Sacha BOGOPOLSKY

Depuis plus de 6 millions d’années, l’histoire de l’or est bien plus qu’une combinaison de propriétés chimiques, car il éveille un intérêt lié à l’histoire de l’humanité. L’organisation des villages, l’économie agro-pastorale, l’exploitation des carrières, les premiers échanges à longue distance entraînent une structuration de la société, une hiérarchisation des pouvoirs. Dans ce contexte, l’homme s’initie à maîtriser les ressources de la terre et cette nouvelle matière, l’or, devient une passion, et va tenir un grand rôle, celui du pouvoir par excellence.

C’est le fait du hasard que l’homme trouva le moyen de fondre du métal. A l’origine il se chauffe, il cuit pour se nourrir ; il découvre l’utilisation de la pierre qu’il va chauffer et les premières perles de métal vont surgir, c’est ainsi qu’il est devenu métallurgiste. Par la suite il a construit un four avec du charbon de bois en soufflant à la base pour attiser la flamme. Le cuivre, l’étain, le bronze et l’or se sont succédés. (P. Sedillot)

Il est intéressant de parcourir les principales étapes du chemin parcouru par ce travail manuel et artisanal très statique et ne progressant que par des inventions successives . Son « savoir faire »devance le savoir scientifique car la technique antique repose sur une connaissance empirique, marquant la différence entre le savant et l’artisan. Le métier de l’or découle entièrement de cet artisanat des orfèvres. Il est sans doute à la base des premières réalisations dentaires . Ce travail de l’or n’ayant pas subi l’influence de la métallurgie son évolution particulière est marquée par une maîtrise dans le domaine spécifique de la soudure étroitement liée à la maîtrise du feu, de l’affinage et de plus par des procédés reflétant les options culturelles de la granulation et du filigrane

Dans tous les pays l’or devenu une passion, représente un symbole, et nous allons choisir les éléments les plus aptes à illustrer ce propos des archétypes de l’incarnation :

  • De la divinité et du pouvoir des astres . L’or par son éclat vif et son inaltérabilité le rapprochait du soleil, source de vie, conférant à sa représentation divine un lien d’adoration et de force à travers les cultes orientaux, occidentaux ou barbares. Certainement, c’est par le biais des pratiques religieuses que l’or est venu à l’art dentaire (mutilations et décorations d’or, amulette comportant deux dents d’or, incrustations…)
  • De la propriété et de la parure, l’homme éprouve très tôt le besoin de se parer ou de parer sa demeure. A une certaine période, Il apparaît comme une parure de la bouche par la beauté conférée par l’éclat d’une bouche aurifiée.
  • De la puissance par la richesse donc du pouvoir démontré par le témoignage des légendes (Toison d’or, le roi Midas, la dent d’or, les ruées vers l’or…) puis en perdant une partie de son pouvoir divin. L’or monnaie devenu étalon, valeur privilégiée commerciale et financière dans toutes transactions (Déjà sous le règne du Pharaon Ménès 3500 av. J.C.) et aussi valeur refuge.
  • « Métal des Rois et Roi des métaux ». C’est en décorant les dents avec de l’or que l’on apprécie la place de leur propriétaire dans la société.
  • Par un suprême recours face aux dieux, à la maladie et à la mort. De la médecine avec les vertus thérapeutiques de l’or retrouvé dans beaucoup de médicaments (or potable d’Arnaud de Villeneuve, or colloïdal, isoptope radioactif, homéopathie, mercuriel……) Les Chinois, Avicenne, Marie de Médicis soignait ses rages de dents à l’or, Diafoirus. Malgré Molière l’or continu sa carrière médicale.
  • Par la recherche ambitieuse, l’homme intoxiqué par des millénaires a rechercher à reproduire l’œuvre de la nature par l’alchimie en recherchant le secret de l’or chimique d’abord né en Chine pour arriver en occident avec l' »Elixir de Vie » ou la « Pierre Philisophale »
L’orfèvre

La phase de conception, de la fabrication avec le choix du modèle, la préparation du métal, le façonnage, l’assemblage et la décoration est la tâche de l’orfèvre, en effet, l’évolution des techniques de l’or se fait surtout à travers l’orfèvrerie.

