Livre II
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Ces muscles font une faible et étroite insertion sur les processus transverses des vertèbres.La seconde paire est très variée La seconde pairehh A à G dans la planche XIII ; T dans planche V ; B dans planches X et XI ; F,F dans planche XII de muscles[358]varie considérablement et nous observons qu’elle est très différente chez l’homme de ce qu’elle est chez les chiens et les singes. En effet chez ces derniers les muscles de cette paire naissent des processus transverses de la troisième et de la quatrième vertèbres thoraciques, et aussi de ceux de la première et de la deuxième vertèbres thoraciques et de ceux des cinq vertèbres cervicales inférieures, et s’avançant vers les épines de ces mêmes vertèbres, ils s’implantent sur elles par plusieurs insertions. Ensuite le muscle du côté droit se joint à celui du côté gauche, et il ne le quitte jamais pendant tout son parcours ; ensemble ils s’attachent au milieu de l’occiput par une ample insertion, ces deux insertions dépassant en largeur tout l’espace que l’on pourrait mesurer entre le côté externe de ces muscles et la base de l’oreille. Ces muscles ont une apparence très charnue, et ne montrent nulle part de partie nerveuse (cela mérite d’être mentionné). Toutefois, ils présentent des lignes obliques qui courent pour ainsi dire des processus transverses des vertèbres inférieures aux épines des vertèbres supérieures, mais elles doivent être considérées comme trop superficielles et trop peu profondes pour que l’on puisse dire qu’elles séparent le muscle à un endroit ou l’autre. Toutefois, Galien certifie avec assurance que plusieurs professeurs d’anatomie ont compté au même endroit non pas deux muscles de cette paire, mais certains quatre, d’autres six. Mais ils appartenaient peut-être au groupe de ceux qui étudiaient des hommes, à l’inverse de Galien. Car chez les singes et les chiens (à propos desquels j’ai parlé jusqu’ici en mentionnant cette seconde paire), je ne compterais qu’un muscle symétrique, puisque si l’on devait prendre en compte les lignes, il y aurait le même nombre de muscles qu’il y a d’origines des processus vertébraux transverses et d’insertions sur les épines des mêmes processus. Mais chez l’homme, j’ai observé que cette paire de muscles est très différente de celle que Galien décrit ou qu’il cite plutôt. En effet, on trouve ici un très grand nombre de muscles symétriques, se réunissant dans un ordre complexe, et implantés sur l’occiput, mais leur mode d’origine et d’insertion n’est pas le même pour tous. Dès que la première paire de muscles a été ôtée, apparaît un muscle [m. semi épineux de la nuque]ii A, planche XIII qui a une étroite origine au milieu des processus transverses de la quatrième et de la cinquième vertèbres thoraciques. Dès qu’il apparaît, il est charnu, ayant la forme d’une souris ou d’un lézard ; mais plus haut, en direction du débutkk B, planche XIII de la nuque, il cesse d’être charnu, il a pour ainsi dire la forme d’un tendon rond, comme le muscle [m. digastrique]ll H, I, planche V qui tire la mandibule vers le bas, et il est doté de deux ventres. Car à l’endroitmm C, planche XIII où ce muscle de la seconde paire de muscles moteurs de la tête a dépassé la base de la nuque, il redevient charnu jusqu’à ce qu’il s’insère au milieunn D, planche XIII de l’os occipital. Mais avant son insertion il est rejoint par un autre muscleoo De C à D, planche XIII en provenance de l’épine de la septième vertèbre cervicale par un début nerveux et rond, et devenu également charnu au cours de sa progression, il se mêlera au muscle dont nous avons parlé avant l’insertion de ce dernier sur l’occiput et il s’implantera avec lui sur l’occiput. Et dans cette insertion, les muscles du côté droit sont contigus à ceux du côté gauche et ne sont pas séparés l’un de l’autre (comme le sont ceux de la première paire). On rencontre alors un autre muscle [m. long de la tête]pp De E à F, planche XIII qui pourrait être le troisième symétrique, dont l’origine provenant de l’apex des processus transverses de la seconde vertèbre thoracique et aussi de la première, est en partie charnue, en partie nerveuse ; progressant obliquement en haut et en-dehors, le muscle devient charnu et plus large, et fait une solide insertion sur l’occiput, à la base du processus mastoïdeqq k dans les fig. 3, 4, 5, chap. 6, livre I dans la tête. Sous ces muscles, se trouve une grande masse charnuerr G,G, planche XIII correspondant plus ou moins à la seconde paire de muscles chez les chiens : elle s’étend obliquement en haut, depuis les processus transverses des vertèbres vers les épines et s’insère sur l’os occipital ; ses fibres se dirigent du-dehors en dedans, obliquement vers le haut. Et j’ai montré plus d’une fois dans les dissections publiques une seconde paire de muscles chez l’homme ainsi faite ; maintenant il sera possible à qui le voudra de placer quatre muscles symétriques dans cette combinaison, le premier évidemment, le deuxième et le troisième qui sont les trois que j’ai décrits avant la masse charnue, et le quatrième qui est cette masse charnue elle-même. À moins peut-être de proposer de diviser cette masse charnue en autant de muscles qu’on y voit de lignes, d’origines ou d’insertions. Mais je pense qu’il serait plus judicieux d’établir une seule paire consistant en un seul muscle de chaque côté, puisque toutes les autres paires ne sont formées que de deux muscles et que tous les muscles de cette seconde paire ont été créés en vue de la même fonction.Fonctions de la première et de la seconde paires de muscles Cette paire (comme la précédente) donne un mouvement d’extension ou d’inclinaison en arrière à la tête, et, bien que très faiblement, au cou également, mais je suis certain qu'elle produit un mouvement seulement vertical sans aucune inclinaison sur les côtés. Si les muscles sur les deux côtés sont ainsi tendus, ils ne font rien d’autre qu’étendre la tête verticalement, mais s’ils travaillaient alternativement, ils seraient les artisans d’un autre mouvement. Ils n’étendraient pas la tête mais serviraient à lui donner un mouvement de rotation (celui qui se fait sur la deuxième vertèbre, comme nous l’avons enseigné). Par ailleurs, vous comprendrez cela plus clairement lorsque vous aurez entendu l’ensemble de mon exposé sur les muscles de la tête, et qu’après avoir fait une dissection, vous aurez comparé notre discours avec les écrits de Galien.La troisième paire La troisième pairess A, B, planche XIV est composée de deux muscles fins [muscle grand droit postérieur de la tête], qui ne ressemblent en aucune manière à la masse des précédents. De l’extrémité de l’épine de la seconde vertèbrett E, planche XIV cervicale [axis], naissent deux muscles peu

×Muscles semi-épineux de la tête ou grand complexus.