Agnès et Thibault MONIER
Docteurs en chirurgie dentaire

En raison du voile qui entoure toujours leur civilisation, les Étrusques demeurent aujourd’hui un peuple mystérieux. Une ascension précoce et rapide, un déclin brutal expliquent sans doute la rareté des écrits le concernant. Cependant grâce aux fouilles archéologiques pratiquées au cours de ces deux derniers siècles dans les nécropoles et les ruines des métropoles, nous commençons à mieux cerner leur mode de vie. Ainsi, de nombreux objets retrouvés témoignent-ils du haut niveau de maîtrise et d’habileté atteint par les Étrusques, notamment dans l’art prothétique dentaire.

L’origine des Étrusques

Venus, selon Hérodote, d’Asie Mineure, de Lydie, pour s’installer en Toscane au VIIIe siècle av. J.-C., fervents adeptes des modes grecques, les peuples étrusques fondèrent Rome, en furent les éducateurs mais durent, par la suite, se soumettre à sa loi.

La civilisation étrusque apparaît définitivement constituée au début du VIIe siècle avant notre ère. Comme tous les pays du bassin méditérranéen, la péninsule italique vit s’installer de nombreuses colonies grecques et carthaginoises. Les Étrusques se trouvèrent donc en présence d’influences multiples, parfois prédominantes, mais jamais exclusives.

L’épanouissement de cette brillante civilisation correspond à l’établissement d’une thalassocratie : les navires étrusques contrôlent la mer Tyrrhénienne. Cette expansion maritime s’accompagne d’une expansion terrestre qui s’arrête au Ve siècle av. J.-C. Suit alors un déclin rapide consécutif au développement de Rome qui soumet l’une après l’autre les cités étrusques. Les forces aristocratiques survivantes prirent le chemin du Sénat de Rome, mais l’individualité du peuple et les traditions artistiques et religieuses se perpétuèrent tout au long de l’Empire.

1. carte de l’Italie antique
La société étrusque

Les grandes cités étrusques au nombre de douze constituent la dodécapole. Elles présentent comme seul trait d’union le fond religieux et l’unité linguistique.

La structure sociale apparaît comme un système aristocratique conservateur avec les maîtres et les esclaves. Chaque cité était politiquement indépendante et gouvernée par un Lucumon, qui se présentait précédé par des Licteurs portant les faisceaux de verges entourant une hache double, insignes de la royauté.

La religion est une religion révélée, qui possède ses livres sacrés et qui est basée sur des rites. Les dieux sont compris comme des forces collectives et anonymes, compris par les prêtres, les haruspices qui possèdent le don de divination.

L’apogée des Étrusques se situa vers 500 av. J.-C. et on retrouva les traces de leur richesse dans les tumulus de Tarquinia, Volterra, Cerveteri, ornés de fresques riches en couleur évoquant les meilleurs moments de la vie terrestre comme la chasse, la pêche et les banquets : les Étrusques adoraient les banquets somptueux et les représentèrent fréquemment sur les murs de leurs hypogées. Lors de ces banquets, les femmes n’avaient pas qu’un rôle figuratif, mais comme l’écrit Théopompe dans son Histoire : « elles se mettent à table, non auprès de leur propre mari, mais auprès des premiers venus des assistants et même elles portent la santé de qui elles veulent. Elles sont du reste fort heureuses et fort belles à voir… ». Diodore de Sicile précisait que les Étrusques « se font dresser deux fois le jour des tables somptueuses avec tout ce qui contribue à une vie délicate« . Toutefois, le luxe déployé lors de ces banquets représentés dans les tombeaux et qui avait quelque chose de scandaleux pour les Romains plus austères, ne devait être l’apanage que des nobles ou des riches commerçants et propriétaires terriens.

