À Charles Spon, le 19 juin 1643, note 7.
Note [7]

Médecin natif de Gênes au xvie s., mort à Anvers en 1639, Pietro Andrea Canonhiero (Oetrus Andreas Canonherius), avait quelque temps pratiqué à Parme où il avait été reçu docteur en droit ; puis il s’était rendu en Espagne, avait pris du service dans les troupes espagnoles et publié quelques ouvrages sur la politique, dédiés au roi Philippe iv. Il s’établit ensuite à Anvers, partageant son temps entre les professions d’avocat et de médecin (in Panckoucke). Guy Patin citait ici deux de ses ouvrages :

  • De admirandis Vini Virtutibus libri tres. In quibus multa curiosissima et utilissima, ad vinum pertinantia, tractantur…

    [Trois livres sur les admirables vertus du vin, qui traitent de maints faits très curieux et utiles regardant le vin…] ; {a}

  • In septem Aphorismorum Hippocratis libros, Medicæ, Politicæ, Morales ac Theologicæ Intepretationes. Volumen primum, Materias Politicas complectens… Volumen secundum, Materias morales ac Theologicas, et multas etiam Politicas complectens… Volumen tertium, Materias morales ac Theologicas, et multas etiam Politicas complectens…

    [Interprétations médicales, morales et théologiques sur les sept livres d’Aphorismes d’Hippocrate. Volume premier, contenant les matières politiques… {b} Volume deuxième, contenant les matières morales et théologiques, mais aussi beaucoup de politiques… {c} Volume troisième, contenant les matières morales et théologiques, mais aussi beaucoup de politiques…] {d}


    1. Anvers, Hieronymus Verdussius, 1627, in‑8o de 684 pages.

    2. Ibid. Petrus et Ioannes Bellerus, 1618, in‑4o de 843 pages.

    3. Ibid. et id. 1618, in‑4o de 725 pages.

    4. Ibid. et id. 1618, in‑4o de 289 pages.

Avec ses 1 857 pages de commentaires, Canonhiero illustrait la fascination qu’exerçaient au xviie s. les Aphorismes (Αφορισμοι) d’Hippocrate, œuvre tenue pour la plus authentique (v. note [6], lettre latine 356, pour les doutes légitimes de Prospero Marziano) et la plus célèbre, après son bref Serment (celle dont tout le monde se souvient aujourd’hui, v. note [8], lettre 659). C’est une suite de brèves sentences médicales réparties en sept sections qui servait de bréviaire aux médecins du temps de Guy Patin. Chaque étudiant devait les connaître par cœur et être capable d’en faire sur-le-champ un commentaire pertinent. Plus de deux mille ans après avoir été écrits, les Aphorismes formaient le socle de tout enseignement médical digne de ce nom. De très nombreux auteurs des xvie et xviie s. se sont attachés à les commenter et à les traduire (en latin, en français, en prose et en vers). En dehors de quelques généralités sur l’art de soigner, on s’échinerait en vain aujourd’hui à y trouver une parcelle de vérité médicale qui eût résisté à l’érosion des siècles : ils sont à vrai dire devenus aussi indigestes qu’opaques.

Dans le premier paragraphe de sa lettre latine 356 (v. ses notes [1][8]), Guy Patin a recensé et approuvé quelques-uns des nombreux critiques (dont Galien) qui ont mis en doute l’authenticité de tous les Aphorismes qu’on a attribués à Hippocrate.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 19 juin 1643, note 7.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0086&cln=7

(Consulté le 20/04/2024)

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