À Claude II Belin, le 13 mai 1636, note 7.
Note [7]

René de Carbonnel, sieur et baron du Homet et Coursy, marquis de Canizy, était gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, lieutenant du roi au bailliage du Cotentin (Triaire).

Au nord de l’Italie, la Valteline est une étroite vallée alpine,qui s’étend du col de Stelvio au nord-est jusqu’au lac de Côme au sud-ouest. L’Histoire de la Valteline et Grisons (Genève, 1632, v. note [60] du Borboniana 10 manuscrit) en donne cette description (pages 3‑4) :

« Par le commun langage, quoiqu’abusivement, en prenant une partie pour le tout, la plupart des étrangers, moins informés de l’état de ce pays-là, voulant parler de la généralité du pays des Grisons, {a} l’appellent la Valteline. Et de fait, c’est une très belle et digne partie du pays sujet aux seigneurs Grisons, car cette Valteline est une des plus agréables et délicieuses vallées que les yeux de l’homme puissent voir dans l’Europe. Elle est située entre deux hautes montagnes. Elle est abondante en vins forts et généreux, qui se transportent bien loin, fertile en excellents fruits, blés et pâturages, traversée de belles rivières. Elle contient environ dix lieues d’Allemagne {b} en longueur. Sa largeur est inégale. Elle a son nom du lieu et commune de Tel. {c} Elle est frontière, du côté d’orient, à d’autres vallées des Grisons et aux terres du comté de Tyrol ; de midi, aux terres des Vénitiens ; de l’occident, aux habitants du lac de Côme, le plus grand d’Italie ; et de septentrion, de Posciave, de l’Engadine et de Pregaille. {d} Pour la commodité, elle est du diocèse de l’évêque de Côme, quoique sous la juridiction des Grisons. La nécessité et commodite du passage par icelle pour traverser de l’Allemagne en Italie, et d’Italie en Allemagne, l’a rendue de tout temps fort considérable, et la fait être un sujet et argument de jalousie entre les princes, et voisins et lointains. »


  1. V. note [28], lettre 240.

  2. La lieue d’Allemagne était d’un tiers plus longue que celle de France : 10 lieues germaniques équivalent donc à une soixantaine de nos kilomètres.

  3. La ville de Teglio.

  4. Ville de Poschiavo, et vallées d’Engadine et de Bregaglia.


La Valteline était alors une possession de la République (futur canton suisse) des Grisons, mais les Espagnols la lui disputaient âprement car c’était un verrou stratégique sur la route qui les conduisait du Milanais aux Pays-Bas (Camino Español). La France s’était déjà emparée de la Valteline en 1624 et l’avait rendue aux Grisons en 1626. En guerre contre l’Espagne, elle ne pouvait alors faire autrement que de s’en préoccuper à nouveau. En mars 1635, la Valteline avait été occupée par les armées françaises, placées sous les ordres du duc de Rohan (v. note [16], lettre 34), alliées aux troupes des Grisons ; les Espagnols s’acharnaient à en chasser leurs ennemis.

Plaisance (Piacenza), ville forte située sur la rive droite du Pô, à 70 kilomètres au sud-est de Milan, appartenait alors au duché de Parme.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 13 mai 1636, note 7.

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(Consulté le 24/04/2024)

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