2. Scéne de banquet d’après une peinture tombale

Le sucre en tant que tel n’était pas connu, mais les Étrusques faisaient un emploi fréquent du miel d’abeille ou de ce qu’ils appelaient le « miel de datte » pour sucrer différents plats et même le vin.

Les Étrusques croyaient en une survie après la mort, mais l’incinération et l’inhumation des morts ont coexisté de tout temps : la survie de l’âme n’est pas liée à la conservation du corps et la sépulture assure la paix de cette âme. Les tombes regroupées en de vastes nécropoles atteignirent des dimensions gigantesques à l’architecture copiant celle des maisons des vivants. Leur découverte livra des crânes en parfait état, assurant l’étude de la pathologie dentaire dont ils pouvaient être affectés.

La pathologie dentaire

L’abrasion

 

Comme dans la majorité des populations antiques, les crânes étrusques montrent une abrasion importante des tables occlusales généralisée à toute la denture, même chez les sujets jeunes. Les dents les plus abrasées sont les premières molaires maxillaires et mandibulaires du fait de leur éruption précoce et de leur rôle essentiel dans le blocage de l’occlusion en denture mixte. Les dents les moins usées sont, quand elles sont présentes, les dents de sagesse. Cette usure confère à l’arcade un aspect hélicoïdal, les surfaces occlusales prenant la forme d’une hélice dont le pas se situe au niveau de la seconde molaire maxillaire ou mandibulaire. Il en résulte que la face occlusale des dents situées avant la seconde molaire maxillaire est orientée du côté lingual; les secondes et troisièmes molaires, elles, l’ayant orientée du côté vestibulaire. Cette usure concerne également les faces proximales, ce qui entraîne avec l’âge un raccourcissement progressif antéro-postérieur de l’arcade. 3-

3. Abrasion occlusale Collection Musée de l’Homme Photo T.M.

L’usure occlusale n’étant que partiellement balancée par la formation de dentine réactionnelle au niveau du plafond des chambres pulpaires, il y avait rapidement effraction puis nécrose des dents compliquée souvent de lésions périapicales. Les surfaces occlusales très abrasées présentent trois types de relief : horizontal, concave ou oblique. C’est dans le second cas, également appelé « en cupule » que l’effraction pulpaire est la plus souvent rencontrée.

3bis. Abrasion occlusale Coll. Musée de l’Homme Photo T.M.

L’ origine de cette abrasion ne doit pas être recherchée sur le plan physiologique, mais plutôt sur le plan alimentaire, en particulier du fait de la présence de nombreuses particules minérales dans le pain.

Pline, lors d’un séjour à Carthage, a écrit que les autochtones écrasaient les grains de blé avec un pilon et y ajoutaient de la brique, de la craie ou du sable avant de les moudre. On peut donc penser que tous les pays du Bassin méditerranéen agissaient de même.

Les Étrusques appréciaient les bouillies de toutes sortes, et les recettes qu’Apicius nous a laissées concernent des viandes bouillies. L’alimentation était donc essentiellement molle, ce qui, outre le rôle joué dans l’étiologie des parodontopathies, est un facteur favorisant de l’usure occlusale. En effet, les aliments durs interdisent aux dents antagonistes de se rencontrer, alors que les aliments mous favorisent cette rencontre lors de la mastication, les dents s’usant alors les unes contre les autres.

Les caries

Le faible taux de caries observées sur les crânes étrusques est dû au fait que la consommation de sucre était peu importante par rapport à notre société moderne.

4. Une carie importante sur 17 Coll. Musée de l’Homme Photo T.M.

Les dents antérieures sont peu cariées car les Étrusques ne consommaient pas de fruits acides et sucrés comme les oranges et les citrons qui provoquent une atteinte du groupe incisivo-canin maxillaire; et les dents peu ou pas abrasées sont les seules à être cariées car l’abrasion entraînant la disparition du relief occlusal supprime les sites de rétention de la plaque dentaire.

