Livre II
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en continuité avec le tendon du musclekk Δ dans les planches III et IV mentionné comme étant le muscle adducteur du bras sur la poitrine [m. grand pectoral]. Chez les chiens ce muscle ne montre pas une insertion franche sur l'humérus, et il semble se mêler plus ou moins au tendon du muscle adducteur du bras sur la poitrine[331]ou plus exactement s'attacher à la membrane spécifique de ce muscle. Chez les chevaux, les bovins, les ovins et les animaux de ce genre, il est également bien visible dès sa sortie et je conseille de l'examiner principalement chez un bovin, ce qui très facile si vous examinez l'aisselle de l'animal une fois écorché. Ce muscle apparaîtra en effet comme un grand muscle, plus rouge que ceux qui l'avoisinent et si d'autres parties apparaissent blanches, vous comprendrez que vous aurez enlevé la plus grande partie de ce muscle que les bouchers laissent attaché à la peau parce qu'ils ont l'habitude d'enlever la membrane charnue en même temps que la peau en écorchant l'animal ; ils enlèvent donc aussi une grande partie de ce muscle dans la mesure où elle n'apparaît pas encore très charnue. C'est pourquoi il vous sera utile de voir des bouchers à l'oeuvre, qui, munis d'un couteau très effilé, enlèvent la peau de l'aisselle avec beaucoup plus de soin que sur le reste du corps où ils séparent la membrane des organes sous jacents en même temps que la peau[332]. Il ne sera pas inutile non plus de demander que cette peau excoriée vous soit donnée, afin d'examiner la partie des muscles qui y est encore attachée : vous observerez que des fibres sont mêlées à cette chair musculeuse et qu'elles sont un peu plus verticales que celles mêlées à l'ensemble du grand muscle [m. grand dorsal]ll Θ , planche X que nous considérons comme l'auteur du mouvement du bras sur le rachis. J'ai appris cela sur des singes et sur les animaux mentionnés ci-dessus, mais je ne puis affirmer les avoir trouvées chez l'homme, bien que je sépare toujours la peau de la graisse, et la graisse de la membrane charnue, et, lorsque le cadavre est plus obèse, de la membrane des muscles sous jacents quand elle n'a pas été lacérée ou déchirée sur le thorax et l'abdomen. En effet, souvent, après avoir séparé la peau de la graisse, et la graisse de la membrane, et finalement la membrane des muscles sous jacents, j'ai étiré la membrane de mes mains mais je n'ai encore jamais observé qu'elle fût nourrie ou augmentée de fibres charnues sur les côtés du thorax, et aucun des spectateurs parmi tous ceux qui étaient présents quand je disséquais, n'a pu assurer que cette membrane est musculeuse. En outre si cette membrane qui, selon Galien, devient musculeuse, tirait le bras en bas, elle serait sans aucun doute attachée à l'humérus ou au moins au ligament de l'articulation ; et malgré ce qu'on pourrait éventuellement dire au sujet des singes et des bovins qui ont un autre mouvement que les hommes car leurs pieds antérieurs sont toujours en contact avec la terre, j'assure cependant avec fermeté que chez les hommes il n'y a aucune insertion de la membrane charnue sur l'humérus. Outre le fait que la membrane chez l'homme ne montre aucune fibre charnue sous l'aisselle, il est possible dans toute la région de l'aisselle de séparer cette membrane des muscles de cet endroit et de l'articulation, de la même manière qu'on peut le faire dans les aines et dans le mollet, mais ce serait impossible si la membrane insérait un tendon dans l'os du bras. Puisque tous ceux qui étudient l'anatomie ont la possibilité de rechercher par leurs propres mains si ce que j'ai affirmé au sujet de la membrane chez les hommes est conforme à la vérité, ou qu'ils peuvent se souvenir de mes propos lorsqu'ils assistent à des dissections faites par d'autres, il n'est pas nécessaire de m'étendre davantage sur ce sujet. J'ajouterais cependant que si ce muscle avait une direction, un emplacement et une disposition des fibres correspondant à la description de Galien, il n'aurait assurément pas de fonction autre que celle accomplie par les fibres inférieures du musclemm Θ , planche X qui porte le bras vers le bas [m. grand dorsal], comme nous l'avons affirmé. Il est absolument impossible que le bras fût porté verticalement vers le bas au moyen de la membrane charnue de ce muscle, comme le pense Galien, sans s'incliner latéralement, puisqu'il possède des fibres très obliques, même selon la description de Galien. Mais le bras est porté en bas sans s'incliner d'un côté ou de l'autre, puisque la partie inférieure du muscle adducteur du bras sur la poitrinenn Δ , planches III et IV
o Θ , planche X
et les fibres inférieures du muscleo qui le meut vers le bas travaillent simultanément, à quoi s'ajoute aussi le poids du bras.Les remparts des aisselles J'ai déjà mentionné les deux parties de muscles qui sont celles formant le creux de l'aisselle ; Hippocrate leur a attribué le nom de « tendons » dans le Livre des articulations, tout comme les anciens ont également appelé tendons** Comme on peut les voir planche XII, ∫∫ les muscles articulés avec l'os de l'occiput formant un creux en leur milieu ; les Grecs les ont aussi appelés ines.Le cinquième muscle moteur du bras Les muscles qui mettent le bras en rotation sont au nombre de trois pour moi : tous trois sont originaires de la scapula et s'insèrent par de larges tendons sur les membranes entourant l'articulation. Le premierpp H, H danche XII ; X dans planche XIII, L dans planche VII et I [respectivement I en VII et L en X], G dans planche XI
q b,c dans la fig. 3, chap. 21, livre I
[m. supra-épineux], qui peut être considéré dans l'ordre comme le cinquième muscle moteur du bras, occupe la fosse [fosse supra épineuse]q de la scapula visible entre le côté supérieur de la scapula et son épine, ou la base de son grand processus. Ce muscle s'avance de la base de la scapula, il est très charnu et remplit complètement toute la fosse de la scapula, comme nous l'avons dit, en restant constamment très fortement attaché à l'os, comme s'il en était originaire sur toute sa longueur. Lorsqu'il atteint la partie supérieure du col de la scapula, il s'étend vers l'avant, passant sous le ligament extrêmement fortrr c entre a et b, planche V qui réunit l'acromion au processus interne de la scapula (que nous comparons à une ancre) [processus coracoïde] ; et se terminant en un tendon large et solide, il passe au-dessus de l'articulation de l'humérus avec la scapula et s'implante fortement par une insertion plus ou moins oblique sur un ligament de cette articulation. C'est donc un muscle allongé, extérieurement convexe, dont la partie interne correspond à la fosse qu'elle occupe ; sur toute sa longueur, il possède des fibres entièrement transversales si on veut les comparer à celles du muscle élévateur du brasss Ξ planche IV ; Δ planche X [m. deltoïde]. Je ne pense pas que Galien ait mentionné ce muscle, à moins peut-être qu'il ne l'ait compté parmi les muscles élevant le bras

×Le lexique est humain.
×Propos récurrent, qui confirme celui de la Préface : les bouchers connaissent mieux l'anatomie animale que les professeurs l'anatomie humaine : »Et c’est ainsi que tout est enseigné de travers dans les écoles et que des jours entiers passent en discussions ridicules ; dans une telle confusion, les spectateurs voient moins de choses que ce qu'un boucher pourrait montrer à un médecin sur un marché». www.biusante.parisdescartes.fr/vesale/?e=1&p1=00005&a1=f&v1=00302_1543x00&c1=2