À Charles Spon, le 21 juin 1650, note 7.
Note [7]

« portez-vous caution, et vous voilà presque coupable » ; variante de l’adage antique Sponde, noxa præsto est (Εγγυα, παρα δ′ατη) qu’Érasme a commenté (no 597) :

Explicuit Plinius, quid sit spondere. Fidejubemus enim pro eo, cui creditur pecunia et sæpe fit, ut fidejussor cogatur cogatur creditori numerare pecuniam. Fidejubemus et apud judices de sistendo reo atque illo fallente plecuntur vades.

[Pline a expliqué le sens de spondere. Nous nous portons garants pour un homme qui doit de l’argent, et il arrive souvent que celui qui s’est porté garant soit obligé de rembourser lui-même le créditeur. Nous nous portons aussi caution devant les juges de la comparution d’un accusé ; mais si l’accusé n’est pas là, ce sont les répondants qui sont punis]. {a}


  1. Érasme a ici largement extrapolé sur Pline, car la référence qu’il en a fournie dans la phrase précédente (Histoire naturelle, livre vii, chapitre xxxii) est loin de procurer exactement son explication (Littré Pli, volume 1, page 298) :

    Rursus mortales oraculorum societatem dedere Chiloni Lacedæmonio, tria precepta ejus Delphi consecrando, aureis litteris, quæ sunt hæc : Nosse se quemque : et Nihil nimium cupere : Comitemque æris alieni atque litis esse miseriam.

    « D’un autre côté, on a donné même rang qu’aux oracles à Chilon, Lacédémonien, {i} en consacrant en lettres d’or, à Delphes, trois de ses maximes que voici : “ Connais-toi toi-même ” ; {ii} “ Ne désire rien de trop ” ; “ La misère est la compagne des dettes et des procès ”. » {iii}

    1. Chilon de Sparte (Lacédémonien, v. note [25] du Faux Patiniana II‑1), l’un des sept Sages présocratiques (v. notule {e}, note [24] du Borboniana 9 manuscrit), est un philosophe du vie s. av. J.‑C.

    2. V. notule {c}, note [33], triade 60 du Borboniana manuscrit.

    3. Cette troisième maxime de Chilon ne contient même pas le verbe spondere !

Guy Patin semblait oublier qu’il avait lui-même conseillé aux Lyonnais d’imprimer le Sennertus sans guère se soucier du privilège que les Parisiens détenaient sur cet ouvrage (v. note [15], lettre 192).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 21 juin 1650, note 7.

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(Consulté le 19/04/2024)

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