Livre II
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produisent ensemble cette membrane commune. Dans la structure du thorax, cette membrane est celle que les Anciens appelaient la deuxième tunique des côtes ; de même que la première est une membrane continue recouvrant toute la cavité thoracique et ayant la nature du péritoine, de même la deuxième tunique est particulière à chacune des côtes, et les recouvre toutes ainsi que l'os de la poitrine entièrement. On pourra donc observer ces membranes et ligaments dans l'os de la poitrine et dans les cartilages à l'aide de petits scalpels ; mais les ligaments qui joignent les côtes aux vertèbres ne peuvent être correctement approchés avant que les muscles moteurs du rachis n'aient été enlevés.

Chapitre XXXVIII. Les muscles moteurs du rachis

L'[ordre de] proximité des muscles[392]nous suggère qu'il aurait fallu placer les muscles moteurs du dos immédiatement après ceux qui mettent la tête en mouvement. Mais comme les muscles moteurs du rachis ne peuvent être correctement disséqués avant les muscles du thorax et de l'abdomen, c'est seulement maintenant qu'il convient de commencer la description du premier d'entre eux. Aussi (puisque la connaissance des os** Ils sont visibles dans la fig. 14 du livre I est nécessaire dans n'importe quelle description de muscles), par Hercule, dans cette description en particulier, il faut avoir en mémoire ce que nous avons écrit au sujet de la fabrique du rachis dans le Livre précédent. Donc, sans détailler l'ensemble du rachis dans ses parties, cervicale, thoracique, lombaire, sacrée et coccyx, sans répéter l'explication des différents modes d'articulation des vertèbres, sans décrire l'absence de mouvement de la douzième vertèbre ou de celle, quelle qu'elle soit, qui est reçue à la fois par le haut et par le bas, et sans décrire le sacrum, nous examinerons seulement le nombre de mouvements du rachis[393].Combien de mouvements a le rachis L'ensemble du rachis, de la tête au sacrum, fléchit plus ou moins en demi-cercle sans s'incliner d'un côté ou de l'autre, puis se dresse comme suivant une ligne verticale, ne se tournant dans aucune direction ; ensuite en s'étirant latéralement, mais ni en avant, ni en arrière, le rachis s'incline également en demi-cercle ; ainsi, il y a quatre mouvements simples de tout le rachis : la flexion, l'extension, l'inclinaison à droite et à gauche ; et ces mouvements-ci (puisqu'il y en a d'autres dans le corps) se font également sur le côté en nous inclinant d'un côté ou de l'autre. En effet nous fléchissons le rachis non seulement en ligne droite, mais en l'inclinant plus vers la droite ou vers la gauche. Ainsi, quand nous l'inclinons latéralement comme en demi-cercle, nous pouvons aussi l'amener en avant ou en arrière, et pas seulement en l'étirant en ligne droite sur les côtés. Le rachis tout entier donc accomplit ces mouvements, comme nous l'avons dit ; mais quand la partie du rachis qui est sous la nuque est immobile, seule la nuque peut accomplir ces mêmes mouvements que nous venons d'attribuer à tout le rachis ; de plus la nuque accomplit ces mouvements non seulement quand le reste du rachis est immobile, mais même quand il est en flexion, en extension ou incliné latéralement, car il était très utile pour l'homme de bouger la nuque librement et indépendamment, et surtout parce que la nuque peut avoir des mouvements contraires ou opposés aux autres parties du rachis. En effet, de quelque façon que vous fléchissiez les vertèbres lombales en même temps que le thorax vers l'avant, en maintenant la flexion, rien n'empêcherait la nuque de s'incliner et de s'étendre fortement en arrière. Les mouvements des vertèbres lombales ne sont pas très différents du mouvement des vertèbres thoraciques ; ils se font presque toujours ensemble, excepté que dans les vertèbres lombales, le mouvement est dans tous les cas plus lâche, parce qu'il se fait tantôt à cause des côtes attachées aux vertèbres thoraciques, tantôt à cause des muscles préposés aux mêmes mouvements. En effet, c'est le thorax en entier qui s'incline latéralement, alors que chacune des vertèbres lombales pourrait mieux le faire individuellement. Mais de même que l'articulation des os montre tout cela, de même les muscles spinaux ou dorsaux eux-mêmes nous instruisent parfaitement de ces mouvements, dont Galien a donné une description plus que plate et incomplète.Les seize muscles moteurs du rachis Tous les muscles de chaque côté comptés ensemble seront au minimumaa Nous allons les décrire individuellement seize, groupés en huit paires ; nous allons décrire en premier les muscles cervicaux originaires des musclesbb E dans la planche VII ou A, B dans les planches XIV et XV [du livre V] placés sous l'œsophage, comme nous l'avons dit.Le premier et le deuxième muscles, ou la première paire Donc, le premier muscle [m. long de la tête, m. long du cou], qui a son paircc A, B dans la planche VIII ; C, C [C,D] dans la planche VII sur l'autre côté du corps, prend naissance sur le côté du corps de la cinquième vertèbre thoracique, à l'endroit où la côte est articulée avec cette vertèbre ; son début est charnu et fin, formant comme un angle droit ; il monte obliquement vers le haut et avance plus vers le milieu du corps de la quatrième vertèbre thoracique, avec la direction oblique des fibres. Ces dernières s'étendent vers le haut obliquement du dehors en dedans, jusqu'à devenir en quelque sorte adjacentes au corps de la troisième vertèbre thoracique, lorsque les muscles symétriques deviennent plus amples, alors qu'à l'origine la distance entre eux était celle de la largeur du corps de la vertèbre. Et ils conservent continuellement cet ordre (c'est-à-dire qu'ils prennent leur origine ou sortie avec certitude sur le côté du corps de la vertèbre inférieure et qu'ils s'insèrent plus vers le milieu du corps de la vertèbre supérieure), en se rapprochant progressivement l'un de l'autre jusqu'à ce qu'ils aient atteint la partie antérieure de la première vertèbre cervicale ;

×Voir le début du chapitre XXIII de ce livre.
×Voir Fabrique I, chap. XV à XVIII, p. 56-85.