par Alain SEGAL et Alain LELLOUCH

 

SUMMARY

The authors report among the important activities of professor Laignel-Lavastine the eminent role he played in history of medicine. His powerful dynamism, his wide culture got him close to the humanistic spirit which led him to medical humanism. His medico-historîcal works are as diverse as numerous.

Many societies owe him a conspicuous development where as his Histoire générale de la Médecine remains for its time a real model.

Jamais nous n’aurions pu commémorer le 90e anniversaire de notre Société française d’Histoire de la Médecine sans évoquer la puissante stature du professeur Paul-Marie Maxime Laignel-Lavastine, né le 12 septembre 1875 à Evreux et décédé à Paris le 5 septembre 1953.

Nous ne pourrons ici aborder que quelques points de sa riche biographie et nous conseillons à ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette aussi impressionnante qu’originale personnalité de consulter l’article nécrologique du professeur Louis Justin-Besançon (5) ainsi que le remarquable numéro spécial qui lui a été consacré sous l’égide du regretté Isidore Simon dans la Revue d’Histoire de la Médecine hébraïque (9).

Maxime Laignel-Lavastine est issu par sa mère d’un milieu médical normand. Jeune, il eut la chance de parcourir la campagne des environs d’Evreux avec son grand-père Louis Bidault, septième autrefois à la promotion de 1842 de l’internat de Paris. Ainsi vit-il agir ce véritable exemple balzacien du médecin de campagne. Mais à cette belle hérédité s’ajoute son arrière-grand-oncle, le justement célèbre Jacques Daviel, l’inventeur de l’opération de la cataracte par extraction. De plus, il existe une autre origine à cet atavisme scientifique : Antoine Bussy (1794-1882). Cet ancien directeur de l’Ecole de Pharmacie de Paris a laissé des travaux impérissables sur la liquéfaction des gaz. Il a également isolé le magnésium et le beryllium.

Après de très solides études au lycée d’Evreux, Laignel-Lavastine devint lauréat au Concours général en histoire et aussi en histoire naturelle. Néanmoins, il convient de savoir qu’il fut un excellent élève dans la connaissance des langues anciennes grecque et latine. Nous trouvons là les meilleurs atouts pour ce qu’il fera dans le futur.

Abordons succintement son cursus hospitalo-universitaire. Lors de ses études médicales a Paris, il devint l’externe en 1897-1898 du maître incomparable qu’était Joseph Babinski pour qui il garda jusqu’au bout un indéfectible attachement mêlé d’admiration. Nous ne pouvons pas à ce propos laisser passer ce savoureux passage tiré du « Faisceau scriptural » du chirurgien Louis Dartigues (2). Ce dernier assistait à la leçon inaugurale du 20 novembre 1931 sur « L »humanisme médical » par Laignel-Lavastine, alors entouré par beaucoup de ses anciens maîtres. Et L. Dartigues d’écrire: « Quand il se tourne vers Babinski, présent, et en civil, c’est-à-dire sans robe, à côté des rouges professeurs, colles au tableau, un immense tonnerre d’applaudissements éclate et dure infiniment surtout quand il ajoute « permettez-moi de le saluer ici, où il aurait dû naguère enseigner

C’est juste et courageux ce que ce tout frais émoulu professeur prononce là en public, et quel public averti ! » La plus cruelle condamnation de la Faculté qui n’a pas su faire, quand il le fallait, place au réel génie qui a honoré la science médicale française. Et Dartigues d’ajouter que Laignel-Lavastine apparaît alors dans son costume écarlate comme un procureur général accusateur au nom de tous.

L’internat réussi le place comme élève auprès du professeur L. Landouzy où il aiguisera encore son sens clinique et thérapeutique. La neurologie le passionne toujours, il rédige une importante thèse de 430 pages intitulée Recherches sur le plexus solaire qui servira pendant vingt ans de tremplin à ses travaux sur la pathologie du sympathique. D’ailleurs Laignel-Lavastine est l’inventeur en 1908 du terme « Psychiatrie endocrinienne ». Ainsi inspira-t-il J. Tinel qui ouvrit une nouvelle voie pour la médecine psychosomatique avec B. Wichmann, Dunbar et Alexander. Le professeur P. Pichot a bien souligne 1 ampleur des travaux actuels pour la psychophysiologie dont la clé de voûte est l’endocrinologie stimulée par la découverte d’une intrication entre neurotransmetteurs et sécrétions hormonales.

Un article récent de Manfred Bleuler distingue bien ces trois étapes dont la première appartient en partie à Laignel-Lavastine. Il est peut-être utile de dire que même S. Freud pensait que les « névroses actuelles » étaient dues à l’action nocive de substance sur le cerveau, et que les découvertes endocrinologiques relègueraient à l’arrière-plan la psychanalyse. Cette transgression se justifie car Laignel-Lavastine n’a jamais abandonné une quelconque recherche sur ce sujet le poursuivant tout au long de sa carrière. Une trace anatomique subsiste avec « les anses » dites de Laignel-Lavastine au niveau du plexus solaire.

