Livre II
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[Illustrations]

Cette figure correspond exactement à la sixième figure placée au début de ce chapitre, excepté que celle-ci montre spécialement les muscles que j’ai quelquefois vus s’étirer de l’épine du deuxième cartilage au processus inférieur du premier cartilage. A et A indiquent le premier cartilage du larynx, B l’épine du deuxième cartilage, C et D les deux muscles originaires de l’épine du deuxième cartilage et insérés sur le premier cartilage.

En outre, quand j'ai observé qu’un muscle seulement est présent, j’ai plus d’une fois remarqué, et cela principalement chez les individus masculins, deux muscles fins mais charnus, originaires de la moitié de la longueur de l’épine du deuxième cartilagekk M dans fig.8, chap. 38, livre II, qui se dirigent obliquement vers le bas jusqu’à ce qu’ils s’insèrent sur les processus inférieurs du premier cartilagell C,D dans fig. 3,4,5, chap. 38, livre II. De toute évidence, ils relient également le premier cartilage au deuxième, et rétrécissent ainsi la fente ou lingula du larynx.Muscles intrinsèques 5, 6, 7 et 8 Des quatre muscles joignant le troisième cartilage au deuxième, il y a encore une fois deux de chaque côté. L’un d’eux [m. cricoaryténoïdien postérieur]mm P dans les fig. 6 et 7 est placé exactement sur toute la surface du second cartilagenn L dans les fig. 6 et 7, chap. 38, livre I à l’arrière, face à l’œsophage : il est originaire du bas du deuxième cartilage par un début charnu, et progresse ensuite verticalement ; il s’élargit sur tout son chemin jusqu’à ce qu’il s’insère par une implantation nerveuse sur la racine du troisième cartilageoo P et Q dans les fig. 6 et 7, chap. 38, livre I joints à V et X dans les fig. 10 et 11 du même chapitre
p Q dans les fig. 8 et 9 et N ou O dans la fig. 8, chap. 38, livre I
à l’endroit où il s’articule avec le deuxième. Un sinusp est sculpté pour ce muscle pendant qu'il longe le deuxième cartilage, un sinus suffisamment grand pour qu’après l’exérèse de ce muscle symétrique, on puisse voir la fin du deuxième cartilage qui se termine ici comme une pointeqq M dans la fig. 38, chap. I acérée, semblable à l’épine des vertèbres du rachis. Un autre muscle [m. cricoaryténoïde latéral]rr R dans les fig. 7 et 8 est contigu avec celui qui vient d’être mentionné ; il est entièrement charnu, est originaire de la partie du deuxième cartilage qui reçoit la surface médiale du premier cartilage et admet le processus inférieurss T à Q dans les fig. 8 et 9 du premier cartilage. De cette partie est issu le présent muscle, dont le début est charnu et large ; il s’étend obliquement vers le haut et s’insère sur le troisième cartilage, occupant de son côté toute la région de la racine du troisième cartilage qui n’est pas prise par le premier muscle. Ces quatre muscles tournent le troisième cartilage en arrière, symétriquement vers l’extérieur du larynx et ouvrent la lingula [glotte] ou, si vous préférez, le larynx lui-même. Les deux premiers [m. cricoaryténoïdes postérieurs], occupant la région postérieure du deuxième cartilage, l’ouvrent par un mouvement vertical, mais les autres, placés obliquement, tournent le troisième cartilage obliquement en arrière.Muscles intrinsèques 9 et 10 Le neuvième et le dixième muscles [m. thyroaryténoïdiens supérieur et inférieur ]tt a pour l'un, b pour le symétrique dans les fig. 8, 9, 10
u G, H dans la fig. 4, chap. 38, livre I
qui joignent le troisième cartilageu au premier sont également symétriques ; ils sont larges, et comme tous les autres muscles du larynx, charnus ; ils sont issus du milieu du premier cartilage et sont continus l’un avec l’autre sur toute la longueur de sa face interne. Le muscle à droite (et sous-entendu le muscle à gauche) montre pour ainsi un triple début parce que certaines lignes qui y sont inscrites sont si profondément gravées en lui qu’il semble être triple. Il monte obliquement à partir de ce début, et s’implante sur la face antérieure de la partie droite du troisième cartilage[311]. Ces deux muscles