Dans le monde mésopotamiens l’orfèvre est désigné par un nom composé « Kù-din »celui qui façonne des objets en métal précieux ou en alliages, participant au mobilier civil et religieux et peu à peu une hiérarchisation de la profession se dessine.(Chr. Eluère)

En latin il se compose de deux mots : auri et faber = forgeron d’or

Peut-on imaginer que c’est vers 2800 av. J.C. à Sumer, que les gens de l’Euphrate ont conçu la fonte de l’or à la cire perdue, procédé qui fut adopté par les Egyptiens puis de la dorure à la feuille d’or vers 2500 av. J.C. et celle de battre l’or 1700 ans av. J.C.

La couleur de l’or ou de l’alliage est choisi pour son importance symbolique. La qualité de l’exécution dépend des limites technologiques de l’orfèvre et de la civilisation à laquelle il appartient. Cependant l’initiative de la fabrication n’est pas prise par l’orfèvre mais provient d’un ordre supérieur royal ou religieux. Il n’intervient que dans sa réalisation. L’or peut ainsi changer de forme en passant d’un usage pratique à une fonction financière.

Mais l’or n’est jamais complètement pur, il est souvent allié à l’argent, dans des proportions qui le font varier du jaune au blanc, il prend alors le nom « d’électrum », nom qui lui vient du grec par rapprochement à l’ambre : elekron

La fonction de l’objet joue un rôle déterminant dans sa fabrication s’il est destiné au culte, à l’usage funéraire, symbolique, diplomatique, prophylactique ou quotidien. (Chez les Sumériens, l’or était présent dans les tombeaux des rois d’Our. Ils connaissaient également le martelage à chaud et à froid. Pour reconnaître l’or ils se servaient d’une pierre de touche en Jaspe noir.)

A partir de la IVème dynastie à Giseh, les orfèvres pratiquent le moulage, l’estampage, le travail des fils, la soudure, les placages et surtout le martelage des bijoux. Au début du IIème millénaire, les artisans ont mis au point la ciselure, le repoussé, les chaînettes et les cloisonnés. Le martelage se fait entre deux peaux ou du papier parcheminé. Les feuilles d’or d’une extrême finesse(0, 3 microns) sont façonnées à partir de bloc d’or pur ou allié. Pour ce faire, le batteur d’or occupe une place voisine de celle des orfèvres.

A l’origine les outils sont très simples, les marteaux pour produire les feuilles sont des galets polis que l’artisan tient à pleine main, utilisant tantôt une extrémité arrondie pour étirer le métal tantôt une extrémité plate pour l’aplanir de façon efficace. Les feuilles sont effrangées puis battues entre de fines baudruches enduite d’albumine pour empêcher le glissement de l’or. Le découpage se fait au ciseau de cuivre ou de bronze et les trous par perforation avec une allène ou un foret. (Chr.Eluère) Puis elles furent battues avec un gros maillet, les feuilles obtenues sont superposées en alternance avec des feuilles de cuir ou de parchemin. On a trouvé également vers 1200 à 800 av. J.C . des enclumes en bronze et des bigornes de section quadrangulaires munies de cannelures. En martelant avec un marteau légèrement bombé une feuille d’or dans ces cannelures demi-ronde on obtenait un fil demi rond ou triangulaire régulier. Au sujet de certains outils perforé, on peut émettre l’hypothèse de proto-filières de l’époque romaine possédant 6 à 8 trous cylindriques de 1, 5 à 3, 5 0 mm de diamètre.

Sur le plan historique on trouve trace en 1278, d’ une relation de Marco Polo, lors d’un voyage en Chine, de dents aurifiées des autochtones.

En Amérique du sud, chez les Aztèques le concept est paradoxal, l’or est l’excrément des dieux. La connaissance de l’orfèvrerie à débuté au Pérou. L’or fut le premier métal travaillé à partir du Ier millénaire av J.C. Dans une tombe de la zone de Quimbayas, on a trouvé un petit fourneau portatif en terre cuite et des creusets d’argile. Des fragments d’or comporte des traces de bois ce qui indique que le métal est parfois fondu à l’aide d’un chalumeau sur une plaque de charbon de bois excavée.. Les inlays d’or des Indiens d’Amérique en sont un exemple.
Pour revenir à notre profession, l’or a été employé pour la première fois en art dentaire il y a 2 500 ans, et ses applications ont augmenté particulièrement pendant les 100 dernières années, au point où elles utilisent maintenant plus de 80 tonnes d’or par an.

