Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre xv, note 18.
Note [18]

Pour étayer son raisonnement, aujourd’hui impénétrable, sur la double fonction hépatique de sanguification et de filtration, Thomas Bartholin recourait aux observations de deux autres auteurs.

  1. Nicolaus Fontanus, Responsionum et Curationum medicinalium, {a} loc. cit., Exemplum, mirum de Anasarca [Exemple admirable d’anasarque] :

    Iuvenis Anasarca diu cum laborasset subito incidit in Ictericiam, deinde in Hæmorrhagiam narium, postea vero in subitaneam mortem : in hujus corpore à me dissecto aparuit hepar subalbidum, cum in parenchymate magno abscessu. Lien supra modum magnus, lapidibus albissimis plenus.

    [Un jeune homme qui avait longtemps souffert d’anasarque, fut soudainement atteint d’ictère, puis d’épistaxis, avant de mourir subitement. À l’ouverture de son cadavre, je découvris que le foie était blanchâtre et que son parenchyme était occupé par un volumineux abcès ; la rate était anormalement grosse et pleine de pierres très blanches]. {b}


    1. Amsterdam, 1639, v. note [4‑1], Historia anatomica, chapitre iii.

    2. Au petit jeu des devinettes diagnostiques, j’opterais pour une lésion valvulaire responsable d’insuffisance cardiaque (anasarque), puis compliquée d’endocardite, avec embolies septiques du foie, de la rate et de la muqueuse nasale.

  2. Dans ce chapitre de sa première Pentecosta [Cinquantaine] d’observations médicales, {a} intitulé Vomica in Hepate [Vomique {b} dans le foie] (page 23), chez un malade de 35 ans, Dominicus Panarolus débat d’abord sur le diagnostic difficile entre inflammation hépatique et pleurésie droite, en insistant sur la douleur de la région claviculaire droite qui s’observe dans le premier cas. Il décrit ensuite les signes qui ont précédé la mort et la confirmation anatomique du diagnostic d’abcès hépatique rompu :

    Aderant præterea alia signa, quæ si accuratè ab illo ignaviæ, et albitionis crasso farcimine enucleata fuissent, æger ille forsan fosan viveret, sicuti dolor acerbus supra regionem hepatis, calor immodicus, vomitus acerbus cum cardialgia, diarrhœa biliosa postmodum dysenteria cum siti, vigiliaque intolerabili, atque totius corporis emaciatione, tandem post quindecim dierum spacium magna puris graveolentis quantitas per alvum excreta fuit, quam paulo post mors subsequuta est.

    [D’autres signes étaient présents, et s’ils avaient été soigneusement analysés par cet homme farci de crasse ignorance et de prétention, {c} le malade serait peut-être encore en vie. Il s’agissait d’une violente douleur au-dessus de la région hépatique, d’une ardeur immodérée, de vomissements pénibles avec cardialgie, {d} diarrhée bilieuse puis dysenterie avec soif, insomnie intolérable et amaigrissement de tout le corps. Enfin, au bout de quinze jours, une grande quantité de pus malodorant s’écoula par le fondement, et le malade mourut peu après].


    1. Réédition de Hanau, 1654, v. note [4‑3], Historia anatomica, chapitre iii.

    2. Irruption subite et abondante de pus.

    3. Ainsi Panarolus dépeignait-il son confrère qui était absolument certain qu’il s’agissait d’une pleurésie.

    4. V. notule {c}, note [10], Historia anatomica, chapitre xiv.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre xv, note 18.

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(Consulté le 13/06/2024)

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