À Charles Spon, le 5 décembre 1656, note 9.
Note [9]

« qu’ils appelaient comme lui l’absence d’étonnement. »

Démocrite d’Abdère, philosophe grec du ve s. av. J.‑C., était contemporain d’Hippocrate, qui a parlé de lui dans sa correspondance (probablement apocryphe, v. note [94] de L’homme n’est que maladie). On y lit que le peuple et le sénat d’Abdère, tenant Démocrite pour fou, auraient demandé à Hippocrate de le soigner, mais le médecin, après avoir voulu lui donner de l’ellébore, reconnut sa faute et conclut à la bonne santé mentale du philosophe.

Quant à lui, Diogène Laërce (livre ix, 45, page 1081) a écrit que pour Démocrite :

« le bien suprême est l’égalité d’humeur, {a} qui n’est pas identique au plaisir, comme certains l’ont compris par l’effet d’un malentendu, mais qui est une manière d’être où l’âme mène sa vie dans le calme et l’équilibre, sans être troublée par aucune crainte, superstition ou quelque autre passion. Il l’appelle également bien-être, {b} et de plusieurs autres noms. » {c}


  1. Ευθυμια.

  2. Ευεστω.

  3. Αρμονια (harmonie), συμμετρια (équilibre), αταραξια (absence de trouble), αθομαστια (absence d’étonnement), αθαμβια (absence de terreur).

Si Guy Patin se référait ici volontiers à ce bel idéal moral, maints exemples prouvent qu’il était loin de toujours le respecter.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 5 décembre 1656, note 9.

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(Consulté le 29/03/2024)

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