Livre II
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ils sont très fermement attachés ensemble, sur une surface aussi grande que la moitié de la largeur du muscle droit, et cela est fait sur toute la longueur de l'abdomen avec une telle solidité que l'on pourrait croire qu'ici, au milieu de l'abdomen, les quatre tendons des muscles obliques produisent un seul tendon, si une dissection très méticuleuse et la direction des fibres ne démontraient pas qu'ils sont deux de chaque côté. Lorsque les muscles du côté droit s'unissent et se connectent à ceux du côté gauche,ils ne montrent absolument aucune ligne de séparation ou d'union, mais ils deviennent un peu plus épais au milieu de l'abdomen, s'insèrent eux-mêmes sur une ligne verticale entre les muscles droits là où ces derniersmm À partir du Q supérieur dans la planche V
n c planche VI
sont distants l'un de l'autre, et s'attachentn très fermement aux fines terminaisons nerveuses des muscles transverses et au péritoine lui-même. C'est aussi ce qui se passe avec les fines terminaisons nerveuses des muscles obliques ascendants le long des côtés externes des muscles droitsoo χ planche V ; b, planche VI avant qu'ils ne passent par dessus eux : ils font une solide insertion comme une ligne sur toute la longueur de l'abdomen, dans les fines terminaisons nerveuses des muscles transverses et aussi dans certaines lignespp u, u, u planche V des muscles droits, dont je parlerai un peu plus tard.Les muscles droits Les muscles droits de l'abdomenqq Δ dans la planche V ; n dans la planche IV ; f dans la planche VI sont dissimulés sous ces fines terminaisons nerveuses des muscles obliques : chacun d'eux est originaire de la région du milieu de l'os du pubis, avec plus ou moins un doublerr Le muscle supérieur est marqué n, l'inférieur o dans la planche V début, un supérieur et interne, l'autre inférieur et externe, non pas que ces débuts soient disjoints ou discontinus avec chacun de ces muscles, mais parce que l'origine même du muscle montre une substance variée, de la manière suivante. La partie supérieure du début légèrement inclinée vers l'intérieur, est complètement charnue, elle diminue en largeur jusqu'à devenir étroite, avant d'atteindre le milieu du giron et se termine pour ainsi dire en angle aigu. Mais la partie inférieure qui est un peu plus saillante à l'extérieur est nerveuse, totalement dépourvue de chair, s'élargit progressivement au cours de son trajet ascendant et est considérée comme l'origine du muscle droit entier. Donc les muscles droits, chacun provenant de l'os du pubis par deux origines de ce genre, sont contigusss de p vers q dans la planche V l'un à l'autre, montent verticalement, jusqu'à ce qu'ils parviennenttt A partir du q supérieur dans la planche V à l'ombilic ; là étant quelque peu distants l'un de l'autre, et devenus un peu plus larges, ils se dirigent vers la poitrine, où ils font une large insertionuu r dans la planche V ; n dans la planche IV charnue au-dessus du cartilage pointu [processus xiphoïde], sur les côtés de l'os de la poitrine [sternum] et sur les cartilages qui lui sont attachés. On voit que ces muscles ont des fibres qui n'ont pas la même direction sur toute leur longueur : chacun d'eux montre dans la région de l'abdomen des lignes ou « inscriptions » variées transversalesxx u,u,u dans la planche V (que les Grecs appellent perigraphai, comme nous l'avons dit)[365]et disposées sur une ligne blanche courbe, tout à fait comme si chacun des muscles droits devait être considéré comme plusieurs muscles. En effet les fibres ne se dirigent pas verticalement de l'os du pubis à la poitrine sans jamais être incurvées, mais elles s'inclinent légèrement vers les lignes ou « impressions » que nous venons de mentionner et se trouvent d'une certaine manière en différents emplacements. Des nerfs sont insérés dans les muscles droits non seulement près des os du pubis mais aussi en provenance de la partie interne, là où le muscle a ces lignes [intersections du tendon]. Deux de ces lignes se trouvent bien au-dessus de l'ombilic, il y en a une parfois sous l'ombilic dans le giron, et quelquefois trois au-dessus de l'ombilic. Je pense que la Nature n'a pas distribué ces muscles en vain, mais pour qu'ils puissent s'avancer plus facilement verticalement vers l'avant sans dévier, sans être érigés comme deux piliers, mais en se courbant suivant la courbure de la région de l'abdomen, afin de presser le péritoine correctement et d'accomplir plus facilement l'office que nous allons décrire.Une partie du muscle droit qui existe chez le singe Lorsque nous décrirons les muscles moteurs du thorax, nous en compterons unyy De r à t en passant par ∫ dans la lanche V qui existe chez les singes et les chiens qui sera chez eux le cinquième muscle dans l'ordre. Nous enseignerons que ce muscle s'étend des cartilages des vraies côtes vers les côtés de l'os de la poitrine [sternum] en étant totalement membraneux, mais qu'il devient plus charnu à l'interstice entre la première et la deuxième côtes, et là où il se termine sur la première côte. Assurément chez tous les animaux chez qui j'ai trouvé ce muscle en disséquant, et quelle que soit la minutie de mes dissections, il m'apparaît être une partie du muscle droit de l'abdomen, et j'affirme donc absolument que le muscle droit monte jusqu'à la première côte du thorax chez ces animaux. Il se dégage très clairement de cela, et personne ne peut le contester, le fait que chez les chiens et les singes à queue, un seul muscle s'étend de l'os du pubis à la première côte. Mais chez les hommes (pour dire vrai) je n'ai jamais observé ce muscle, et ils peuvent facilement s'en passer, puisque leur poitrine est très courte; c'est pourquoi dans ma description de la fabrique de l'homme, j'affirme qu'il n'est pas une partie du muscle droit ou qu'il ne lui est pas attaché.Les muscles transverses Les muscles transversesaa Δ planche VI ; y planche V ; p planche XII sont sous tous les muscles déjà mentionnés ; il y en a un de chaque côté, avec un début fin et membraneux originaire des processus transverses des vertèbres lombales ; ensuite, sur sa course, il émerge des muscles moteurs du rachis, est augmenté par des fibres charnues et, devenu totalement charnu, il se joint à la région supérieure de l'ilium et aux terminaisons des fausses côtes, en investissant toute la région des flancs avec sa partie charnue. Vers le milieu de l'abdomen, là où il a progressé vers les côtés externes des muscles droitsbb b planche VI il se termine en une fin nerveuse et mince, qui s'implante sur l'os du pubis et sur le cartilage xiphoïde [processus xiphoïde]. Sur le reste de sa longueur entre ces extrémités, ce tendon membraneux est continu avec la fine terminaison nerveuse de l'autre muscle transverse, et tous deux ensemble entourent l'abdomen tout entier comme une espèce de tunique, imitant en cela les muscles obliques. Mais la fine tunique nerveuse de ces muscles n'est pas aussi large que celle des muscles obliques, en effet les muscles transverses apparaissent à la vue un peu plus charnus sous les muscles droits, principalement dans la région de la poitrine. Le péritoinecc première figure du livre V se trouve immédiatement sous ces muscles, c'est la membrane

×Voir note 323 : les inscriptions ou lignes désignent des sillons à la surface des muscles ou des intersections de tendons.