Les complications osseuses

 

Après avoir éliminé les dents perdues post-mortem, aux alvéoles parfaitement intactes, nous avons observé des maxillaires présentant des espaces édentés où l’os était parfaitement cicatrisé. Leur absence peut résulter des complications des lésions précédemment décrites :

  • l’abrasion provoquant une nécrose pulpaire, des lésions périapicales avec destruction de l’os parodontal (cas le plus fréquent).

  • les caries compliquées d’une atteinte pulpaire et périapicales.

  • les parodontopathies avec dénudations radiculaires partielles puis totales.

Quant à savoir si certaines dents mobiles furent extraites, rien ne nous permet de l’affirmer du fait de l’aspect identique de l’os cicatrisé après perte naturelle d’une dent ou intervention humaine.

La thérapeutique dentaire

Nous ne possédons que très peu de documents concernant les pratiques médicales en Étrurie.

Les seuls renseignements qui nous soient parvenus sont quelques phrases contenues dans les textes d’auteurs latins, mais postérieurs à la période d’indépendance. Ainsi Théopraste (370-380 av. J.-C.) écrivit dans son Histoire des Plantes :

Aeschyle établit dans les Élégies que l’Étrurie « est riche en médecins et que la race étrusque est une de celles qui cultive particulièrement la médecine ».

Les haruspices jouaient un grand rôle dans la pratique médicale : médecine et religion étaient étroitement liées et la magie tenait une place prépondérante pour écarter les mauvais sorts. La maladie devait être considérée comme un dérangement de l’ordre universel et les livres rituels de l' »Etrusca Disciplina » renfermaient des rites destinés à soulager les malades

Les bouches votives

D’après l‘Etrusca Disciplina, série d’ouvrages de référence pour les membres du clergé, la vie humaine atteignait au maximun 84 ans, divisés en douze fois sept ans.

Tant que l’être humain n’avait pas atteint dix fois sept ans, il pouvait conjurer le destin par des rites propitiatoires.

Les fouilles pratiquées dans les temples ont mis à jour des fosses votives contenant des millions d’ex-voto, en bois, bronze, pierre ou terre cuite représentant un organe ou une partie du corps.

5. Bouche votive 1 Ancienne coll. du Centre Charles Godon Photo T.M.

Cet ex-voto en terre cuite figurant une bouche ovalaire dégageant les deux arcades laisserait penser que, comme le reste des pratiques médicales, la thérapeutique dentaire consistait essentiellement en des incantations magiques.

6. Bouche votive 2 Ancienne coll. du Centre Charles Godon Photo T.M.

Ces représentations figurant un élément du corps humain malade étaient déposées dans les temples afin d’obtenir une guérison, peut-être par transfert du mal du patient vers l’ex-voto, ou pour remercier un dieu d’une guérison censée être divine.

Si des daviers, curettes et élévateurs furent mis à jour dans les ruines de Pompéï ensevelis sous la lave en 79 après J.-C., les métropoles étrusques en furent plus avares. Les fouilles d’un tumulus inviolé ont mis à jour une pince dont, selon Corti, l’usage ne peut être que dentaire. Toute civilisation a possédé ou possède encore ses « arracheurs de dents » et il est probable que les Étrusques furent à même de soulager leurs contemporains en extrayant les dents douloureuses, cet acte chirurgical ne nécessitant que peu de matériel et de connaissances scientifiques.

7. Davier romain d’après Corti

Les ressources de l’Étrurie en minerais furent à l’origine de sa puissance. Les tombes de l’époque villanovienne contenaient déjà de nombreux objets en bronze, alors que les tombes grecques de la même époque n’en renfermaient pas encore. Les gisements de fer de l’île d’Elbe furent exploités surtout entre le VIIe et le Ve siècle av. J.-C. Ce fer était utilisé pour la fabrication d’objets manufacturés, dans des haut fourneaux qui donnèrent à la ville de Populonia le nom de « Pittsburg de l’Antiquité ». Le cuivre, le plomb argentifère et l’étain étaient également travaillés, de même que l’or. Les tombes du VIIe et du VIe siècles livrèrent de nombreux bijoux tels bagues, boucles d’oreille, pectoraux et pendentifs témoins de la maitrise des techniques du martelage, du poinçonnage et surtout du filigrane et de la granulation.

