Esprits vitaux, naturels et animaux
Notion capitale de l’ancienne physiologie, les esprits sont des :

« atomes légers et volatils qui sont les parties les plus subtiles des corps, qui leur donnent le mouvement, et qui sont moyens entre le corps et les facultés de l’âme, qui lui servent à faire toutes ses opérations. Ce sont les esprits vitaux et animaux qui enflent les muscles pour soutenir les corps, et les faire mouvoir. L’esprit est un corps très subtil, toujours mobile, engendré de sang et de vapeurs, porteur des facultés et commandements de l’âme par le moyen des nerfs et des muscles. L’esprit animal est défini par Galien, une certaine exhalaison de sang bénin qui se subtilise dans le cerveau, et se répand dans les nerfs pour leur bailler sentiment et mouvement. Il est différent du vital, qui se fait dans le cœur et se répand dans les artères pour les fonctions de la vie. L’esprit animal est engendré dans les ventricules du cerveau. Il sert au sentiment et au mouvement. L’esprit vital s’engendre au cœur ; et l’esprit naturel est engendré au foie. L'animal est engendré du vital ; le vital du naturel, et le naturel de la vapeur du sang. L’étude continuelle fait une grande dissipation d'esprits. La nature a donné le sommeil aux animaux pour réparer les esprits épuisés par le travail ; et on dit qu’un homme reprend ses esprits quand, par quelque surprise ou accident, les esprits qui font agir la raison étaient émus et troublés » (Furetière).

L’esprit animal est assimilable à l’influx nerveux (qu’on croyait alors engendré par les ventricules du cerveau) ; l’esprit vital, à l’oxygène et aux nutriments véhiculés par le sang, fournis respectivement par les poumons (hématose) et par le foie (esprits naturels, sucres, acides aminés et protéines).