L’hôpital Saint-Louis, alma mater
de la dermatologie en France
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Ouvert en 1616, l'hôpital Saint-Louis fonctionna
d'abord par intermittence en cas d'épidémie. A partir de
1772, à la suite de l'incendie qui détruisit
l'Hôtel-Dieu, Necker proposa d'ouvrir l'hôpital
Saint-Louis en permanence. L'architecture d'allure
carcérale et sa situation géographique en dehors de la
capitale paraissaient idéales pour isoler les malades
atteints de typhus, du choléra ou de variole. |
Plan de l'hospice du Nord (hôpital Saint-Louis)
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Admirateur de
l'architecture
de Saint-Louis,
Clavareau,
architecte des
hospices civils
de Paris, le
décrivait en
l'an VIII comme
« un des plus
beaux de la
France, de
l'Europe même.
(…) La
disposition de
son plan est
superbe sous
tous les raports
(sic), sa double
enceinte, sa
double cour qui
la sépare de la
ville, ses
galeries qui
isolent les
logemens (sic)
des employés et
facilitent les
transports des
alimens (sic),
ses jardins
plantés d'arbres
qui présentent
aux convalescens
(sic) des
promenoirs
ombragés et à
portée de leur
infirmerie, tout
prouve la
sagesse et le
talent de
l'auteur d'un si
bel
établissement,
tout imprime
pour sa mémoire
le respect et la
reconnaissance. » |
Coll archives de l'Assistance publique-Hôpitaux
de Paris, cote 5 FOSS 1 |
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Plan de l'hospice du Nord (hôpital Saint-Louis)
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Vue intérieure de l'hôpital Saint-Louis, non
datée.
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Visitant Saint-Louis, Tenon auteur de Mémoires
sur les hôpitaux, 1788, considérait la situation
matérielle et l’attention portée au confinement
des malades contagieux, plutôt satisfaisantes :
"une première chose qui le distingue est que son
bâtiment de malades est seulement formé d’un
rez-de-chaussée et d’un premier étage au lieu
qu’on trouve dans les autres hôpitaux (…) un
second étage pour les serviteurs et au-dessus
des greniers pour emmagasiner (…) Ces
dispositions différentes sont l’effet de sages
précautions : on a reconnu le danger de placer
des gens sains ou malades ou d’emmagasiner quoi
que ce soit au-dessus des salles de contagieux.
(…) L’hôpital Saint-Louis diffère encore des
hôpitaux de fiévreux et de blessés par sa double
enceinte de murailles, des doubles cours qui
l’enveloppent et qui interceptent toute
communication avec la ville, son tour, sa
galerie à transmettre les aliments qui empêchent
la contagion de s’étendre aux serviteurs (…) il
en diffère encore par le soin qu’on a eu de
renfermer religieuses, prêtres, chirurgiens,
infirmiers afin qu’ils ne répandissent pas à
l’extérieur le mal qui régneroit au-dedans" |
Coll musée des moulages de l'hôpital
Saint-Louis. |
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Vue intérieure de l'hôpital Saint-Louis, non datée.
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En 1801 (6 et 13 frimaire an X) le Conseil Général des Hospices –
assemblée gestionnaire des hôpitaux et hospices de Paris – décida de réorganiser le
fonctionnement hospitalier parisien. Les établissements furent répartis en deux
catégories : hôpitaux communs « pour le traitement des maladies ordinaires » et hôpitaux
« spéciaux pour certaines maladies particulières : l’hospice des Vénériens, pour les
malades des deux sexes attaqués par des maladies de ce genre. L’hospice de la Couche (à
la Maternité) pour les femmes enceintes parvenues à la fin du huitième mois de leur
grossesse. L’hospice du Nord, pour les maladies chroniques, soit contagieuses, telle que
la gale, la teigne, les dartres, soit rebelles et cachectiques, comme le scorbut, les
vieux ulcères, les écrouelles. » L'hôpital Saint-Louis, nommé Hospice du Nord par
convenance révolutionnaire, devint l'hôpital des maladies de la peau.
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