La technique de la granulation consiste à semer sur la surface à décorer des milliers de granules d’or minuscule et les y fixer par une soudure qui n’en alterait pas la finesse. Ces petites granules atteignent jusqu’à deux dixièmes de millimètre.

Cette maîtrise des orfèvres étrusques les conduisit à mettre leurs compétences au service de l’art dentaire.

Les prothèses dentaires

Des répliques de prothèses étrusques ont été réalisées par le docteur Vicente Guerini de Naples d’après les pièces trouvées dans les nécropoles de Tarquinia et d’Orviéto.

Elles furent conservées au musée Pierre Fauchard de Paris.

La nécropole d’Orviéto a livré une portion de maxillaire supérieur présentant un des premiers témoins de contention parodontale.

8. Contention 1 Ancienne coll. du Centre Charles Godon Photo T.M.

Autour de la canine (13) prend appui une ceinture métallique en or mou ajustée aux faces vestibulaires, distales et palatines. Elle se prolonge en mésial, présentant les bombés correspondant aux trois incisives adjacentes et contournant la face distale de l’incisive centrale gauche (21).

Deux lamelles, orientées dans le sens vestibulo-lingual, sont soudées à la partie interne de cette ceinture au niveau des faces mésiales de 13 et 21. Ces deux dents parfaitement enserrées soutenaient ce dispositif de contention de 12 et 11 très mobiles.

Cet appareillage simple dans son principe est daté du VIe siècle av. J.-C. et est conservé actuellement au musée de l’université de Gand.

Ce second exemple montre une contention du bloc incisif s’étendant de 13 à 22. La lame d’or forme cinq logettes séparées par une entretoise passant dans les espaces interdentaires. La mise en place d’un tel travail n’était cependant pas trés aisée…

9. contention 2 Ancienne coll. du Centre Charles Godon Photo T.M.

On constate donc que si le traitement chirurgical des parodontopathies n’existait pas, les Étrusques savaient cependant réaliser dès le IXe siècle avant notre ère des appareils de contention fonctionnels, ce qui nécessitait un très haut niveau d’habileté manuelle et des connaissances dans le travail de l’or.

Les Étrusques furent aussi capables de remplacer les dents perdues et d’éviter la migration des dents bordant les édentements.

Deux types d’appareillages furent découverts dans les sépultures étrusques :

  • des mainteneurs d’espace.

  • des prothèses de remplacement.

Les exemples que nous vous présentons sont tous des copies identiques aux originaux appartenant à des musées italiens. Ils appartenaient au Centre Charles Godon, et font partie depuis peu des collections de l’Assistance Publique.

10. contention 3 Ancienne coll. du Centre Charles Godon Photo T.M.

Ce premier mainteneur d’espace prenait appui sur l’incisive centrale mandibulaire gauche (31), la canine et la seconde prémolaire du même côté (33 et 35), évitant le comblement de l’espace correspondant à l’incisive latérale et la première prémolaire.

11. contention 4 Ancienne coll. du Centre Charles Godon Photo T.M.

Ici, le mainteneur d’espace reliait une 21 à une 24, aprés perte de 23 et de 22. La perte de ces deux dents devait être trés antérieure à la pose de l’appareillage car l’espace résiduel était déjà considérablement réduit.

 

La prothèse dentaire de remplacement

Les « ponts » montrent quel haut degré de maîtrise des techniques prothétiques les Étrusques avaient atteint.

