Livre II
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du très long muscle moteury du rachis, de l'arrière du sacrum et de la face interne de l'ilium, qui dépasse du sacrum à l'arrière, comme nous le savons. De là, avec le onzième muscle moteur du rachis, il prend appui sur les processus transverseszz De K à L dans la planche XII des vertèbres lombales, et se dirige vers le haut ; sur toute sa direction dans cette région, il est attaché et joint à ce muscle avec une telle force qu'on peut à juste titre le considérer comme une partie de ce muscle, et qu'il n'est pas facile de l'en détacher en le coupant. Dès que tous deux atteignent la douzième vertèbre thoracique, ce sixième muscle se sépare du onzième muscle moteur du rachis par un interstice suffisamment important pour que des anatomistes peu observateurs pensent que c'est de là qu'il est originaire. De là, il progresse vers le haut légèrement en oblique sur le côté, et envoie de sa substance charnue des tendons presque entièrement rondsaa M, M planche XII en direction des dix côtes supérieures ; il n'est pas constamment charnu, bien que Galien ait dit dans le quatrième livre des Procédures anatomiques que ce muscle est constitué entièrement de parties charnues. Ces tendons s'insèrent sur les tuberculesbb O vers R dans la fig. 4, chap. 19, livre I des côtes qui, comme cela a été dit auparavant, sont saillants peu de temps après leur séparation des processus transverses des vertèbres. Ce muscle se termine sur la première vertèbre thoracique, mais parfois plus haut de sorte qu'il présente aussi un tendon au processus transverse de la septième vertèbre cervicale tout comme aux côtes. Mais sa partie charnue ne s'insère que sur les onzième et douzième côtes , en effet plus le muscle monte haut, plus les tendons mentionnés deviennent visibles et le muscle lui-même devient progressivement plus fin, comme s'il s'était usé en générant des tendons, il tire vers le haut ces côtes thoraciques inférieures et toutes celles au-dessus, les comprime et finalement rend le thorax plus étroit.Cinquième muscle humain. Septième muscle simiesque Le septième musclecc Δ planche XI [m. dentelé postérieur inférieur], également commun à l'homme et au chien est placé dans la partie postérieure du thorax, vers le bas ; il a une origine membraneuse et large provenant des épines des onzième, douzième et quelquefois dixième vertèbres thoraciques, et aussi des épines de plusieurs vertèbres lombales supérieures. Ce début repose sur les muscles moteurs du dosdd ceci vaut pour les muscles visibles dans cette région dans les planches XIII et XIV et sur le quatrième muscle du thorax humain [m. ilio-costal], et se dirige transversalement droit en avant. Lorsque le septième muscle [des singes] les a dépassés, il se joint aux os des côtes, immédiatement augmenté par des fibres charnues, et enfin, s'étant divisé pour ainsi dire en plusieurs doigts [digitations], il s'insère sur les interstices entre les neuvième, dixième, onzième et douzième côtes et sur les côtes elles-mêmes, en s'implantant sur elles bien avant qu'elles ne se terminent en cartilages. Ce muscle est beaucoup plus large chez l'homme que chez les singes et les chiens[379], bien qu'il apparaisse à la vue plus grand chez les chiens que chez les singes ; et chez tous il forme un assemblage en dents de scie avec le muscle descendant obliqueee Θ planche III de l'abdomen. Ce muscle abaisse les côtes sur lesquelles il s'insère c'est pourquoi il est justement compté parmi les muscles élargissant le thorax.Sixième muscle humain. Huitième muscle simiesque Le huitième[380]muscleff β planche VIII [m. transverse du thorax], commun aux hommes, aux singes et aux chiens a un emplacement qui lui est réservé dans la cavité thoracique ; il s'étend le long du côté de l'os de la poitrine [sternum], sous toute la région des cartilages des vraies côtes, très près de l'os costal sur son côté externe. C'est un muscle triangulaire, avec deux longs côtés, et un court, il est fin, entièrement charnu. Il a des fibres obliques s'avançant depuis les côtés de l'os de la poitrine [sternum] vers le haut en arrière à moins que vous ne préfériez affirmer qu'elles se dirigent des côtes vers la poitrine[381], de l'arrière vers l'avant et vers le bas, et de compter ce muscle parmi les muscles intercostaux de cette région. Il est attaché à tous les cartilages des vraies côtes, attirant celles-ci vers l'os de la poitrine [sternum] et vers les sinus avec lesquelsgg dans le chap. 19, livre I ; E dans la fig. 3, vers u, x ou y dans la fig. 6 ou 7 elles sont articulées, contractant également le thorax par ce mouvement et réunissant les cartilages des côtes les uns aux autres.Trente-quatre muscles intercostaux symétriques En plus du muscle commun [diaphragme] aux deux côtés, il y a donc vingt-deux muscles symétriques, ensuitehh Voyez V, X dans la fig. Vi ; D, E dans la fig. VIII ; voyez aussi la fig. appendue dans cette planche et V dans la planche XI douze. Dans chacun des interstices intercostaux, qui sont au nombre de onze de chaque côté du corps, deux muscles sont produits, d'où vient qu'on leur donne le nom de muscles intercostaux. Ils sont générés par des fibres nerveuses se dirigeant sur toute la longueur des côtes vers le bas, depuis la partie inférieure de la côte supérieure au sommetii V dans les planches VI et XI de la côte inférieure. Et en retour, d'autres fibres se dirigent obliquement vers le haut, du sommet de la côte inférieurekk E planche VIII au bas de la côte supérieure, de telle façon que dans chaque interstice intercostal, se trouvent deux muscles, qui sont couchés l'un sur l'autre, et dont les fibres s'avancent en se croisant et demeurent charnues dans tout l'interstice sans se terminer en tendon à cause de l'exiguïté du lieu. Et nous disons avec justesse que les uns sont les muscles intercostaux externes, les autres les muscles intercostaux internes.Les muscles intercostaux externes Les muscles intercostaux externesll V, X planche VI ; D planche VIII ; V planche XI ont leur début dans chaque interstice intercostal, dès que la côte s'avance obliquement en avant depuis le processus transversemm de c à A par f, dans la fig. 3, chap. 10, livre I de la vertèbre, et ils consistent en fibres progressant vers le bas obliquement en avant, depuis la côte supérieure vers la côte inférieure. Ces trajets des fibres forment les muscles externes, à travers tous les interstices des fausses côtes, aussi bien entre les os qu'entre les cartilages, et les muscles des vraies côtes contiennent aussi ces fibres jusqu'à la partie qui se termine en cartilage. À l'endroitnn De B à E dans la même fig. ou mieux de T à X dans la planche VI où les os des vraies côtes dégénèrent en cartilages, la direction des fibres change brusquement ; en effet les fibres s'avancent depuis le cartilage de la côte inférieure obliquement vers le haut et en avant, vers le cartilage de la côte supérieure, jusqu'à ce que le muscle externe rejoigne le muscle pectoral dans cette région.

×Ce type de description constitue le début de l'anatomie comparée sur le plan morphologique.
×Il faut observer que Vésale décrit en mentionnant d'abord le compte des muscles simiesques.
×Notre traduction ici par « poitrine » tient compte du latin pectus, sans que l'on puisse distinguer clairement la nuance que Vésale y voyait par rapport à thorax.