Après son clinicat chez L. Landouzy, il devient en 1907 médecin des hôpitaux et dès 1909, chef du laboratoire d’anatomie pathologique rattaché aux cliniques des maladies mentales. La première guerre mondiale le verra d’abord désigner lamentablement vu ses compétences particulières à un poste infime dans une ambulance chirurgicale près de Coin en Picardie. Mais grâce à la vigilance du médecin général Sieur, il sera vite valablement utilisé pour nos armes et finira comme chef du centre des psychonévrosés du Gouvernement militaire de Paris.

Il vécut son premier drame familial en perdant sa compagne, la fille du chirurgien Reynier qui lui laissa deux garçons et une fille en bas âge. Sa belle-mère l’aidera beaucoup à les élever. Il subira plus tard encore une deuxième catastrophe en perdant dans un malencontreux accident d’automobile son fils Bernard qui commençait ses études de médecine. Sa profonde foi chrétienne, toujours alliée à une immense tolérance, lui permit de faire face et il se remit ardemment au travail, y trouvant parfois l’oubli.

Nommé chef de service à l’hôpital Laennec en 1919 il passera à la Pitié en 1924, assurant alors une fonction de chargé de cours à titre permanent. En 1931, c’est le couronnement de ses aspirations : il prend la succession du professeur Menetrier à la Chaire d’Histoire de la Médecine et de la Chirurgie et ceci jusqu’en 1939 où il sera amené à succéder à H. Claude à la Chaire de Clinique des Maladies Mentales. Il cessera ses fonctions hospitalo-universitaires en 1942-43 ayant cependant été admis le 16juin 1936 comme membre de l’Académie de Médecine à la première section avec 65 voix sur 78 votants.

Un deuxième aspect des capacités remarquables de Laignel-Lavastine n’a pas été encore évoqué et sur ce point il laisse des traces indéniables de son autorité. Il s’agit de son activité de médecin légiste, criminologue et d’expert près des tribunaux. Il a enseigné très brillamment à la Faculté de Droit, à l’Institut de criminologie de Paris et àl’Ecole supérieure d’anthropo-biologie où il était directeur. Il a laissé beaucoup dans le chapitre « Médecine légale » de la Pratique psychiatrique rédigée en collaboration avec A. Delmas et A. Barbe (7) et aussi dans son Précis de criminologie écrit avec V. Stanciu (8).

Nous pouvons maintenant aborder la partie la plus appréciée de l’œuvre de Laignel-Lavastine : l’histoire de la médecine. Celle-ci fut pour lui une sorte de refuge et de détente, autorisant des méditations studieuses pour rassembler les choses de l’art et de la littérature concernant l’histoire médicale. Néanmoins il veillait avec un soin méticuleux à l’exactitude de ses sources et à leurs teneurs.

Lors de ses études parisiennes, il bénéficia des ouvrages récents de Charles Daremberg mais il fréquenta de près cette sommité, plus ou moins controversée actuellement, qu’était Augustin Cabanès (1862-1928) à qui il donna même des textes pour sa célèbre revue La chronique médicale, véritable mine de diamants pour les historiens de la médecine depuis sa création en 1894. Cependant ses premiers écrits historiques datent de 1904 avec La syphilis dans l’art et L’extension des orteils dans l’art qui parurent tous deux dans la Nouvelle iconographie de la Salpêtrière. Son sens de l’histoire et sa réelle érudition le firent vite accepter à la Société  » médico-historique  » dont le but se devait d’aborder l’histoire générale, la littérature et les arts envisagés dans leur rapport avec la médecine, donc un des terrains de prédilection de Laignel-Lavastine Le doyen Landouzy en était le président avec comme vice-président Gilbert Ballet mais Cabanès y tenait le secrétariat. Insistons sur le fait que les publications historiques de Laignel-Lavastine se sont accrues au fur et à mesure de sa vie, lors des cinq années passées à la Chaire d’Histoire de la Médecine il apporta énormément par ses conférences, ses publications et son incroyable capacité. Sa leçon inaugurale sur « L’humanisme médical » est un programme d’enseignement associé à une rigoureuse méthodologie. Le titre de cette leçon reste un terme qu’il revendique plutôt comme une manière de comprendre la chose médicale, qu’elle soit conçue en elle-même dans les étapes de son développement ou dans ses rapports avec les autres sciences et les autres arts, mais aussi avec le corollaire suivant : nos vérités d’aujourd’hui sont les erreurs de demain et nos connaissances actuelles ne sont ni meilleures ni pires que celles de nos devanciers car en fait nous sommes devant une réalité complexe et sûrement changeante dont il convient de saisir la primauté du Spirituel.

