qui entoure les organes de la nutrition, et les muscles transverses y sont si fermement attachés que chez l'homme il est difficile de les en détacher sans les abîmer. Mais les parties charnues des muscles sont attachées au péritoine de la même manière que des muscles superposés adhèrent habituellement les uns aux autres. En effet, les muscles transverses, là où ils recouvrent le péritoine, n'apparaissent jamais aux anatomistes dépourvus de la membrane propre des muscles (même si beaucoup pensent le contraire). Et on ne voit jamais une autre position des muscles abdominaux que celle que nous venons de décrire. Mais quelqu'un qui naviguerait seulement à l'aide de livres pourrait facilement penser le contraire, en étant trompé par des passages contradictoires de Galien. En effet, il les compte d'une façon dans les livres sur la Connaissance des lieux affectés, d'une autre dans les livres de l' Utilité des parties, et encore autrement dans les livres des Procédures anatomiques, où il les énumère correctement comme il décrit aussi correctement leur position dans le sixième livre de la Méthode thérapeutique.Fonction des muscles abdominaux Outre la fonction commune à tous les muscles qui sont considérés comme des sortes de protections pour le corps, en l'aidant à s'échauffer ou à se refroidir, les huit muscles abdominaux[366]ont pour fonction principale de mouvoir le thorax, comme nous le dirons plus en détail dans le chapitre particulier consacré aux muscles moteurs du thorax. Ensuite, chez l'homme, ils sont parfaitement adaptés pour servir à l'expulsion des excréments solides, quand ils travaillent tous ensemble en se tendant en même temps, et que le septum transverse[diaphragme]dd Δ planche VII se creuse pour la rétention du souffle, de telle sorte qu'en comprimant ensemble les intestins, ils chassent les fèces d'un lieu étroit vers un lieu plus large (qui est inférieur) et les évacuent ; et ils les empêchent de remonter à nouveau vers l'estomac ou les parties supérieures, tout à fait comme si quelqu'un joignait les deux mains seulement au niveau des poignets et les écartait progressivement l'une de l'autre en direction des extrémités, et s'il essayait en joignant peu à peu les mains de presser une éponge humide placée entre elles et d'en extraire l'eau. Mais cette fonction des muscles abdominaux ne peut être bien appréciée tant que l'on ne connaît pas la fonction et la position du septum transverse [diaphragme]. Et pour la même raison, on ne peut pas bien connaître la manière dont les muscles abdominaux aident les parturientes ( pour expulser plus facilement le fœtus). Et ces fonctions sont encore moins comprises par ceux qui imaginent que le septum transverse[diaphragme] est poussé vers le bas, lorsqu'il est contracté et qu'il ouvre le thorax, parce qu'ils n'ont pas remarqué que lorsque nous introduisons de l'air et que nous élargissons le thorax, sans le comprimer en retenant notre respiration, ce septum transverse ne joue aucun rôle dans l'excrétion, parce qu'il est continuellement tiré vers le haut et n'est pas déprimé, comme il l'est quand qu'il reste fermement dans sa position, lorsque nous retenons notre respiration en comprimant fortement le thorax. Il faut donc penser que les médecins de notre temps, qui semblent n'avoir pris en compte que ces seuls muscles, comme s'il n'y en avait pas d'autres dans le corps, délirent complètement quand ils prétendent que la nourriture est portée dans l'estomac par les muscles droits, mais chassée par les muscles transverses et retenue par les muscles obliques, en attribuant donc à ces muscles ce qui aurait dû être attribué aux fibres de l'estomac et des intestins. Mais cela est trop absurde pour être porté au milieu du débat, puisque certaines fibres devraient servir au mouvement volontaire et d'autres au mouvement naturel, qui ne dépend pas de notre volonté. Ils n'auraient pas dû imaginer cela, mais il fallait louer l'Artisan du monde : puisqu'il a voulu que l'abdomen fût créé nécessairement sans os[367], il l'a muni de tuniques et d'enveloppes suffisantes, qui, outre qu'elles sont des téguments et des réceptacles[368]tout à fait adaptés, servent aussi de manière très utile aux mouvements du thorax comme nous l'avons établi.

Deux méthodes existent pour disséquer ces muscles Rien n'interdit de procéder à cette dissection soit à partir des têtes des muscles, soit à partir de la fin de leurs tendons. Mais la dissection la plus facile et qui montre le mieux la nature des muscles est celle qui commence par leur origine. Quelle que soit la méthode que vous aurez choisie, il vous faudra commencer par enlever la peau et la membrane charnue depuis tout l'abdomen et les régions lombaires jusqu'aux cuisses, en même temps que le muscle qui tire le bras vers le basaa Θ planche X [m. grand dorsal], comme nous l'avons montré ; mais dans le sens de notre dissection celui-ci a déjà été enlevé, en même temps que la peau et la membrane, dans la dissection des muscles moteurs du bras. Quand ces parties ont été enlevées, et que vous aurez doucement pelé avec les ongles la très fine membrane fibreuse qui recouvre les muscles, en plus de la membrane charnue (ceci afin d'apprendre leur nature), vous pourrez commencer la dissection de la manière suivante.Dissection à partir de l'origine des muscles. Dissection du muscle oblique descendant. Ligne blanche sur l'abdomen Le cadavre doit être tourné sur un côté, de telle sorte que vous puissiez facilement avoir accès aux vertèbres lombales comme au milieu de l'abdomen. Ensuite essayez de détacher de la côte à droite le début du muscle abdominal oblique descendantbb Θ planche III [m. oblique externe], à l'aide d'un petit scalpel ou d'un fin rasoir, en faisant une incision le long des autres côtes en direction du rachis et le long de la région supérieure de l'ilium, jusqu'au milieu de l'os du pubis ; vous ferez cette incision en douceur, pour ne rien blesser en-dehors de ce muscle. Ensuite, soulevez le début du muscle de ces régions osseuses et essayez de détacher progressivement le muscle descendant du muscle obliquecc Π planche IV ascendant, en le suivant jusqu'au milieu de l'abdomen, en faisant attention à ne pas enlever en même temps le muscle findd Δ planche XI qui, avec le muscle oblique, est attaché à la dixième et à la onzième côtes thoraciques par leurs interstices mutuels, comme si ce muscle était une partie du muscle oblique descendant.En effet,