Malgré l’antériorité de l’Asie occidentale, c’est en Europe occidentale, à partir du 4ème millénaire que l’homme commence à s’intéresser à l’or. En Bulgarie s’élabore le plus ancien travail de l’or entre 4500 et 4000 ans avant J.C. Les plus riches tombes de Varna sur les bords de la mer Noire ont livré 3000 objets en or fabriqués sur place ! Cette orfèvrerie, la plus ancienne connue, est basée sur la technique du martelage car le moulage est encore ignoré de ces orfèvres. Les parures d’or sont faites d’épaisses feuilles d’or martelées et grossièrement polies.

De plus les premiers témoignages de la métallurgie ont été trouvés dans les sociétés néolithiques du midi de la France sur les côtes méridionales de l’Espagne, et à l’âge du bronze dans la région de l’Hérault, du Gard, de la vallée du Gardon, Aurillac qui vient d’ Auri-Lacus = « Lac d’Or » .

Les habitants de ces régions fabriquaient déjà par martelage de petites bandes métalliques qu’ils torsadaient pour obtenir un fil de section ronde parfaite. L’or utilisé comportait de 10 à 40% d’argent .

Une hypothèse plausible sur la question de savoir, où et quand, l’or a-t-il été employé pour la première fois en liaison avec les soins des dents par opposition à la décoration est à l’origine de doute et de désaccord.

Humphreys a proposé l’explication suivante : le changement de la manière de vivre de l’homme, d’abord entièrement dépendante de la chasse vers la production de sa nourriture à partir des récoltes et des troupeaux qui a prolongé sa durée de vie d’une ou deux décennies, de sorte que les dents incisives sont devenues branlantes en raison de la dégénération des tissus environnants. C’est en raison de ce prolongement de vie qu’Humphreys a suggéré qu’en rapport avec le développement de la métallurgie de l’or on a appliqué la solution de maintenir en place les dents incisives mobiles par un fil en or tordu et fermé autour d’elles et autour des solides canines existantes.

Albucasis déclare que l’or doit être préféré étant inaltérable, alors que l’argent tourne au vert en quelques jours.

Les Etrusques semblent à l’heure actuelle, avoir été les premiers, dans le monde occidental, dès le septième siècle avant J.C., a avoir insérer une dent de remplacement au moyen d’un bandeau en or à la place du fil d’or pour réunir des incisives de chaque côté de l’espace, par devant et par derrière les dents en forant un trou dans le bandeau et la nouvelle dent, et en y insérant un fil d’or comme rivet. La soudure issue des Etrusques était connue des anciens orfèvres . Ils se servaient de crème de tartre préparée à partir de lie de vin brûlée, et mise sur la surface à souder avec une plume. Ils ajustaient les pièces à souder, les chauffaient au rouge et les nettoyaient ensuite à l’acide

A l’origine les fils d’or se fabriquent par martelage de minces rubans découpés ou par torsion de rubans dans des moules en pierre ou en bronze dans lesquels des moulures étaient creusées. Ils sont parfois régularisés, amincis en martelant les arêtes et en les enroulant entre deux blocs de pierre ou de bois dur. Les sections sont généralement épaisses et supérieures à 1 mm. Un autre procédé consiste à enrouler un ruban autour d’un axe en bronze et le torsader manuellement. Les romains fabriquaient des fils d’or en coupant des feuilles en lanières, puis en les roulant entre deux plaques de bronze. Le début de l’utilisation du fil en or de section ronde a été trouvée à Auriac et Avignac au milieu du IIIème millénaire fait par martelage et égalisés dans un outil perforé qui aplatit les défauts. Mais la fabrication des fils par tréfilage est apparue très tardivement, seulement vers le XIVé s.

Plusieurs auteurs ont décrit des applications du fil d’or en l’art dentaire. Ryfl a illustré son utilisation afin de réduire et de fixer une fracture de la mandibule. Paré a enregistré l’attachement par le fil d’or ou d’argent d’une dent artificielle faite en os ou en ivoire, adjacente aux dents normales. Fauchard décrit comment des dents perdues peuvent être serrées par des tours de fil d’or et a donné des instructions détaillées pour recuire le fil par le feu, et le jeter dans du vinaigre pour reconstituer sa couleur. Plus tard, Mouton a exposé sa méthode pour maintenir de petits dentiers découpés dans de l’ivoire par les agrafes de ressort en fil d’or rond qui encercle les dents contiguës.

