Livre II
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des vertèbres inférieures et des racines de leurs épines et s'insèrent en séquence continue sur toute la largeur de la surface postérieure des vertèbres supérieures. Chaque fois que le muscle sur un des côtés se resserre sur lui-même et contracte ses fibres, les épines des vertèbres lombales et celles des vertèbres placées sous celle qui est reçue sur ses deux côtés[399], se rejoignent et les interstices entre elles se resserrent tellement que les muscles contractés ensemble mettent complètement en extension toute la partie de l'épine à laquelle ils sont joints. Mais lorsque l'un d'eux seulement se contracte, cette partie du rachis s'étend obliquement et s'incline latéralement en formant une sorte de demi-cercle.Le quinzièmezz Y planche XIV et le seizième muscles[400], un de chaque côté, s'étendent de la onzième vertèbre thoracique à la première, entourant toute la largeur de l'épine, de la racine à l'apex. Comme les muscles qui viennent d'être mentionnés, ils sont entièrement charnus, mais entrelacés de fibres très solides et nerveuses. Ces musclesaa près de X, planche XIV sont fins sur la douzième vertèbre thoracique ou sur celle qui est reçue sur ses deux côtés- comme est fine aussi l'insertion du treizième qui se fait sur la même vertèbre- et s'épaississent un peu dans leur progression ascendante jusqu'à l'épine de la cinquièmebb près de Y planche XIV vertèbre thoracique. À cet endroit, ils s'épaississent dans toute leur masse, ensuite, plus haut, à l'épinecc À côté de a, planche XIV de la première vertèbre thoracique, ils se terminent en devenant à nouveau moins épais, comme à la onzième vertèbre. Ces muscles remplissent les interstices entre les épines et ils sont à cet endroit contigus l'un à l'autre, puisque rien ne s'interpose entre eux, pas plus qu'entre les épines des vertèbres lombales, à part le ligament membraneux qui va de l'épine supérieure à l'épine inférieure et qui ressemble à celuidd V entre S et T, planche VII entre le radius et l'ulna et entre le tibia et la fibula, séparant ces os l'un de l'autre, comme je vais le dire. La principale fonction de ces muscles est de rapprocher mutuellement les épines sur lesquelles ils s'insèrent et, avec les autres muscles, d'étendre ainsi la partie du rachis à laquelle ils sont attachés. Mais comme ces muscles font partie des autres muscles moteurs du rachis, ils sont pourvus majoritairement de fibres verticales, aussi ne peuvent-ils réaliser que des mouvements obliques très limités.

Chapitre XXXIX. Procédure de dissection des muscles moteurs du rachis

L'explication de la procédure de dissection des muscles moteurs du rachis est très facile, si vous avez suivi l'enchainement de notre dissection jusqu'ici.Procédure de dissection du premier et du deuxième muscles En effet sur la partie antérieure du rachis, on peut voir sans disséquer les muscles que nous avons appelés le premier et le deuxième musclesaa A, B dans la planche VIII [m. long de la tête ; m. long du cou] ; si vous voulez connaître plus précisément leur origine et leur insertion, séparez-les de leurs vertèbres en les coupant avec un petit rasoir bien aiguisé.[Procédure de dissection] du troisième et du quatrième muscles, du neuvième et du dixième Ensuite détachez le troisième muscle [m. scalène]bb C planche VIII de la première côte thoracique et examinez comment il s'insère sur les processus transverses des vertèbres cervicales. Puisque dans la région lombaire, le péritoine et le septum transverse [diaphragme] ont déjà été enlevés, si vous disséquez un cadavre humain, vous pourrez détacher de son début dans les corps vertébraux le muscle que nous avons compté comme le premier musclecc Θ planche VIII dans la région lombaire et que nous avons décrit comme celui servant aux mouvements de la cuisse : à mains nues, vous pourrez le séparer jusqu'à l'os de la hanche du muscledd Ξ planche VIII sous jacent qui est notre deuxième muscle lombaire mais le neuvième muscle moteur du rachis : ainsi le neuvième muscle se présentera tout entier à la vue : après l'avoir rasé de l'ilium et du sacrum, vous le détacherez avec un scalpel très pointu des processus des vertèbres lombales et de leurs corps, ainsi que de la douzième côte thoracique, pour examiner attentivement sa nature et sa fonction. Si vous avez sous la main un chien ou un singe caudé, commencez par disséquer ce muscle chez ces animaux ; vous verrez qu'il provient d'un début membraneux et nerveux depuis le sommet de l'os de la hanche : il progresse obliquement en haut et en avant, s'accroît d'une substance charnue, et s'insère sur les corps des vertèbres lombales supérieures et de quelques vertèbres thoraciques inférieures, servant également à la flexion du rachis (chez les chiens cette flexion se fait avec une forme plus incurvée que chez l'homme). À partir de cet examen, la description des « chairs lombaires » de Galien sera un peu plus claire pour vous.À la fin du livre 5 des Procédures anatomiques Quand ce muscle, absent chez l'homme, aura été enlevé, disséquez chez le chien les deux muscles lombaires restants communs à l'homme et au chien : ainsi, vous pourrez examiner, dans le but de comprendre Galien, combien ces muscles sont très différents de ceux de l'homme, et vous demander en même temps avec étonnement quelle était l'intention de Galien quand il allait si souvent à l'encontre des vraies opinions des autres anatomistes dont les enseignements au sujet des corps humains étaient différents de ce qu'il avait observé dans les parties de ses singes. Enfin, vous pouvez apprécier, à cause de mon pieux respect pour Galien, combien de fois je me montre modéré par rapport à ses passages contraires à la vérité et combien volontairement je m'abstiens de les mentionner, et cela aussi pour rester bref.[Procédure de dissection] du cinquième et du sixième muscles, du septième et du huitième Après avoir retourné le cadavre sur sa face, rasez aussitôt le cinquième muscleee H planche XIII des vertèbres thoraciques avec un petit scalpel, jusqu'à ce que vous puissiez l'examiner à toutes ses insertions. Le septième muscleff O planche XIV lui succède, il doit également être rasé des vertèbres. Dans ce travail, il faut prendre garde à ne pas couper une partie du quinzième musclegg Y planche XIV au lieu du cinquième, parce qu'ils adhèrent fortement l'un à l'autre, et

×Voir Fabrique I, chap. XVI, p. 76.www.biusante.parisdescartes.fr/vesale/?e=1&p1=01077&a1=f&v1=00302_1543x01&c1=17
×Il s'agit probablement du segment thoracique du muscle ilio-costal des lombes.Absence d'indication marginale.