Nous ne pouvons pas citer ici tous les sujets historiques abordés par cet infatigable travailleur. A la Bibliothèque Nationale le fichier dépasse les mille fiches ! Mais nous devons retenir l’ouvrage réalisé avec son si remarquable disciple Jean Vinchon consacré aux Malades de l’esprit et leurs médecins du XVIe au XIXe siècle. L’importance de ce travail l’autorise à prendre place dans la cinquième édition de 1991 du fameux « Garrison-Morton » au numéro 5010, véritable consécration!

L’enseignement de la chaire établira une sorte de symbiose entre la médecine, les sciences et les lettres dans le domaine de l’histoire. Il consacrera son enseignement pour ces cinq années à l’histoire de la syphilis, aux étapes de la pensée biologique, à l’histoire rénovée de la médecine purement française des origines à Laennec et de Laennec à1934 et bien d’autres sujets encore.

Réflexion faite, il ne pouvait laisser périr cela et il souhaita rassembler en une vue synthétique tout ce passé qu’il fouillait avec tant d’acharnement, démontrant bien le poids qu’il attachait à l’une des devises inscrites sur la cheminée de sa bibliothèque: « le caractère est la source de la vie, d’où goutte à goutte, coulent les actions ». Ainsi, avant la deuxième guerre mondiale, il organise la mise au point de ce qui sera une oeuvre commune sous sa direction vigilante : son Histoire générale de la médecine, de la pharmacie, de l’art dentaire et de l’art vétérinaire, englobant toutes les disciplines relatives à la santé de l’homme et des animaux (6). Le premier tome, consacré à l’histoire médicale ancienne sort des presses en juillet 1936. Cela exigea d’éminents spécialistes tels G. Contenau, G. Baissette, le médecin-général F. Brunet, Jean Filliozat, le professeur Leclainche etc.

En juillet 1938, parait le deuxième tome qui évoque le Moyen Age jusqu’au XVIIIe siecle. La guerre éclate et brise l’élan de cette œuvre monumentale à l’iconographie exceptionnelle pour l’époque. Le secrétaire général Bertrand Gueguan disparaîtra dans un camps de « nuits et brouillards ». Ce n’est que bien des années après, en 1949, que le troisième tome, celui des spécialités, verra le jour avec l’index. Laignel-Lavastine y traitera de la neurologie avec son ami J. Vie, confirmant son choix d’être avant tout un neurologue plutôt qu’un psychiatre. Ces trois volumes illustrés parfois de superbes fac-similés restent toujours cités dans le Garrison-Morton au n0 6430. Cela n’est pas le cas de sa révision récente proposée par trois éditeurs en huit volumes (4).

Reconnaissons toutefois au « révisionniste » le bon aloi d’avoir laissé sans altérations des textes du « Laignel-Lavastine » comme par exemple celui magistral du professeur E. Forgue sur la chirurgie et bien d’autres encore.

Evoquons maintenant son rôle à travers les diverses sociétés dont il s’est occupé. Nous passerons sur sa participation parfois pénétrante à l’Institut d’histoire des sciences et des techniques, à l’Académie internationale d’Histoire des Sciences, à la Société des Etudes Historiques, au Groupe français d’Histoire des Sciences, à la Société d’Histoire de la Pharmacie, pour remémorer sa brillante activité au sein de notre compagnie, dans la Société internationale d’Histoire de la Médecine et dans la genèse de la Société d’Histoire de la Médecine hébraïque.

C’est en 1913 qu’il fut admis comme membre titulaire à notre Société, soit une dizaine d’année après sa création. Il présidera cette dernière le 9 janvier 1926 en succédant au professeur Menetrier, curieusement comme cela se produira pour la Chaire d’Histoire! Marcel Fosseyeux en était le secrétaire général aidé du Dr Hahn et de J. Vinchon. Les vice-présidences furent assurées par le médecin-général Sieur et le Dr Barbillon. Nos archives permettent de répertorier l’existence au 1er janvier 1927 de 375 membres français et étrangers dont certains restent des autorités tels Ch. Cumston, H Cushing, P. Delaunay, de Lint, P. Dorveaux, Dubreuil-Chambardel, A. Finot, E. Forgue, F. Garrison, Ed. Jeanselme, Menetrier, Max Neuburger, Pansier, Sir D’Arcy Power, P. Richer, R. Semelaigne, Médecin-général Sieur, H. Sigerist, Ch. Singer, Tricot-Royer, E. Waller, etc. Nous en oublions sûrement mais quel plateau ! diraient les gens de théâtre! Quelle richesse que notre Bulletin signalant dans ses chroniques la vie de notre compagnie. J’y apprends par exemple qu’un certain Dr. Henriot a donné à la Société pour son Musée des papiers personnels de Magendie relatant une large partie de toutes ses activités. En 1927, j’y trouve aussi l’emplacement de notre bibliothèque dans la salle Debove avec déjà 779 ouvrages concernant l’histoire médicale, passant dix ans après à 1830 volumes. Quand aux dons d’objets, je puis dire que le Musée ne serait guère sans notre Société qui lui a tout déposé et Laignel-Lavastine d’inscrire l’ensemble des donateurs et leurs dons (1).

