Céroplastie et céroplasticiens à Saint-Louis

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L’utilisation de la cire pour reproduire les maladies de la peau s’inscrit dans une longue tradition médico anatomique qui retient le nom de l’abbé Gaetano Zummo ou Zumbo [1656-1701] comme celui qui donna naissance à une véritable science céroplastique. Après avoir réalisé des « teatrini » en cire montrant les ravages de la peste, Zumbo fut le premier à utiliser la cire colorée pour fabriquer des modèles pour l’école d’anatomie de Bologne.

Gaetano Zumbo. La peste
 
Museo di Storia Naturale Università di Firenze, Sez. di Zoologia "La Specola" (Italia)
Gaetano Zumbo. La peste
Préparation du corps entier représentant les veines et les vaisseaux lymphatiques superficiels
 
Museo di Storia Naturale Università di Firenze, Sez. di Zoologia "La Specola" (Italia)
Préparation du corps entier représentant les vaisseaux lymphatiques des cavités thoracique et abdominale
 
Museo di Storia Naturale Università di Firenze, Sez. di Zoologia "La Specola" (Italia)
Préparation du corps entier représentant les veines
et les vaisseaux lymphatiques superficiels
Préparation du corps entier représentant les vaisseaux lymphatiques des cavités thoracique et abdominale
 

Quel que fut le talent de Zumbo, le rayonnement des modèles anatomiques en cire vint de l’école de Florence pendant la seconde moitié du XVIIIème grâce aux œuvres de Felice Fontana [1730-1805] dont l’atelier de cérisculpture fut à l’origine des collections – encore visibles aujourd’hui – du musée de la Specola qui ouvrit ses portes le 21 février 1775.

A Paris, après la Révolution, la prépondérance donnée à l’observation dans l’enseignement rénové de la médecine fit une place de choix aux cires qui mimaient si parfaitement la réalité. L’Ecole vétérinaire d’Alfort, le Museum d’Histoire Naturelle, les Ecoles de Santé de Paris, Montpellier, Strasbourg mirent à profit ces nouveaux outils pédagogiques. Chaptal [1756-1832], Ministre de l’Intérieur de Bonaparte, fit venir à l’Ecole de Médecine de Montpellier des copies des cires de Fontana qui avaient fait l’admiration de Bonaparte pendant la campagne d’Italie. A Paris, Pinson, fut chargé de réaliser les pièces anatomiques de l’Ecole de santé tandis qu’une école de cérisculpture, fondée à Rouen le 29 mai 1806, complétait la production de l’école de Paris. Des ateliers privés – Thibert, Tramond, Talrich – participaient à la fabrication de cires anatomiques et complétaient les travaux des prosecteurs de la faculté. L’importance prise par les collections justifia la création en 1835 du musée Dupuytren installé rue de l’Ecole-de-Médecine et en 1847 du musée créé par Orfila.