Beaucoup d’exemples de telles prothèses peuvent être vues dans les musées. Dans certains cas la « dent artificielle » est une dent réelle extraite avec sa racine coupée, dans d’autres cas c’est une partie de dent d’animal. Dans quelques exemples, une dent artificielle a été façonnée en or.

Son utilisation est due à son inertie chimique évidente qui lui permet de résister à la corrosion des fluides buccaux par rapport aux autres métaux et alliages connus.

Coulée par Maquette à la cire perdue

Mais la véritable révolution par rapport à cette technique provient de l’utilisation des méthodes de coulée à la cire perdue utilisée avec des degrés variables de succès au cours des siècles mais c’est lors d’une réunion de la Société Odontologique de New York, le 15 janvier 1907, que William H. Taggart de Chicago lors d’une conférence intitulée « Une nouvelle méthode précise de couler les inlays d’or » décrit une technique nouvelle de coulée à la cire perdue et on peut vraiment dire qu’elle révolutionne l’art dentaire restauratrice et prothétique . Ce processus fruit d’une expérience très soigneuse sur une période de 15 ans, pendant laquelle Taggart ayant surmonté une variété de problèmes physiques et techniques, lui a permis d’atteindre une grande précision. Il a démontré son procédé au cours de cette soirée. Elle est restée fondamentalement sans changement depuis lors, bien qu’elle ait été améliorée par de nouvelles connaissances. Les rapports contemporains de la réunion décrivent l’attention des assistants par les applaudissements prolongée et l’admiration exprimée par les participants au cours de la discussion qui a suivie. L’appareil employé par Taggart utilise un chalumeau de protoxyde d’azote et de gaz pour fondre l’or très rapidement qu’il a décrit comme « état d’ ébullition », utilise un levier qui est abaissé en utilisant en même temps le chalumeau et le protoxyde d’azote comprimé pour fondre le métal et le forcer à pénétrer ainsi dans le moule. La cire avec laquelle le modèle de l’inlay a été fait dans la cavité préparée de la dent était d’une composition bien choisie, mais le temps me manque pour entrer dans tous les détails de la fabrication.

La réponse de la profession dentaire fut rapide. La nouvelle méthode de Taggart diffusée dans les journaux dentaires des Etats-Unis a suscité de nombreuses commandes de sa machine de coulée. Mécanicien habile et expérimentateur soigneux, satisfait seulement par les meilleurs résultats, mais malheureusement pour cette raison, il n’a pas pu avoir les équipements nécessaires pour fabriquer sa machine à temps n’ayant pas eu la capacité de s’organiser, bien qu’il ait fait breveter sa machine et sa méthode !

Les résultats de Taggart ont immédiatement stimulé l’intérêt pour la coulée de l’or par la cire perdue et de nouveaux développements de cette technique ont suivi. En particulier l’appareil développé à la même époque à Paris, par Solbrig, qui a utilisé la pression de vapeur d’eau libérée au contact d’une garniture d’amiante mouillée, adaptée dans le couvercle, et abaissée sur le moule chaud pour forcer l’or fondu dans la cavité.

L’Or comme base de dentier

Intitulé « Recherches et observations sur les parties de l’Art du Dentiste » de 1757, Etienne Bourdet a décrit et illustré un dentier artificiel avec une base or qui a été émaillée pour cacher sa couleur spécifique. Delabarre se réfère à certains cas illustres, ayant plus ou moins construit pareillement des dentiers avec des bases or, mais ne donne pas de détails suffisants pour permettre de comprendre exactement comment le métal a été estampé. Cependant, un peu un plus tard vers 1820, quelqu’un a conçu l’idée de faire une impression négative en sable, fin de fonderie, a partir d’un modèle positif en plâtre d’une bouche et en versant du plomb ou tout autre métal employé comme matrice pour estamper la plaque en or. La prochaine étape a été de couler le modèle ou le die en zinc, et de couler un contre die en plomb pour emboutir la plaque d’or entre le die et le contre-die.

