Livre II
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Il s'ensuit que certains muscles ont leur ventre situé plutôt à l'origine, comme ceux originaires de l'ilium qui s'insèrent sur le fémur [muscles petit fessier et moyen fessier]; d'autres l'ont plus près de leur insertion de terminaison que de leur tête, comme le septum [diaphragme] qui est plus charnu aux insertions de terminaison que partout ailleurs. Pour d'autres, le ventre commence immédiatement après leur origine, par exemple pour les muscles constituant le molletnn n, o, p, q planche XIV [m. soléaire ou m. soleus] ; en revanche pour d'autres, le ventre est situé loin de l'origine : on compte parmi eux le muscleoo Θ planche X qui tire le bras en arrière vers le bas [m. long dorsal] et, parmi les muscles moteurs de la jambe, celui issu de l'appendice de l'os coxal qui possède une longue tête nerveuse et que je compterai comme le cinquième muscle moteurpp Ψ planche XI de la jambe [m. semi membraneux]. D'autres ont un ventre qui s'étend dans tout le corps du muscle, par exemple les muscles intercostaux, celui logé au poignet [m. carré pronateur] qui met le radius en pronation, et un nombre élevé de muscles du larynx. Ainsi certains conservent leur ventre jusqu'à leur insertion, comme nous venons de le rappeler. Mais dans d'autres, le ventre est très éloigné de l'insertion, comme dans le muscle [m. plantaire] originaire de la tête externe [épicondyle latéral] du fémur qui se porte au calcanéum par un long tendonqq Φ , ζ planche XIII très fin, ainsi que tous ceux qui procèdent de l'avant-bras et de la jambe pour servir aux mouvements des doigts et des orteils, et celuirr Φ planche III qui produit un tendon membraneux recouvrant les muscles qui longent le fémur. D'autres montrent deux ventres ; à cette catégorie appartiennent ceux qui abaissent la mandibule [m. digastriques] et ceux qui s'étendent de la scapula à l'os hyoïde [m. omohyoïdiens], comme je l'ai dit précédemment.Les « impressions » dans les muscles. Le muscle droitss Δ et u, u, u planche V de l'abdomen[178]montre un grand nombre de traits transversaux, comme s'il était formé de plusieurs ventres. Les Grecs ont appelé perigraphai, c'est-à-dire «esquisses, contours»[179]ces espèces de lignes, impressions, ou contours : cela ressemble à des lignes blanches imprimées dans la substance d'un muscle, et comme nous en ferons souvent mention, il vous sera utile de vous arrêter longuement à les regarder dans les planches des muscles droits et dans ceuxtt A, B planche VIII dissimulés sous l'œsophage.[Différenciation] par les tendons, Les différences que l'on pourrait relever à partir des tendons découlent de celles qui ont déjà été mentionnées. Certains muscles ne se terminent ni en tendon ni en énervation[180], par exemple les musclesuu Γ , H, F planche III
x M dans la fig. 1, chap. 49
y N dans la fig. 4, chap. 49
des lèvres, celuix qui entoure le rectum, celuiy qui entoure le col de la vessie, tous les muscles du larynx, excepté les muscles verticauxzz P dans les fig. 6 et 7, chap. 21 qui joignent le troisième cartilage au second [m. cricoaryténoïdiens], ces derniers étant plus ou moins nerveux à leur insertion. Mais les muscles dépourvus de tendons ne sont pas uniquement ceux qui agissent sur une autre structure que l'os ; en fait (même si Galien le comprend autrement dans le premier livre du Mouvement des muscles), beaucoup de muscles qui donnent un mouvement aux os n'ont pas de tendons et leur insertion n'est pas plus nerveuse que les ventres de tous les muscles. Font partie de cette catégorie le muscle de la mainaa ∫ planche XI qui rapproche le pouce de l'index [m. adducteur du pouce], les deux musclesbb κ , λ planche VI qui fléchissent la première phalange du pouce en dedans [m. court abducteur du pouce], ainsi que le muscle dans le poignet [m. carré pronateur]cc X planche VII qui est responsable du mouvement de pronation du radius. Les muscles intercostaux sont également dépourvus de tendon, de