Livre II
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touche celui que nous appellerons masseterkk Δ dans la planche IV d'après l'action de mâcher, et sur le reste de son trajet il est attaché à l'os dans la joue un peu plus fermement que partout ailleurs ; de là il s'étend vers la racine du nez. La direction de ce muscle [platysma] est si constante qu’on peut lui distinguer deux côtés : l'unll Pour ainsi dire de O à N dans la planche III
m De O à H, M dans la planche III
longe l'épine, l'autrem se dirige du milieu de l'occiput vers la lèvre supérieure. Les deux autres côtés (car il en a quatre)[249]ne sont pas aussi distincts. En effet celuinn Pour ainsi dire à partir de N en passant par L et K dans la planche III qui va de l'épine au sommet du sternum le long de la scapula et des clavicules a une direction irrégulière et variable. Parce que le début des fibres charnues apparaît ici non pas comme une ligne verticale mais comme une ligne oblique, inégale, commençant tantôt un peu en-dessous de l'épine de la scapula et de la clavicule, tantôt un peu plus haut, tantôt provenant de sa région même. Mais le quatrième côtéoo De M à K dans la planche III qui s'étend de la pointe du menton au sommet du sternum ne se voit qu'à peine parce que chez les hommes les deux muscles symétriques se réunissent à cet endroit, au point que les deux ne semblent en faire qu'un seul, et aussi parce qu'ils sont plus charnus dans cette partie que partout ailleurs. Ces muscles tirent les joues et la lèvre inférieure vers le bas et les attirent latéralement en même temps que la lèvre supérieure, ou pour le dire avec plus de vérité, ils donnent un mouvement circulaire au reste de la peau de la face qui n'est pas mue par la substance musculeuse du font et du nez ou par les muscles des paupières, en étant aidés par le muscle ample et pour ainsi dire circulaire [m. buccinateur] dont l’origine est située près du maxillaire sur toute sa longueur et qui s'insère le long de la mandibule, près de la racine des gencives.Deuxième muscle de chaque côté [du corps] ou 3e et 4e muscles Ce muscle [m. buccinateur]pp M dans la planche IV ; E [F] dans la planche V est semblablement membraneux, entrelacé de fibres de diverses sortes, embrassant toute la région des joues que nous pouvons gonfler[250]. Toute cette partie gonflable n'est autre que la peau des joues sous laquelle est placé immédiatement le premierqq Γ , planche III des muscles que nous avons mentionné [m. platysma], avec une plus ou moins grande quantité de graisse, selon que les hommes sont plus ou moins gras, avec un muscle de la lèvre supérieure [m. grand zygomatique]rr G, H, planche III
s F, planche III
et un autres commun à cette lèvre et à l'aile du nez, que nous décrirons plus tard [m. élévateur de la lèvre supérieure, m. élévateur de l’aile du nez] ; en plus il y a ce muscle circulaire et également ample, dont nous allons entreprendre de décrire la nature [m. buccinateur]. Donc, la tunique de ce muscle tapissant la cavité buccale est si fermement attachée qu'on ne peut la séparer du muscle et qu’on ne peut en détacher le muscle sans blesser l'une et l'autre. Ce deuxième muscle des joues n'est guère autre chose qu'un tissu très fin fait de fibres charnues et plus ou moins membraneux. Vous comprendrez très facilement la fonction de ces deux muscles que nous avons décrits, et surtout celle du premier muscle, si, en rapprochant vos mâchoires l'une de l'autre, vous laissez la mandibule immobile, que vous étiriez les lèvres et les joues le plus loin possible dans une direction et que vous observiez comment, au moyen de ce muscle, vous pouvez attirer en bas la peau à l'avant du cou en même temps que les joues. De même, en laissant la peau du cou immobile, si vous attirez toute la surface des joues qu'il est possible de gonfler dans la cavité buccale, puis si vous l'amenez vers le dehors, en haut, en bas, en dedans, vous serez très surpris par l'utilité de ce second muscle et par les mouvements que nous faisons grâce à la force de ce muscle et à l'air dans la bouche. Et enfin si vous l'examinez dans un cadavre, vous adresserez les plus grandes louanges à l'Artisan des choses lorsque vous observerez cet entrelacement de fibres, si varié qu’il serait impossible de les séparer, pas plus que les rameaux nerveux qui y sont dispersés [rameaux des branches buccales du nerf facial]. Pour que toute la peau de la face puisse être mobile, l'Artisan des choses a placé sous elle une membrane charnue qui a la nature d’un muscle, en plus de ce deuxième muscle et des muscles intrinsèques aux lèvres et au nez [m. orbiculaire de la bouche], que nous allons décrire maintenant.La peau des joues est dépourvue de muscles Si vous enlevez seulement la peau des joues, une membrane [fascia superficielle]tt Sa superficie est indiquée par G dans la planche III que nous disons charnue se trouve juste en-dessous, mais ici elle n'est nourrie par aucune fibre charnue. Cependant, comme la partie inférieure de la peau qui recouvre les joues est continue avec celle de la bouche, et que la partie supérieure est unie avec la structure musculeuse placée sous le front, nous bougeons la peau des joues avec le reste de la peau de la face. Combien la fonction de larges muscles latéraux [m. de la face] qui sont faits de chair membraneuse est nécessaire pour l'homme, nous l'apprenons chaque fois que nous sommes obligés de bouger la substance des lèvres ou de les écarter de leur emplacement naturel, soit en ouvrant et en fermant la bouche, en serrant les lèvres ou en les relâchant, comme le demande l'action de manger, de boire, de parler ou de réaliser une quelconque autre action. Galien, dans le quatrième livre des Procédures anatomiques semble insinuer que ces muscles seuls sont les auteurs de tous ces mouvements. Mais il attribue une action motrice spécifique exclusivement aux nerfsuu I dans la planche IV ; G dans la planche V ; o,V dans la fig. 2, chap. 2, livre IV qui viennent se rassembler ici, sans aucune mention des muscles (comme il aurait dû le faire). Il y a deux nerfs de cette sorte qui sont symétriques ; le premier [nerf mentonnier] émerge d'un foramen [foramen mentonnier] de la mandibule et se dirige vers la lèvre inférieure, comme nous l'enseignerons au lieu approprié, et le second vient de l'orbite [nerf infra orbitaire] à travers son foramen intrinsèque et se termine dans la région des joues, comme vous allez l'apprendre. Deux autres nerfs symétriques des premiers leur répondent et s'avancent des mêmes régions sur l'autre côté du corps. Mais puisque des nerfs de cette sorte n'ont pas de muscles et que tous les mouvements des lèvres ne peuvent être réalisés uniquement par des muscles larges et fins, et que ces nerfs eux-mêmes ont besoin d’être aidés, la Nature a justement construit quatre autres musclesxx celui sur un côté est marqué G, H dans la planche III ; celui sur l'autre côté est marqué N dans la planche IV pour mouvoir les lèvres. Leurs débuts,

×Vésale définit bien la forme en quadrilatère du platysma.
×Probablement muscles grand et petit zygomatiques, auxquels s'ajoute le muscle buccinateur. Le nom de ce dernier a été donné par mimétisme avec le mouvement des joues gonflées pour sonner de la trompette (buccina).