Livre II
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il a reçu la fonction de fléchir la partie inférieure du rachis, donc les vertèbres lombales ; ce sont les deux seuls muscles à produire ce mouvement. Mais puisqu'il y en a un de chaque côté, également pourvu de fibres obliques, ces muscles produisent aussi une flexion oblique, dans la mesure où l'un ou l'autre de ces muscles se contracte seul. Donc, seule la partie inférieure du rachis a des muscles intrinsèques pour la flexion, au moyen desquels la partie moyenne du rachis, c'est-à-dire les vertèbres thoraciques dont les corps n'ont pas de chair, s'incline aussif quelque peu : les vertèbres supérieures accompagnent le mouvement de la nuque, en même temps que les vertèbres inférieures accompagnent la flexion des vertèbres lombales. On pourrait aussi dire sans absurdité que les muscles droitsgg Δ dans la planche V de l'abdomen apportent leur secours dans la flexion du thorax, parce qu'ils tirent le thorax vers le bas (cette flexion ne se fait pas sans celle de tout le thorax ensemble). Il reste encore six muscles à décrire, trois de chaque côté du corps, placés à la surface externe du rachis.Les onzième et douzième muscles Les onzième et douzième muscles moteurs du rachis constituent chacun un seul muscle qui a son pair, et des six paires qui restent encore à décrire, ce sont les seuls connus par Galien,À la fin du livre cinq des Procédures anatomiques bien qu'il nous ait laissé une description incorrecte des onzièmehh Γ planche XIII ; N planche XII ; Q, R, S planche XIV et douzième muscles (dont l'explication est la même pour les deux). En effet, le onzième muscle [m. longissimus du thorax] que nous plaçons à droite, comme le douzième à gauche, est parmi les plus longs musclesii L et Δ planche XVI de tout le corps ; il s'étend de la partie inférieure du sacrum à la première vertèbre thoracique, semblable par sa nature au muscle du thorax [m. ilio-costal, partie thoracique]kk Δ planche XII qui lui est joint depuis son origine, dans sa progression dans la région lombaire, et qui réalise son insertion sur toutes les racines des côtes, à l'endroit où elles commencent à se séparer des processus transverses vertébraux, comme nous l'avons dit. Ce muscle du rachis, que nous décrivons présentement, émerge du sommet de toute l'épine du sacrum, sur toute sa longueur, puis des épines des cinq vertèbres lombales, par un début nerveux et très solide, qui repose sur celuill T planche XIV que nous avons appelé le treizième muscle dans toute la série. Mais ce début sort aussi de toute la surface interne de l'ilium qui est saillante [crête iliaque], en-dehors de la région transversemm À gauche [droite] de H ; I dans la fig. 3, chap. 28 [29], livre I
n S planche XIV
du sacrum : il est très charnu et comme la surface d'où il émerge est très étroite, ce musclen a aussi la forme d'un angle aigu. De là, il monte en étant nerveux et épais, comme je l'ai dit, en prenant son début des épines du sacrum et des vertèbres lombales, devenant progressivement plus charnu sur son côté externe, et s'insère sur les processus transverses de vertèbres lombales, présentant l'apparence d'un muscle pour ainsi dire rondoo Q planche XIV dans sa partie charnue. En effet si vous avez examiné son débutpp R planche XIV nerveux, qui provient de l'épine, il aurait fallu dire qu'il est beaucoup plus large que profond ; il est lisse et uniforme sur sa partie externe, mais sur sa partie interne, à cause de l'épaisseur de sa partie charnue et de la finesse de sa partie nerveuse, apparaît une sorte de sinusqq entre Q et R, planche XIV creusé sur toute sa longueur, qui laisse une place pour le treizième muscle que nous devons encore décrire. Pendant sa course en direction de la onzième vertèbre thoracique, ce muscle [m. longissimus du thorax] devient beaucoup plus étroit, et ne s'attache plus aussi solidement aux épines des vertèbres supérieures restantes, mais devenu progressivement plus étroit en montant vers la première vertèbre thoracique, il reste sur tous les processus transverses des vertèbres thoraciques : à partir de sa surface interne, il étend vers chacun des processus un tendonrr M, M, planche XIII en forme de petite anse ( ansula) et s'insère sur l'apex des tendons comme sur la fin de l'articulation avec la côte, exactement de la même façon que le quatrième muscle moteur du thorax chez l'hommess Γ et M, M, planche XII [m. ilio costal thoracique], qui offrait[397]aussi un tendon à chaque côte, mais ce muscle thoracique distribue ses tendons plus à partir de son côté externe et plus loin. Tandis que ce muscle-ci du rachis émet des tendons non pas de chaque côté, mais plutôt de son côté interne ou antérieur, tendons qui s'étendent non pas en ligne droite, mais obliquement, en-dehors et en haut. De même les fibres du muscles sont toutes obliques. Il en résulte qu'au moyen de ces muscles lombaires (le onzième et le douzième), le thorax et la région lombaire s'étendent verticalement et aussi latéralement. Quand les deux muscles se contractent de manière égale, toute la partie du rachis sur laquelle ces muscles s'insèrent est en extension, sans s'incliner d'un côté ou de l'autre, mais si l'un des deux seulement est tendu, l'épine suit l'extension et tourne du même côté ; rien n'enseigne cela plus facilement que la présente dissection.Les treizième et quatorzième muscles Le treizièmett T planche XIV muscle[398], auquel correspond le quatorzième à gauche, et qui est dissimulé sous leuu Q, R, S planche XIV
x V planche XIV
onzième, tire son débutx de la surface du sacrum qui s'étend de son épine à sa jonction avec l'ilium. Comme cette surface s'élargit un peu vers le haut, le début de ce muscle, qui est en pointe au bas de cette surface, s'élargit aussi et se dirige finalement vers le processus transverse de la cinquième vertèbre lombale ; à partir de là, devenu plus large que partout ailleurs, il tire un début des processus transverses des vertèbres restantes, monte jusqu'à l'épine de la onzièmeyy X planche XIV vertèbre thoracique, s'affine et s'amincit, et se termine en angle aigu sur l'épine de la onzième vertèbre thoracique. Le début, que le treizième muscle tire du sacrum, est contigü au début de son symétrique, de même que ces muscles sont étroitement joints sur le reste de leur progression ascendante. Car tous deux s'insèrent entre les interstices des épines et se joignent par leurs côtés internes, séparés seulement par l'épaisseur du ligament situé entre les interstices des épines, comme vous l'apprendrez dans le second chapitre après celui-ci. Les fibres de ces muscles se dirigent du bas vers le haut obliquement en dedans, elles proviennent des processus transverses

×Emploi de l'imparfait qui renvoie à la description antérieure.
×Il est possible que Vésale n'ait pas distingué les muscles multifides lombaires situés dans la région profonde des gouttières vertébrales de la partie ilio-lombaire du muscle long dorsal : nous restons prudents dans leur identification ; voir aussi Epitome, éd. Vons-Velut, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 34 et f° Gb.