relient le troisième cartilagexx Y,Y dans les fig. 9 et 10, chap. 38, livre I au premier, et ils aident au rapprochement des deux parties du troisième cartilage quand les muscles se contractent et que la lingula elle-même est comprimée très fort par eux. Assurément de tous les muscles du corps, ces deux derniers, comme les muscles temporauxyy Γ , planche IV accomplissent l'action qui, en proportion de leur taille, demandent le plus de force, car quand nous retenons notre souffle, ils s’opposent à tous les muscles poussant à l’expiration, même s’ils sont assistés en cette action par les autres muscles qui contractent le larynx.Muscles intrinsèques 11 et 12 Le onzième et le douzième musclesaa V dans les fig. 6, 7, 8 sont situés à la base du troisième cartilage, précisément dans la région où le larynx est connecté à l'œsophagebb H dans les fig. 2, 3, 5 et où le troisième cartilage s'articule avec le deuxième [muscles aryténoïdiens transverses et obliques]. Ces muscles sont symétriques et prennent leur origine de la racine du troisième cartilage, là où il est le plus près du premier ; ils s'étendent modérément vers le haut le long de la base du troisième cartilage et se terminent à la moitié du troisième cartilage (là où ses deux parties se rejoignent), en étant en contact l'un avec l'autre à cet endroit. Ces muscles sont courts et arrondis en forme de poire sur leur côté externe, mais sur le côté interne ils sont tout à fait connectés au troisième cartilage, et, à l'endroit où ils se rejoignent, ils sont plus larges et plus épais qu'à leur sortie. Les deux muscles contractent la base du troisième cartilage et en comprimant ses deux moitiés cartilagineuses, il ferment et resserrent la lingula. Et ils sont donc la preuve que le troisième cartilage est nécessairement double, car s'il était simple, il ne pourrait pas être contracté par ces muscles, pas plus qu'il n'aurait pu être fermé par les deux muscles joignant le troisième cartilage au premiercc a, b dans les fig. 7, 8, 9, 10 ni ouvert par les quatre muscles joignant le troisième cartilage au deuxième.dd P, R dans la fig. 7Récapitulatif des muscles intrinsèques Donc des douze muscles intrinsèques du larynx, huit le resserrent- c'est-à-dire les quatre muscles articulant le premier cartilage avec le deuxième, les deux joignant le troisième cartilage au premier et les deux placés à la base du troisième cartilage, tandis que les quatre qui joignent le troisième cartilage au deuxième, l'ouvrent. D'autres muscles, que nous appelons « muscles communs » [m. extrinsèques] sont également les moteurs de ces deux mouvements, par lesquels le méat de l'air, ou lingula, est ouvert ou resserré.Muscles communs 1 et 2 Parmi eux, les deux premiersee F dans les fig. 1 et 2 ; O dans la planche V [m. thyrohyoïdiens], qui sont symétriques, sont originaires de presque toute la région inférieureff A dans les fig. 1 et 2 de l'os hyoïde ; ils sont larges et charnus et apparaissent contigus l'un à l'autre par leur côté interne. S'étirant de là vers le bas, et s'écartant l'un de l'autre sur leur côté interne, chacun d'eux s'insère sur la région inférieure du premier cartilage de son côté, en gardant la largeur qu'il avait à son origine. Sur toute leur progression le long de la face antérieure du premier cartilage, ils sont attachés à cette face par des liens fibreux de la même espèce que ceux qui relient deux muscles adjacents.Muscles communs 3 et 4 De plus, près de l'insertion de ces muscles, qui n'est pas moins charnue que leur origine, deux autres muscles [m. sternothyroïdiens]gg L'un d'eux est marqué G dans les fig. 1 et 2, et P dans la planche V de dimensions quasiment identiques s'insèrent sur le premier cartilage ; ils proviennent de la région interne du sternumhh s ou o dans la fig. 7, chap. 19, livre I par des débuts charnus mais peu larges,

×Vésale décrit l'apophyse vocale (processus vocalis) : saillie pyramidale triangulaire qui prolonge en avant l'angle antérieur du cartilage et donne insertion au ligament thyroaryténoïdien inférieur de la corde vocale inférieure.