La même fonction est accomplie par la tête nerveuse du muscle antérieur fléchisseur de l'avant-bras [longue portion du m. biceps brachial] qui, comme vous l'apprendrez, est originaire de la partie la plus élevée de l'acétabule de la scapula, passe par dessus la tête de l'humérus entre les ligaments de l'articulation et se porte en bas dans une dépression qui lui est particulière.Procédure de dissection des ligaments Il est impossible de procéder à la dissection de ces ligaments sans avoir déjà disséqué les muscles moteurs de la scapula et les muscles fléchisseurs de l'avant-bras ; il convient d'utiliser maintenant de très petits couteaux mais très affilés et de disséquer en premier le ligament [ligament coraco-huméral] originaire du processus interne [processus coracoïdien] de la scapula. Puis les deux autres ligaments intrinsèques, en libérant leur origine de la scapula et en suivant chacun d'eux jusqu'à l'humérus. Et il ne faudra pas avoir l'esprit inattentif ici, de crainte qu'en accédant au deuxième ligament, vous ne coupiez en même temps la tête externe du muscle antérieur fléchisseur de l'avant-bras [longue portion du m. biceps brachial], au cas où peut-être elle n'aurait pas été enlevée avec l'ensemble du muscle. En outre, ce ligament originaire du processus interne de la scapula et s'étendantxx γ planche V ; ζ , ϛ planche IV vers l'acromion, peut être vu sans poursuivre la dissection, lorsque le muscle élevant le bras [m. deltoïde] a été enlevé. Le ligament qui augmente quelquefois la cavité de l'acétabule de la scapula devient visible quand l'articulation a été complètement divisée.

La scapula a les mêmes mouvements que le bras, si on excepte le mouvement de rotation du bras que nous avons mentionné.Le premier des muscles moteurs de la scapula Donc, un muscle triangulaire [m. petit pectoral]aa Γ dans la planche V tire la scapula vers la poitrine, il se trouve sous le muscle [m. grand pectoral]bb Δ dans les planches III et IV au moyen duquel nous amenons le bras sur la poitrine. Ce muscle est le premier muscle de la scapula ; j'ai enseigné dans le vingt-troisième chapitre qu'il est originairecc De i à h dans la planche V des deuxième, troisième, quatrième, cinquième et parfois sixième côtes thoraciques supérieures, un peu avant qu'elles ne se terminent en cartilages. Et ici ni sa substance qui est tout entière charnue, sauf près du tendon, ni son insertiondd l vers b dans la planche V qui se fait sur le côté interne du processus coracoïdien, ni le sens de ses fibres qui vont de son ample origine jusqu'à son sommet obtus sans jamais s'entrecroiser, ne demandent d'explications détaillées et il suffit d'ajouter ici leur fonction. Donc quand les fibres supérieures de ce muscle se contractent, elles rapprochent la scapula plus haut vers la poitrine, mais quand les fibres inférieures sont contractées, la scapula est portée plus bas vers la poitrine. Et lorsque les fibres de tout le muscle travaillent toutes ensemble, le mouvement de la scapula vers la poitrine n'est incliné dans aucune direction. Ce mouvement de la scapula ne se fait cependant pas vers le sommet du sternum ni vers le cartilage en forme d'épée [processus xiphoïde] comme celui du bras, dont le mouvement d'adduction présente de grandes variations, tantôt vers la partie supérieure de la poitrine, tantôt vers la partie inférieure, puisque le muscle du bras [m. grand pectoral] a son début situé plus haut et plus bas que ce muscleee Comparez K, R dans la planche III avec i, k dans la planche V de la scapula. Par ailleurs, même si Galien n'a attribué à la scapula aucun muscle qui l'amène par son propre mouvement vers la poitrine, c'est-à-dire en avant, et que nous assignions ce muscle que nous venons de décrire spécialement à la scapula, n'oubliez pas, je vous prie, de prêter aussi une attention soutenue au muscle[348]auquel, en suivant tous les autres anatomistes, nous donnerons pour origineff L, L, planche VII la base de la scapula et dont l'insertion se fera sur les huit côtes supérieures, lorsque notre exposé portera sur les muscles moteurs du thorax. Si vous examinez soigneusement la nature de ce muscle, principalement chez les quadrupèdes, vous le compterez peut-être aussi comme un muscle moteur de la scapula, comme vous l'apprendrez lorsque je le compterai comme le deuxième muscle moteur du thorax, dans le sixième chapitre suivant celui-ci[349].Le deuxième muscle moteur de la scapula Les muscles qui lèvent la scapula en direction de la tête sont très robustes, car la scapula est elle-même une grande masse et elle soutient une quantité considérable de chair qui lui est attachée. Le premier [m. trapèze]gg Γ , Δ dans la planche IX ; G dans la planche I ; K, L dans la planche II ; b dans la planche III d'entre eux est celui qui doit être disséqué avant les muscles moteurs du bras, comme je le disais tout à l'heure dans la procédure de dissection de ces muscles dans le deuxième chapitre avant celui-ci. Ce muscle, parmi tous les autres muscles du corps, a un aspect inhabituel, à savoir que ses fibres et la manière de se mouvoir diffèrent quelque peu des autres muscles. En effet il est originaire de l'os occipital par une ligne transversalehh De E à F dans la planche IX qui se dirige depuis le milieu de cet os vers la base de l'oreille. Le côté externe [terminaison latérale] de cette ligne est aussi éloigné de l'aile[350]de l'oreille que son origine l'est de l'os occipital. En effet si vous divisez en deux parties égales la région de l'occiput qui va de son milieu à l'oreille, vous constaterez que le début de ce muscle occupe une moitié, celle qui est la plus proche du milieu de l'occiput. Au milieu de l'occiput, le muscle droit rencontre le muscle gauche, et tous deux se rejoignent, comme s'ils prenaient ensembleii De E à G, en passant par K dans la planche IX leur origine des sommets des épines vertébrales, et s'étendent le long de colonne spinale de la nuque et du thorax, jusqu'à la huitième vertèbre thoracique. Là où il est attaché aux sommets des épines, le muscle à droite (vous comprendrez que c'est la même chose pour le muscle à gauche) apparaît membraneux sur une surface correspondant à la largeurkk Fig. 6, chap. 15, livre I : de ∫ à u et fig 9 : de t à z des vertèbres sur son côté, mais charnu sur le reste de sa surface (sauf à un endroit).ll * dans la planche IX La suite de l'exposé dira quel est cet endroit membraneux.