Livre II
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se réunissant tous deux en une insertion nerveuse, ils 'insèrent comme le sommet d'un triangle dans le processus saillantdd M dans les fig. 2 et 10, chap. 15, livre I de cette vertèbre [processus antérieur de l'atlas] ; ils s'insèrent aussi, mais de façon peu claire, sur l'os occipital à l'avant du foramenee G dans la fig. 1, chap. 15, livre I préparé pour la moelle spinale [foramen magnum]. Je compte ces muscles comme deux seulement, un de chaque côté du corps, bien que d'après l'opinion de Galien, plusieurs anatomistes semblent avoir compté chacun d'eux pour deux, voire trois muscles de chaque côté, à mon avis parce qu ils ont prêté attention à des lignes qui s'étendent le long de la direction des fibres et qui ont l'apparence de lignes blanches ; pourtant ces lignes ne sont pas toujours identiques ni si peu nombreuses qu'on ne puisse compter, à cause d'elles, que deux ou trois muscles de chaque côté ; en outre elles ne pénètrent jamais assez profondément pour diviser un muscle sur un côté en plusieurs muscles. Mais si les anciens anatomistes avaient été attentifs aux débuts et aux insertions du muscle, notre muscle aurait été formé de bien plus de trois muscles. De fait, on aurait compté trois muscles allant aux trois vertèbres supérieures du thorax, et sept aux sept vertèbres cervicales ; c'est pourquoi il est de loin préférable de compter un muscle de chaque côté ou, comme je viens de le dire, dix. Au moyen de ces deux muscles, la nuque a un mouvement propre de flexion et la tête a un mouvement peu visible ; de fait si les deux muscles pairs agissent ensemble, la flexion de la nuque se fait de haut en bas, avec les vertèbres se succédant les unes aux autres, mais si seulement l'un des deux muscles est contracté, la nuque va s'incliner du côté du muscle contracté, comme la naissance du muscle, son insertion, la direction des fibres et leur continuité le montrent plus clairement que le jour. Par ailleurs, on croit que ces muscles ne fléchissent pas seulement la nuque, mais aussi les vertèbres thoraciques supérieures, comme vous l'apprendrez bientôt. Dans le treizième livre de l' Utilité des parties, Galien a enseigné que ces muscles relèvent la tête vers le haut, je sais qu'il n'échappe à personne que c'était faux, même si je ne poursuis pas la discussion plus longuement ici.Le troisième et le quatrième muscles Le troisième et le quatrième musclesff G dans la planche VII ; C dans la VIII ; N dans la XIV [muscles scalènes], l'un à droite, l'autre à gauche, se présentent comme suit. Le muscle du côté droit est originaire de la région supérieure et externe de la première côte thoracique et a un début charnu et ample, depuis la surface de tout le côté droit de la première côte thoracique qui s'étend des vertèbres à la régiongg A, B en haut de la fig. 1, chap. 19, livre I où l'os de la côte est sur le point de se terminer en cartilage. À partir de cette base, le muscle devient progressivement plus étroit et s'insère sur la surface interne des processus transverses de toutes les vertèbres cervicales, en dirigeant ses fibres obliquement en haut et en dedans. En effet les fibres qui ont leur début dans la région de la côte proximale des vertèbres s'insèrent sur le processus transverse de la septième vertèbre cervicale. Ensuite celles qui succèdent immédiatement à cette région par leur origine, s'attachent au processus transverse de la sixième vertèbre, et s'insèrent selon une séquence continue, de sorte que celles qui sont proximales du cartilage de la côte s'implantent enfin sur les premières vertèbres cervicales et que le muscle entier forme une figure triangulaire : le premier côté s'étend le long de la première côte thoracique et a pour caractéristique d'être percé d'une espèce de foramenhh Nous avons montré cela dans les figures accompagnant l'epitome de ces livres à travers lequel passent la veine de l'aisselle et l'artère qui cheminent dans le bras. Le deuxième côté s'étend le long de la nuque et s'insère sur son processus transverse ; le troisième côté va du cartilage de la côte vers le processus transverse de la première vertèbre cervicale. J'ajouterai la fonction de ce muscle et de son pair, lorsque j'aurai décrit les cinquième et sixième muscles.

[Illustrations]

Dans cette figure du muscle décrit ici, nous avons grossièrement représenté la nature de ses fibres et leur sens, ainsi que ses côtés. Donc cela signifie que le côté s'étendant le long des vertèbres va de A à B, le deuxième côté longeant la côte va de C à D ; le coté de C à A se dirige obliquement en haut, à l'avant de la côte, vers la pointe du triangle.

Les cinquième et sixième muscles Donc le cinquième muscleii H, planche XIII [m. longissimus ou transversaire du cou], qui a pour pair le sixième à gauche, a son début sur le rachis, à la racine du processus transverse de la sixième vertèbre thoracique près du début du processus postérieur, ou épine, de cette vertèbre. Ensuite, en montant, il prend son origine des processus transverses des cinq vertèbres supérieures thoraciques restantes, en devenant progressivement plus épais et plus solide, jusqu'à l'endroit où il s'insère très fortement sur la partie externe du processus transverse de la septième vertèbre cervicale. De fait il s'insère d'abord sur ce processus, puis sur les processus transverses de toutes les vertèbres cervicales restantes, sur leur surfacekk z dans les fig. 9 et 10, chap. 15, livre I et 5, 6 dans la fig. 8
l S dans les fig. 2 et 3, chap. 5 [15], livre I
externe, bien qu'il fasse une insertion peu solide et pas très apparente sur le processus transversel de la première vertèbre (comme le troisième muscle).Fonction des troisième, quatrième, cinquième et sixième muscles Donc les troisième et cinquième muscles qui s'insèrent sur les processus vertébraux du côté droit fléchissent la nuque seulement vers la droite ; la nuque s'incline en plan vertical lorsque les deux muscles travaillent ensemble, mais obliquement si l'un des deux seulement se contracte. En effet, lorsque le cinquième muscle est au repos, le troisième incline la nuque certes latéralement mais plus vers l'avant, alors que le cinquième muscle l'incline plus en arrière.Les septième et huitième muscles Le septième musclemm O dans la planche XIV ; I dans la planche XIII [muscle splenius du cou], auquel correspond le huitième sur le côté gauche, prend son début de la racine de l'épine de la septième vertèbre thoracique, et ensuite des racines des épines des autres vertèbres qui lui succèdent, à l'endroit où les vertèbres se joignent mutuellement, mais pas par les côtés des épines, qui sont occupés par le muscle, que nous compterons comme le quinzièmenn Y, dans la planche XIV muscle. Ce septième muscle s'étend progressivement vers la nuque ; quand il atteint la vertèbre cervicale inférieure, il en tire un début plus fort et sur une grande surface ; et les fibres originaires des vertèbres thoraciques font une insertion quasiment invisible sur l'épine de cette vertèbre.