Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre I, note 7.
Note [7]

Galien parle du climat tempéré (eukratos en grec, temperatus en latin) au début de ce chapitre de la « Méthode pour remédier » (Kühn, volume 10, pages 696‑698, traduit du grec) :

Sin admodum calidus est vel admodum frigidus, pro calido inducendus arte contrarius est, subterraneis inventis domibus quæ et frigidissimæ sint et maximæ perflatæ et ad septentrionum versæ, tum auris quibusdam quæ ipsis sint suaves opera nostra paratis, alias ex euripis, in quo se dejiciant multi aquarum fontes, alias aqua frigida de vasis in vasa transfusa. Jam hoc statim etiam somniferum est. Præterea domo assidue aqua quæ prorsus frigida sit aspersa, ac rosis plurimis humi fusis, aut vitium capreolis, aut ruborum summitatibus, aut lentisci ramis, aut denique reliquarum quæ refrigerent stirpium aliquibus, de quibus etiam prius est dictum. Turba quoque hominum ingredi prohibita ; nam ea quoque domum calefacit. Atque ita quidem calidissimum aërem refrigerare qui in æstate calida et sicca accidit est tentandum, quandoquidem hieme calidissimus esse non potest, sicuti nec frigidissimus æstate. At si quis modice frigidus est, hoc esse contentos oportet, nihil aut machinantes aut de temperie ejus alterantes. Qui vero frigidissimus est, quatenus respirando attrahitur, admittendus est, nam calorem qui est in corde admodum refrigerat, non tamen quatenus extrinsecus ægrum contingit, quippe id densat cogitque cutim ad putridorum humorum affluxum transpirare prohibet.

[Il arrive qu’il soit trop chaud ou trop froid. En cas de chaleur excessive, il faut recourir à des artifices pour la contrer : en trouvant des logis souterrains, qui soient très frais, fort bien aérés et tournés vers le septentrion, agréablement parfumés par nos soins ; ou alors qui soient munis de rigoles où s’écoule l’eau de nombreuses sources ; ou encore en déversant de l’eau froide d’un récipient dans un autre. Tout cela induit en outre aussitôt le sommeil. De plus, que la maison soit continuellement arrosée d’eau froide, que le sol en soit parsemé de quantité de roses, de vrilles de vigne, de têtes de framboisiers, de branches de lentisque {a} ou de quelqu’une des autres racines réfrigérantes dont j’ai précédemment parlé. Il faut aussi interdire l’entrée à la foule des visiteurs, car leur présence réchauffe le logis. De même, quand l’été est chaud et sec, il faut essayer de chasser l’air brûlant, en sachant bien sûr qu’il ne saurait être très chaud en hiver ni très froid en été. S’il est frais, il faut s’en contenter, sans rien combiner ni modifier pour le tempérer. S’il est vraiment très froid, puisque la respiration le fait pénétrer dans le corps, il faut le laisser entrer dans la pièce car il rafraîchit fort l’ardeur qui est dans le cœur, sans pourtant permettre à l’air du dehors de venir directement au contact du malade parce qu’alors il se condense sur la peau et en resserre les pores, empêchant la transpiration des humeurs putrides qui y affluent].


  1. V. note [73], lettre latine 361.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre I, note 7.

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(Consulté le 29/03/2024)

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