N°21 - été 2001

Sommaire

ÉDITORIAL : "Sous-Revue" ou "Sur-Bulletin", par J.-P. Bouilloud, C. Gautier et N. Richard

3

I. TEXTES

Recherches et réflexions

     

Le legs éclectique : La philosophie universitaire et les sciences de l'homme au dix-neuvième siècle en France, par J. I. Brooks III  7

Réflexions sur l'histoire des mots des sciences de l'homme : le cas de "classe", par M.-F. Piguet  16

Notes de lecture

"L'Homme préhistorique. Images et imaginaire" de A. et J. Ducros (dir.), par E. Gran-Aymerich  21
"Le comportement entre génétique et politique" de Boituzat F., Castel P.-H., Cesilly F., Gouyon, P.-H., Mengal P., Nouvel P., Parot F., Razac O, par L. Loty  24
"Vies et paroles de femmes africaines" de Deluz A., Le Cour Grandmaison C., Retel-Laurentin A, par A. Ohayon  25
"Le technocrate, le patron et le professeur ; une histoire de l'enseignement supérieur de gestion" de Chessel M. E., Pavis F ., par J.-P. Bouilloud  27

"Le Quadrige. Un siècle d'édition universitaire 1860-1968 " de Tesnière V., par J. Carroy  28 

"Lire le délire. Aliénisme et littérature en France au XIXe siècle" de Rigoli J., par J. Carroy  30

"Les psychothérapies dans leurs histoires" de Carroy J. (dir.), par D. Ottavi  32

Résumés de thèses

Le Cerveau chez Auguste Comte : de la biologie à la morale. La physiologie cérébrale, philosophie des sciences et physique sociale, par L. Clauzade  36

Le problème de l'histoire dans la pensée politique de Machiavel, par T. Ménissier  42

La construction des savoirs africanistes en France (1878-1930), par E. Sibeud  48

II. BIBLIOGRAPHIE

ARTICLES

53

OUVRAGES (et ouvrages collectifs, rééditions, classiques et anthologies)

59

REVUES (revues spécialisées et numéros spéciaux de revues)

70

CEDEROMS

79

III. INFORMATIONS

COLLOQUES RÉCENTS ET À VENIR :
Colloque SFHSH 83
Autres colloques et journées d'études 85

APPELS A CONTRIBUTIONS

98
ENSEIGNEMENTS ET SÉMINAIRES

100

MAÎTRISES - DEA - THÈSES - HABILITATIONS

102

DIVERS

103
LA SFHSH 104

 

Editorial : "Sous-Revue" ou "Sur-Bulletin" ?

Le bulletin d'une société savante rend compte, quelquefois à son insu, des évolutions de la société dont il émane, comme des milieux scientifiques auxquels il s'adresse. Le bulletin de la SFHSH ne fait pas exception. C'est le moment peut-être, après deux numéros qui ont été marqués par des changements, de faire le point.

Plus de dix ans après sa création, Pour l'histoire des sciences de l'homme témoigne de mutations tant internes qu'externes à notre Société, comme l'évolution des équipes du conseil d'administration de la SFHSH, le développement du séminaire "Histoire des sciences de l'homme et de la société" (SFHSH-Centre Koyré), la multiplication des colloques, des publications et des thèses sur des sujets d'histoire des sciences de l'homme. Parallèlement, la généralisation ou la quasi-généralisation d'Internet a donné a chacun de nouvelles possibilités d'investigation, et à notre société d'autres moyens de diffuser de l'information et de communiquer avec ses membres (site et liste de diffusion).

Le bulletin doit lui-même refléter ces évolutions ; le travail bibliographique, si précieux à l'époque où le net n'existait pas, reste toujours important, mais propose pour une part des informations que beaucoup d'entre nous peuvent désormais se procurer par ailleurs, et notamment, de manière plus continue, par les différents forums spécialisés. De même, beaucoup d'annonces de colloques et de séminaires trouvent naturellement leur place sur la liste de diffusion de la SFHSH, qui permet une transmission immédiate d'informations qui perdraient une grande partie de leur intérêt à être transmises hors délais.

En revanche, de nombreuses publications et de multiples thèses viennent enrichir le domaine de l'histoire des sciences de l'homme. C'est pourquoi le conseil d'administration a décidé de faire évoluer le contenu du bulletin en consacrant plus de place aux comptes rendus de thèses et de livres, et à des textes sur des points de recherche ou d'actualité, ainsi qu'on a pu le lire dans les deux précédents éditoriaux.

Donner plus de place à ces deux types d'activités n'est pas sans intérêt. On sait toute l'importance des notes critiques pour les revues américaines, allemandes ou italiennes. Et curieusement, dans les revues françaises, ce travail n'a pas toute la place qu'il mériterait. Le caractère plus souple ou moins formel du Bulletin permet, sans aucun doute, d'offrir à un plus grand nombre de chercheurs et d'étudiants l'occasion d'exercer leur esprit d'analyse et de critique sur des ouvrages et des thèses d'auteurs confirmés. Nous croyons donc qu'il y a, dans cette voie, une perspective originale à développer, qui pourrait donner au Bulletin une partie de sa nouvelle identité.

On pourrait nous opposer que nos projets paraissent peu compatibles avec les politiques actuelles des revues, voire qu'ils manquent d'ambition et risquent de faire évoluer le bulletin vers une " sous-revue ". Ainsi l'absence de comité de lecture formalisé et le choix de publier des articles qui peuvent prendre quelques libertés avec les formes académiques usuelles décourage-raient les chercheurs confirmés, sans aider pour autant dans leur carrière les chercheurs débutants qui soumettraient leurs textes au bulletin. Mais prise de liberté n'est pas synonyme de perte de qualité : nous avons été et serons attentifs à soumettre chaque texte reçu à la lecture critique d'au moins deux membres du Conseil d'administration.

Que des chercheurs bien intégrés dans les institutions privilégient des re-vues prestigieuses et classiques pour publier les résultats de leurs travaux est compréhensible ; mais ils peuvent aussi ressentir le besoin d'exprimer des opinions, ou de partager des réflexions sur des recherches en cours selon un mode plus informel. Enfin et surtout, il ne faut pas oublier combien il est important, et souvent très difficile, pour de jeunes chercheurs, de pouvoir s'entraîner aux pratiques de la publication scientifique, ce que peut leur offrir ce bulletin en leur ouvrant ses colonnes.

Par ailleurs, dans des domaines aussi vastes que les nôtres, qui couvrent l'histoire de la psychologie, de la sociologie, de la psychanalyse, de l'anthropologie, de la linguistique, de l'économie, de la gestion, etc., il faudrait mobiliser un nombre considérable de spécialistes de toutes nationalités pour pouvoir offrir un contenu digne d'une véritable revue scientifique internationale. Notre bulletin ne peut de manière réaliste endosser cette ambition : il risquerait de tomber dans le travers qui consiste à ne solliciter qu'un petit nombre de personnes promues au rang de spécialistes de tout, ce qui nuirait à sa crédibilité.

Dès lors, notre choix est clair. Nous proposons d'alléger le contenu du bulletin pour l'adapter aux nouvelles donnes de la communication, et corrélativement d'en faire résolument un instrument d'information et de réflexion sur des recherches en cours. Plutôt qu'une sous-revue, nous préférons contribuer à construire un sur-bulletin qui continue de satisfaire ses lecteurs et de promouvoir l'histoire des sciences de l'homme en s'ouvrant aux jeunes chercheurs.

Jean-Philippe BOUILLOUD
Claude GAUTIER
Nathalie RICHARD