Livre II
238

puis une autre dans le sinciput le long de la suture coronale vers les tempes et la base des oreilles.Première méthode Après avoir fait ces incisions, soulevez la peau (sur la partie supérieure du front près du vertex) à l'intersection des incisions[228]vers le haut avec un crochet ou avec le bout des doigts sur l'un des côtés [de la tête], et rabattez-la en même temps que la membrane charnue le plus loin possible des sourcils ; c'est le même procédé que celui décrit plus haut pour séparer la membrane charnue des muscles sous jacents.Deuxième méthode Sur l'autre côté [de la tête], faites plusieurs incisions transversales, en laissant la membrane charnue attachée au crâne, jusqu'à ce que vous puissiez facilement séparer la peau de cette membrane jusqu’aux sourcils en coupant maintenant dans les musclesbb C, D planche III des paupières. Ce n'est pas aussi difficile à faire que d'autres maîtres en anatomie le prétendent, puisque, comme je l'ai démontré auparavant, la membrane n'est pas jointe à la peau au point que les deux corps réunis n’en forment qu’un seul.

Chapitre X. Les muscles des paupières

[Illustrations]

Bien que la troisième planche des muscles montre ces muscles aux lettres C, D, E, nous avons cependant placé ici une figure individuelle : A indique le premier muscle de la paupière, b et C le début de ce muscle, D le deuxième muscle dont l'origine est marquée par e. F indique la réunion des deux muscles en un seul.

La composition des paupières Les deux paupières, aussi bien la paupière inférieure que supérieure, sont formées par une membrane originaire du péricrâne qui constitue un corps continu avec la tunique adjacente à l'œil ou tunique blanche [conjonctive]aa [ η ], [ η ] dans la fig. 18, chap. 14, livre VII et par la peau avec la membrane charnue. À l’extrémité des paupières, là où se trouve le cartilagebb Fig. 1, chap. 35, Livre I supportant les cils dressés, ces quatre corps- la peau évidemment, les deux membranes et le cartilage que nous appelons « tarse »[229]- sont unis si fermement qu’ils forment un corps peu dense, sans correspondant dans le corps humain, qui est la paupière. Sur le reste de la surface des paupières, la peau est attachée à la membrane charnue de la même manière qu'elle est jointe à la majorité des autres parties du corps, mais il n'y a pas de graisse ici entre la peau et la membrane, seulement une humeur assez grasse.Les deux muscles de la paupière Dans la paupière supérieure, toute la surface de la membrane charnue est considérablement accrue par des fibres musculeuses, comme s’il y avait deux muscles placés entre la peau et cette membrane que nous avons décrite comme continue à la tunique adjacente à l'œil ou tunique blanche.Pourquoi la paupière supérieure devait être mobile Nous devions en effet pouvoir mouvoir la paupière supérieure volontairement, car autrement elle ne nous aurait été d'aucune utilité. La Nature nous aurait inutilement donné des paupières, si nous ne pouvions les fermer volontairement quand quelque chose d'extérieur vient frapper ou blesser les yeux, qui sont chez l'homme beaucoup plus mous que ceux des scarabées et des crabes. Aussi, la Nature a produit avec un talent remarquable deux muscles, fins, amples, membraneux, et composés presque entièrement de la même substance, et elle a placé l'un de ces muscles dans le grand angle de l'œil, l'autre dans le plus petit.Le premier muscle Le musclecc A, puis C,b ; et C planche III qui occupe la région du grand angle, commence au milieu de l'angle du côté du nez [ligament palpébral médial], et, à son début, il touche aussi la partie des sourcils qui est le plus près du nez. Sa terminaison est ample, comme tout le muscle, et s'implante sur le cartilage qui supporte les cils, en occupant toute la moitié de la partie en regard du grand angle.Le second muscle Mais le second muscle [m. orbiculaire de l’œil]dd D, puis e et D planche III embrasse tout le petit angle, plus ou moins à la manière d’un cercle. Il est originaire du milieu de la paupière inférieure, entoure le petit angle, monte vers la paupière supérieure, et s'insère sur l’autre moitié du du cartilage ; il se jointee F ; et aussi E planche III au premier muscle, non seulement sur ce cartilage, mais sur tout le reste de la longueur de la paupière supérieure, si étroitement que si vous ne les séparez pas par leurs fibres, ils vous apparaîtront comme un seul muscle. En effet, les fibres du second muscle ressemblent à notre C quand la paupière est relevée, mais elles forment un angle plus aigu quand la paupière est baissée. Les fibres du premier muscle apparaissent moins courbes et proviennent pour ainsi dire d'un double début, du grand angle assurément et aussi de la partie des sourcils qui touche au nez. La paupière supérieure est levée et abaissée par ces muscles : le premier muscle tire la paupière vers le haut, le second, qui entoure le petit angle, la tire vers le bas. La partie du tarse sur laquelle le muscle contracté n'est pas implanté suit toujours le mouvement de l'autre. La cause en est la dureté du tarse ; car si ce dernier était membraneux, ou charnu ou autrement mou, outre le fait qu'il ne pourrait pas tenir les cils érigés, la partie mobile

×On parle aujourd'hui d'une érigne pour maintenir une zone écartée.
×Il s'agit du tarse palpébral. Le terme de cartilage tarse est impropre (dictionnaire.académie-médecine.fr).