum, iuventumque trahebat,
    Implicitos quoties reserebat Philosophiæ
    Nexus, vel media victor certabat arena.
    Nam memini,
    Crassote, tibi quos ferret honores
    Galliæ, quas tribuit populosa Lutetia laudes.
    Et nunc quod Patriæ melioris, redditus, alma
    Tecta colis Superum, plausu tua Scripta canoro
    Excipimus, pictumque iuvat nos cernere vultum
    .

    [Tel était ce visage barbu, aux cheveux mal peignés, qui traînait après lui des hordes d’hommes et de jeunes gens. Toutes les fois qu’il se battait pour démêler les enchevêtrements de la philosophie, il sortait victorieux au centre de l’arène ; car je n’oublie, Crassot, ni les honneurs que la France t’a rendus ni les louanges dont la populeuse Lutèce t’a honoré. Te voilà ramené en une meilleure patrie, tu habites maintenant les augustes demeures des dieux ; mais nous recueillons tes écrits avec tonnerre d’applaudissements et ton effigie peinte nous aide à t’admirer].


Le régent de grec qui prétendait avoir Jean Crassot pour ancêtre sollicita de nouveau l’Université, mais elle finit par conclure, le 6 février 1652, que c’était un usurpateur (v. note [10] des Affaires de l’Université en 1651‑1652).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Commentaires de la Faculté rédigés par le doyen Guy Patin (1650-1652) : 1D. Novembre 1650-novembre 1651, Affaires de l’Université, note 6.

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(Consulté le 24/04/2024)

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