Livre II
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nerveux, qui, se portant vers le haut, ont une insertion arrondie au milieu de l'occiput ; dans cette insertion, ils sont moins contigus que dans leur origine à partir de laquelle ils montent progressivement en oblique, en s'écartant l'un de l'autre. Quand ils sont en extension en même temps, ils conduisent la tête seulement en arrière, mais si l'un d'eux seulement se contracte, il sera l'artisan du mouvement de rotation de la tête (comme les deux paires précédentes), de son côté.La quatrième paire La quatrième paire [muscle petit droit postérieur de la tête]kk F, G, planche XIV également préposée à l'extension de la tête, est dissimulée sous la troisième paire, et lui ressemble pour ce concerne la substance, la forme et la direction. En effet, de la face postérieure de la première vertèbrell X dans les fig. 3, 4, 11, chap. 15, livre I [atlas], là où les autres se terminent en épines, et là où cette vertèbre a seulement une ligne en relief et un tubercule ou processus, un muscle fin et entièrement charnu naît de chaque côté de ce processus. Les deux muscles de la quatrième paire sont contigus à leur origine, mais lorsqu'ils s'étendent vers le haut, ils s'écartent légèrement l'un de l'autre et s'insèrent sur l'occiput.La cinquième paire En outre, la cinquième pairemm H, I, planche XIV [m. petit droit antérieur][359], qui ressemble aux deux paires de muscles précédentes par la forme et la substance, commence sur l'os occipital, près du côté externe de la troisième paire, et de là descend obliquement et s'insère sur l'apex du processus transverse de la première vertèbrenn D, planche XIV cervicale, le muscle du côté droit sur le processus droit, celui du côté gauche sur le processus gauche.La sixième paire La sixièmeoo K, L, planche XIV
p De E à D, planche XIV
paire[360]a son origine de l'épinep de la seconde vertèbre cervicale, et progressant en avant, elle s'implante également sur le processus transverse de la première vertèbre cervicale, ressemblant à la cinquième paire par la direction et la forme. Ce sont en effet des muscles longs, charnus et presque entièrement ronds dans les deux paires. Mais chez le chien et les singes, ils sont beaucoup plus épais et plus grands que chez l'homme, de même que chez ces animaux l'épine de la seconde vertèbre cervicale apparaît beaucoup plus large et ample. Mais chez ces animaux comme chez l'homme on voit que la troisième paire forme avec la quatrième et la cinquième paire des triangles égaux et identiques qui sont symétriques. En effet si vous regardez en même temps les muscles de ces trois paires sur le côté droit, vous ferez un triangleqq Ses côtés sont A, H, K dans la planche XIV ; les côtés de l'autre triangle sont B, I, L à droite, mais si vous prenez ensemble les muscles du côté gauche, vous observerez qu'ils forment également un triangle à cet endroit ; leur angle supérieur se trouve au milieu de l'os occipital, le deuxième sur l'épine de la seconde vertèbre, le troisième sur le côté gauche du processus transverse de la première vertèbre. Par ailleurs, la fonction des cinquième et sixième paires est de donner un mouvement de rotation à la première vertèbre sur la seconde, en même temps qu'à la tête. En effet lorsque les muscles de chacune des paires à droite se contractent en direction de leur origine, la première vertèbre a un mouvement de rotation vers l'arrière et vers la gauche, mais lorsque les muscles du côté gauche travaillent, le mouvement se fait vers l'arrière et vers la droite. Voilà donc la manière dont sont disposés les muscles postérieurs de la tête, qui seront au nombre de douze (à moins que vous ne divisiez la seconde paire en un nombre plus élevé de muscles) ; les muscles antérieursrr Le muscle est marqué Θ sur un côté dans la planche IV ; F dans planche I ; I dans planche II ; K dans planche V ; D dans planche IX
s X, planche IV
t Y, planche IV