même que le grand muscle [m. grand dentelé]dd L planche VII originaire de la scapula qui s'insère sur les huit côtes supérieures du thorax, ou celuiee d planche IV qui va de la clavicule à la première côte [m. subclavier]. Le grand muscle, qui est loin d'être le dernier des muscles moteurs du dos[181], qui va de l'ilium aux vertèbres lombales et à la dernière côte et qui est responsableff Ξ planche VIII de la flexion du rachis, n'a aucune partie nerveuse. On peut ajouter à ces muscles le septum transverse [diaphragme] ne montrant aucune substance nerveuse à son insertion, sauf à l'endroit où il s'étiregg o, p planche VII vers les vertèbres lombales. Chez l'homme les muscles droits de l'abdomenhh n planche IV ne montrent pas de tendon à l'endroit où ils s'insèrent sur les cartilages des côtes, cela est vrai aussi dans les singes et les chiens dans lesquels ces musclesii de r à t , planche V sont ascendants vers la première côte. Mais à l'endroit où ils s'étendent vers le sternum de ces animaux, ils montrent une substance nerveuse au milieu de leur trajet, comme s'ils devaient être rangés au nombre de ceux qui ont deux ventres. Beaucoup de muscles insérés sur l'os occipital pour mouvoir la tête ne montrent pas plus de tendon à leur insertion que dans leur ventre[182]. En revanche d'autres muscles ont des tendons ; un exemple parmi ceux qui donnent un mouvement à quelque chose d'autre chose qu'à l'os est celui fourni par sixkk voir fig. chap. 11 des muscles oculaires, le septième [m. rétracteur du bulbe][183]ne se terminant pas par une substance nerveuse. Parmi les muscles qui meuvent les os, tous ceux qui vont de l'avant-bras à la main présentent des tendons.Certains tendons sont larges et membraneux, comme ceux de six muscles oculaires et ceux des muscles abdominaux obliquesll Θ planche III, Π planche IV
m Δ planche VI
n γ , δ planche VI
etm transverses. D'autres sont ronds comme ceuxn qui procèdent de l'avant-bras et fléchissent les doigts. D'autres sont un peu moins ronds et un peu plus larges que hauts[184], comme le tendonoo λ planche XIII inséré sur le calcanéum et celui qui se termine en un large tendonpp k, l planche III avant d'atteindre le poignet [tendon du m. long palmaire]. D'autres tendons sont courts, par exemple ceuxqq Γ planche VII ; Γ , G planche XI des muscles qui donnent un mouvement de rotation au bras, et les tendonsrr Q planche VII et Λ planche XII des muscles qui s'insèrent environ à la moitié du corps du radius [tendon du m. rond pronateur], parmi les autres muscles moteurs du radius. D'autres muscles émettent de très longs tendons, comme celui [m. plantaire] originaire de la tête externe du fémur, qui produit un tendonss Φ , ζ planche XIII très fin avant de quitter l'articulation du genou, ainsi que le muscle [m. long palmaire] qui envoie un large tendon dans la main, tous ceux qui procèdent de l'avant-bras et de la jambe, servant aux mouvements des doigts [de la main et du pied], plusieurs muscles insérés sur le tibia, ainsi que le muscle [m. tenseur du fascia lata] originaire de l'ilium, qui se termine en une très vaste membranett Φ planche III recouvrant tous les muscles entourant le fémur et qui s'insère sur le tibia et la fibula. Les muscles qui émettent des tendons le font généralement depuis leurs extrémités. Cependant dans son livre de l' Utilité des parties, Galien dit que le muscle temporal émet un tendon depuis le milieu de son corps. J'écrirai mon sentiment à ce sujet dans le chapitre

×La note marginale n'est pas alignée par rapport au texte.
×Les citations données par le dictionnaire Bailly relèvent des activités artistiques ou littéraires. Pas d'exemple médical.
×Distinction entre le tendon et sa terminaison qui devient ligamentaire.
×Expression assez précieuse pour désigner le muscle carré des lombes.
×Recherche de variété stylistique.
×Le musculus retractor bulbi est un muscle de ruminant Voir infra, p. 240-241.
×Vision géométrique du tendon décrit en longueur, largeur, hauteur.