L’estampage des plaques d’or comme bases de dentier a persisté pendant plus d’un siècle. Ceci était enseigné aux étudiants dentistes et elles étaient encore exigées pour pouvoir passer un examen pratique en Grande-Bretagne et en France jusqu’ aux années 1940.

Les couronnes d’or

Vers la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième siècle, une variété de techniques a été développée pour les produire .

Mouton (1746) a été le premier à décrire, de manière assez détaillée, l’utilisation les couronnes de recouvrement en or pour la réparation des dents intensivement délabrées, particulièrement les dents postérieures et si elles étaient « vues devant dans la bouche, il recommande de les émailler car l’œil serait offensé par la couleur intense » .

Les couronnes étaient faites à partir de disques épais de 0, 22 millimètres en alliage d’or de 22 ou 20 carat découpée avec l’aide des presses de Scharp. Il en ressortait un cylindre fermé à une extrémité. Pour faire le moule de taille et de forme appropriées, des dents en caoutchouc étaient vendues dans ce but ou bien la dent reconstitué était fait en plâtre ou en cire à partir d’une empreinte. La dent en caoutchouc ou le modèle en cire est fixée sur une base, un cylindre de fer a été placé autour et après la fonte de la cire, le métal fusible(Darcey) est versé dans le moule. Quand le métal est refroidi, le modèle est sorti du cylindre fendu longitudinalement pour le libérer . Le cylindre fermé à une extrémité dont le diamètre correspond au modèle est estampé sur ce dernier. L’or ayant diminué d’épaisseur par le martelage on renforçait la couronne avec de la soudure

La méthode ayant évolué on a découpé une bande épaisse de 0, 22 millimètres d’alliage d’or à 20 ou 22 carat, assez large pour former une bande autour de la dent puis soudée aux extrémités et ajustée sur le modèle . La surface triturante a été d’abord estampée sur le modèle puis coulé en or par le processus de la cire perdue et dans les deux cas soudé à la bande d’or. Enfin la couronne a été entièrement coulée

C’est dès la première moitié du dix-huitième siècle que des couronnes ou des `pivots, sont connus en tant que moyens de reconstitution des dents dont les racines sont existantes. La couronne artificielle est parfois fixée à un tenon inséré dans le canal de pulpe. De nombreuses méthodes de construction de couronnes à tenons ont été présentées pendant les 250 années suivantes. Au début du dix-neuvième siècle, les dents humaines normales ont été remplacées par des dents de porcelaine.

Orthodontie

il serait incomplet de ne pas faire références aux applications du métal et de ses alliages en orthodontie, la spécialité étant concernée par la correction des défauts de régularité pour assurer la fonction et le bon aspect des dents.

L’ Obturation des dents avec des feuilles d’or

En Occident, on attribue à Giovanni ARCDLANI, professeur à Boiogne en 1450, puis a Padoue, mort en 1484, la découverte des aurifications. Il écrit :

 » …. pour ne pas remplir la cavité en déterminant de violentes douleurs, on doit employer de la noix de Galle avec du ciperus (sorte de Jonc) ou du mastic, et l’on choisira parmi les médicaments les chauds ou les froids selon les cas réclamé par la dyscrasie de la dent. Mais quand il n’existe qu’une cavité, à cause même de sa petitesse, on l’a remplira de feuilles d’or.

Les informations proviennent en grande partie d’une compilation de manuscrits. Le chapitre 5 de l’édition de 1536 qui se trouve à la bibliothèque de l’Association Dentaire Britannique, après une description de la corrosion ou de l’ affaiblissement des dents, donne son avis sur leur traitement:

« gratte et nettoie le trou et le secteur de l’affaiblissement avec un petit burin fin, ou un petit couteau, ou une lime, ou avec tout autre instrument approprié, et pour préserver alors l’autre partie de la dent, remplissez la cavité avec de l’or. »

Pour le remplissage des cavités avec des feuilles d’or, les dentistes se sont livrés avec leur individualisme remarquable à concevoir de nombreuses formes d’instruments fouloirs, vaste éventail existant dans quelques dépôts dentaires et stockés par centaines de modèles différents. Car le besoin d’appliquer une charge compressive élevée par unité de superficie des feuilles, a naturellement amené des méthodes conçues pour augmenter cette charge par pression en utilisant des moyens mécaniques.