se présentent comme suit.Les muscles originaires du sternum et de la clavicule insérés sur la tête, comptés comme les treizième et quatorzième muscles de ce chapitre De chaque côté, de la région supérieure médiane de l'os de la poitrines [sternum], sur toute sa largeur, et de la partie de la claviculet articulée avec cet os à cet endroit, provient la tête large, nerveuse et membraneuse d'un muscle [m. sterno-cleido-mastoïdien] ; la partie provenant du sternum est plus nerveuse que celle originaire de la clavicule, mais dans la continuité elle forme une seule tête. Elle s'avance obliquement vers le haut et forme un muscle charnu, dense et un peu plus large que profond, qui s'implante dans le processus mastoïde de l'os emporalxx k dans les fig. 3, 4, 5, chap. 6, livre I
u Z, planche IV
par une terminaisonu charnue et très épaisse, entourant tout l'os par sa largeur. De manière unique parmi les muscles du corps humain, c'est le seul que j'aie pu voir sur les deux côtés sans dissection (parce que c'est un muscle fort, placé immédiatement sous le muscle large et membraneux [platysma]yy Γ , planche III dans le cou). Par ailleurs j'ai observé que chez certains quadrupèdes ce muscle s'est divisé à mi-course, dont une partie s'insérait sur le processus mastoïde et l'autre sur le crâne près de la base des oreilles. Mais je n'ai encore trouvé chez aucun être vivant trois terminaisons et encore moins un début de muscle progressant de l'os de la poitrine et de la clavicule qui soit séparé en deux ou trois parties. Bien que je n'ignore pas que quelques anatomistes aient compté ces muscles symétriques comme deux ou trois muscles de chaque côté, ce nombre varie parmi les experts en dissection en fonction des terminaisons des muscles chez les singes et les chiens ; même si la plupart ont prétendu que ces muscles proviennent de la tête, s'insèrent sur l'os de la poitrine et sur les clavicules et donnent un mouvement au thorax, je n'ai lu aucun auteur capable de nous en avoir donné une description digne d'être mentionnée, et encore moins de nous en avoir fourni leur fonction et leur nature vraies.Fonction des muscles 13 et 14 Le muscle de chacun des deux côtés est responsable de fonctions totalement opposés à celles des quatre première paires, dont nous avons recensé l'emplacement à l'arrière du cou. En effet quand tous deux se contractent, la tête fléchit en avant, que la nuque soit rigide ou inclinée. Mais si le muscle droit seulement est contracté, la tête a un mouvement de rotation en avant et vers la gauche, et lorsque le muscle à gauche seul travaille, le mouvement de la tête se fait en avant et vers la droite. Rien ne montrera aussi complètement la fonction des muscles postérieurs servant aux mouvements de la tête que ces deux muscles dont vous comprendrez très rapidement la fonction puisque je vous l'ai déjà enseignée. Si vous entourez transversalement l'occiput avec une ficelle, dont les bouts pendent de chaque côté au-dessus des oreilles en direction de la poitrine, et que vous tiriez les deux bouts en même temps, la tête fléchira en avant ; mais si les bouts sont tirés alternativement, la tête sera mue en rotation. Tels sont donc les treizième et quatorzième muscles servant à nos mouvements de tête.Les muscles cachés sous l'oesophage et préposés à la flexion de la nuque Outre les précédents, on voit d'autres muscles [m. longs de la tête]aa A, B, planche VIII décrits par les Anciens comme des muscles dissimulés sous l'œsophagebb E planche VII ou A,B dans la fig. 14, livre V

×Nous interprétons ainsi ce petit muscle qui ne peut être vu que par une dissection antérieure de la jonction cranio-rachidienne imposant l'ablation des muscles et des organes antérieurs à cette région. Cf. Epitome, éd. Vons-Velut, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 122, note 45.
×Il s'agit en fait des muscles petit et grand obliques de la tête que Vésale considère comme un seul muscle s'attachant au passage sur le processus épineux de l'atlas.