Livre II
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que vous êtes en train de disséquer ; cette incision sera peu profonde, de sorte qu'elle ne coupera rien d'autre que le tendonyy Θ planche III du muscle oblique descendant. J'écris que cette incision doit être faite en direction de la moitié de la largeur du muscle droit, parce que je ne voudrais pas que vous la poursuiviez inutilement à travers la ligne blanche qui se trouve au milieu de l'abdomen : à mon avis, il est impossible de détacher le tendon du muscle descendant sans l'endommager, et sans blesser également le tendon du muscle ascendant, bien qu'occasionnellement, je n'aie pas désapprouvé que l'on commençât l'incision depuis la ligne blanche, jusqu'à séparer également les tendons lacérés les uns des autres. Aussi, après avoir incisé ici et là, essayez de soulever le tendon du muscle descendant au moyen d'un petit crochet et de le couper du muscle sous jacent avec un rasoir, jusqu'à ce que vous retourniez le muscle complet, entièrement détaché, vers l'épine dorsale. Ensuite séparez le tendon du muscle ascendantzz Π planche IV du muscle droit en commençant la séparation depuis la ligne blanche.Dissection du muscle oblique ascendant Au cours de ce travail, examinez à nouveau comment ce tendon est attaché aux lignes transverses du muscle droit, et comment il est uni à la fine partie nerveuse du muscle transverse sur le côté externe du muscle droit. Détachez ensuite le muscle oblique ascendant de la partie restante du muscle transverse en le coupant de l'os du pubis, de l'os coxal et de l'ilium, et des côtes inférieures du thorax jusqu'aux épines de vertèbres lombales.Dissection du muscle droit. Dissection du muscle transverse. Comme dans votre dissection sur l'autre côté, soulevez maintenant le muscle droitaa Δ planche V du muscle transverse, en ayant coupé et séparé sa tête de l'os du pubis, et renversez-le sur le thorax. En faisant une incision longitudinale le long de la ligne blanche qui sépare la partie fine et nerveuse du muscle transversebb Δ planche VI du péritoine, essayez soigneusement de détacher cette partie sans blesser le péritoine, ce qui est très difficile à faire chez l'homme, surtout dans la région du pubis, à cause du passagecc β planche V des vaisseaux spermatiques, mais ne présente aucune difficulté chez les porcs. Par ailleurs, après avoir libéré le tendon du muscle transverse depuis le péritoine jusqu'à la région charnue du muscle, enlevez-le également, peu à peu, jusqu'à ce que le muscle tout entier soit détaché et reste appendu au péritoine. On peut replacer les muscles de ce côté dans leur position primitive, examiner attentivement leur aspect, leur position et la direction de leurs fibres et enfin se pencher sur les muscles des testicules, après la résection des précédents.

Chapitre XXXIII. Les muscles des testicules de l'homme et de l'utérus de la femme

On aurait pu placer ici quelques figures du cinquième livre qui nous auraient plus ou moins informés de la nature des muscles des testicules et de l'utérus, mais pour éviter de proposer les mêmes figures à différents endroits, nous indiquerons seulement ici dans quelles figures il faut regarder ces muscles. Donc, le muscle du testicule est plus ou moins visible dans la troisième planche [de ce livre II] à ∫, et dans la vingt-deuxième figure du cinquième livre, à Ψ. Quant à la substance musculeuse de l'utérus, elle sera représentée aussi bien que possible dans la vingt-quatrième figure du même livre, à la lettre O.

Il est temps maintenant de procéder à la dissection du péritoine, en vue d'examiner les muscles moteurs du thorax, du rachis et de la cuisse, et de réaliser, en même temps que la dissection du péritoine, celle des muscles du testicule[370].Le muscle du testicule chez l'homme Donc vers chacun des testicules s'étend un muscleaa ψ dans la fig. 22 du livre V. On verra ce qui suit dans cette fig. et dans la fig. 20 très fin, formé à partir de la tunique [vaginale du testicule][371]des vaisseaux spermatiques et du testicule, qui prend son origine du péritoine, et contient les vaisseaux avec le testicule. Dès qu'elle est issue du péritoine, cette tunique est augmentée à l'arrière par de longues fibres charnues, adjacentes les unes aux autres, formant la nature d'un muscle long et fin, qui s'étend vers le bas, en étant toujours attaché à la tunique du testicule [muscle crémaster] ; ce muscle finalement s'insère près de la partie la plus basse du testicule, en même temps que la tunique, sur le vaisseau spermatiquebb [ η ], ι dans la fig. 22, livre V ; [ η ], θ , ι dans la fig. 23, livre V qui transmet la semence déjà préparée par les testicules, se dirige vers le haut dans la cavité du péritoine et se jette dans le colcc ξ , ο dans la fig. 23, livre V de la vessie. Cette tunique n'est en aucun point fermement attachée aux testicules ou aux vaisseaux spermatiques, sauf à l'endroit où elle s'insère, en même temps que sa substance musculeuse, sur le repli du vaisseau qui se tourne autour du bas du testicule[372], de telle manière que le muscle n'est jamais en contact avec le testicule. Le muscle du testicule [m. crémaster] ressemble ainsi aux muscles formés à partir de la membrane charnue, puisqu'il n'est rien d'autre que la réunion de fibres charnues attachées à l'enveloppe des vaisseaux spermatiques et du testicule, de même que les musclesdd A,C,E, Γ dans la planche III de la membrane charnue sont constitués de fibres également charnues distribuées dans la membrane. Au moyen des muscles des testicules, les hommes peuvent, par un mouvement volontaire, faire légèrement remonter le testicule (car les muscles eux-mêmes sont fins et minces)[373], ceci pour éviter que les testicules soient trop relâchés et pendent en avant, ce qui serait un poids excessifee δ , u dans la fig. 22, livre V pour les vaisseaux spermatiques. Cette fonction du muscle est surtout utile dans la relation sexuelle : en effet si les testicules étaient constamment un poids pour les vaisseaux spermatiques et les tiraient constamment vers le bas en les resserrant, ces derniers ne transmettraient pas la semence aussi facilement qu'ils le font, quand ils sont délivrés du poids des testicules remontés par les muscles et qu'ils sont plus ouverts. Il s'ensuit donc que ces muscles (que les Grecs appellent cremasteres) doivent être comptés dans la catégorie

×Vésale précise qu'il s'agit d'un testicule masculin (virilis testis), ce qui est une double précision à son époque, par rapport aux testicules féminins (ovaires) et aux testicules de l'animal mâle.
×Autrefois appelée membrane élytroïde (du grec elytron, « gaine »). Galien, L'anatomie des muscles, ed. Garofalo-Debru, Paris, Les belles lettres, 2005, p. 181, observe chez le singe deux muscles suspenseurs de chaque testicule, qui lui semblent entourer la tunique vaginale, alors que Vésale décrit le muscle crémaster unique pour chaque testicule, et issu des fibres précédentes.
×Il s'agit probablement de la queue de l'épididyme qui est enroulée sur elle-même.
×Vésale note ici les effets de la contraction des muscles crémasters, mais l'explication est assez fantaisiste. Le deuxième muscle observé par les Arabes est soit une erreur due à Galien (voir note 371), soit une erreur d'interprétation pour les ligaments fundiforme et suspenseur du pénis.