Ces ponts, formés de bandeaux ou d’anneaux d’or travaillés à la pince et soudés, supportaient des couronnes en or façonnées ou coulées, ou en ivoire animal et parfois humain. Elles étaient fixées à l’appareil de support par un rivet ou soudées quand elles étaient en or. L’appareil terminé, les dents étaient polies afin de ne pas léser la gencive et la rétention était principalement trouvée dans le frottement des anneaux ou des logettes d’or autour des dents supports.

Le premier exemple consiste en un pont destiné à remplacer deux incisives centrales mandibulaires (31 et 41).

12. Bridge 1 Ancienne coll. du Centre Charles Godon Photo T.M.

Un bandeau d’or d’environ cinq millimètres de large a été façonné de façon à épouser les faces vestibulaires et linguales de 32, 42 et 43 et les faces distales de 32 et 43.

13. Bridge 1 Ancienne coll. du Centre Charles Godon Photo T.M.

Des lamelles orientées dans le sens vestibulo-lingual ont été soudées à la face interne du bandeau principal, au niveau de l’espace interdentaire de 42, 43, à la face mésiale de 32 et de 42 et au niveau correspondant à l’espace interdentaire de 31 et 41.

On obtenait ainsi deux logettes délimitant 31 et 41 qu’il fallait remplacer. Le technicien de l’Antiquité avait donc utiliser une 31 et une 41, peut-être celles perdues par le patient, les avait sectionnées au collet, puis percées dans le sens vestibulo-lingual au centre de la face vestibulaire.

Une fois ajustées dans leur logette, elles avaient été rivetées dans le sens vestibulo-lingual.

Cette pièce date du VIIe siècle av. J.-C. et provient de Tarquinia.

14. bridge 2 Ancienne coll. du Centre Charles Godon Photo T.M.

Ce pont, du même type que le précédent, remplaçait une première molaire mandibulaire gauche (36) en prenant appui sur 34, 35 et 37.

Guerini, au début du siècle, avait décrit une pièce découverte à Satricum près de Rome qu’il considère comme le plus ancien spécimen de couronne dentaire : ce cas présente une tentative de remplacement d’une 31 perdue par une coiffe évidée en or.

15. bridge 3 Ancienne coll. du Centre Charles Godon Photo T.M.

La dent prothétique prend appui autour de 32 et 33 d’un côté, et de 41 et 42 de l’autre. Ce travail est directement inspiré des réalisations étrusques qui lui sont antérieures.

Les tombeaux de Tarquinia et de Capodimonte ont livré aux archéologues les premières prothèses dentaires fonctionnelles de l’histoire, appareils de contention ou de remplacement en or, témoins de l’habileté des Étrusques dans le travail des métaux précieux.

Les Romains reprirent ces techniques et les améliorèrent pour obtenir des pièces prothétiques d’une perfection qui, par la suite, ne fut nulle part retrouvée avant le XVIIIe siècle de notre ère.

Conclusion

Théophraste et Martianus Capella nous apprennent que les Étrusques avaient acquis une grande et lointaine renommée par leur art de composer des médicaments.

Dès les temps les plus reculés de l’histoire étrusque, s’instaura une liaison étroite entre pratique médicale, magie et religion.

La médecine ne s’érigea en discipline autonome sur le territoire italique qu’à l’époque classique grâce à l’attitude et aux recherches des Grecs et elle se sépara alors de la magie qui demeura aux mains de femmes expertes et souvent redoutables…

Baggieri Gaspare & Di Giacomo Marina, « Prothèse dentaire chez les Étrusques » – Pour la Science , n° 285, juillet 2001, p. 60-65
Cantacuzene G. « Contribution à la craniologie des Étrusques », L’Anthropologie, Tome XX, 1909.
HUS A. Les Étrusques et leur destin, Picard, édit.1980
Monier Stéphane & Thibault : « L’art dentaire chez les Étrusques ». Actualités Odonto-Stomatologiques , n°183, septembre 1993, p. 330-352.