Nous passons sur ses diverses interventions lors de sa présidence malgré leurs intérêts, songez donc Laennec, Vulpian, Daviel, etc. pour vous dire combien tout l’homme apparaît dans son discours d’introduction donné le 4 février 1928 lors du passage de présidence au médecin-général inspecteur Sieur, maître de l’hygiène de guerre. Laignel-Lavastine s’y découvre charmeur certes, mais aussi sincère que reconnaissant, témoignant que son érudition humanistique n’était point un rempart à ses sentiments.

Signalons encore le soutien inconditionnel donné à son élève I. Simon pour créer en 1936 la Société d’Histoire de la Médecine Hébraïque dont il sera le vigilant président d’honneur. Nous connaissons tous combien il attachait de l’importance dans sa recherche de la spiritualité à l’oeuvre du maître de Cordoue : Maïmonide. Profond et vrai chrétien, Laignel-Lavastine le prouva par son sens de l’ouverture et sa tolérance franchement affichée. I.Simon nous relate que lors du Congrès d’histoire des sciences à Jérusalem en 1953 dont la délégation française était présidée par Laignel-Lavastine ce dernier souhaitant prier à la synagogue Yeshourun ne put renouveler l’effort physique qu’il avait réalisé le samedi précédent. I. Simon proposa d’appeler un taxi. « Non ! je ne veux pas profaner le Sabbat ». « Maître, lui répondit Simon, cela ne s’applique qu’aux Juifs » et d’insister car les douleurs précordiales redoublaient… Laignel-Lavastine accepta mais fit stopper le taxi bien avant la synagogue pour parcourir le reste du chemin en respectant la sainteté du Sabbat. Belle leçon qui toucha profondément I. Simon

Après son retour de Palestine, débarquant à Marseille, Laignel-Lavastine dut remonter très péniblement vers Paris en raison d’une grève des transports, aggravant ainsi sa défaillance cardiaque. Pourtant il voulut se rendre à Evian pour prendre la parole au île Congrès de médecine néo-hippocratique. Terrassé en chemin par de violentes crises cardiaques, on dut le ramener à Paris où il y rendit le dernier soupir dans sa belle demeure du square Laborde.

Nous aurions vraiment aimé approcher un tel homme d’où jaillissait si ardemment « l’Humanisme médical » tel qu’il le concevait, c’est-à-dire la pénétration de la nature profonde de l’Homme par l’étude de la médecine ».

Néanmoins, nullement imbu des possibilités de  » l’homo medicus  » il inscrivit dans sa préface de l’Histoire générale de la médecine cette réflexion qu’il faut encore garder à l’esprit : « La réserve et le doute doivent être les conseillers ordinaires du médecin, et l’on ne saurait de montrer les ravages causés dans l’ordre scientifique par le consentement de la médecine à l’enthousiasme et à la mode » (6).

BIBLIOGRAPHIE

  • 1. Bulletin de la Société française d’Histoire de la Médecine. Voir les années 1926, tome 20, N0 11/12; l927,tome2l,n~ 1/2; l928,tome22,no 1/2.
  • 2. DARTIGUES Louis. Faisceau scriptural, vol. 3, Paris, G. Dom, 1932.
  • 3. GUERIN J. Le système neuro-végétatif. Sandoz éditeur, 1979.
  • 4. SOURNIA J-C., POULET J., MARTINY M. (sous la direction de). Histoire de la médecine, de la pharmacie, de l’art dentaire et de l’art vétérinaire. Paris, A. Michel, Tchou, Laffont, 1977/1980.
  • 5. JUSTIN-BESANÇON Louis. Maxime Laignel-Lavastine. Bull. Ac. Méd. 1953, 137, 32/33, 539-543.
  • 6. LAIGNEL-LAVASTINE M. (sous la direction). Histoire générale de la médecine, de la pharmacie, de l’art dentaire et de l’art vétérinaire. Paris, A. Michel, 1936/1949.
  • 7. LAIGNEL-LAVASTINE M., DELMAS A., BARBE A. Pratique psychiatrique. Paris, Baillière, 1929.
  • 8. LAIGNEL-LAVASTINE M., STANCIU V. Précis de criminologie. Paris, Payot, 1950.
  • 9. SIMON I. (sous la direction de). Numéro spécial consacré à M. Laignel-Lavastine. Revue d’histoire de la médecine hébraïque, 1954, n0 21, 57-120.