Livre II
310

et sont maintenues ensemble par de fines fibres ; dès qu'elles quittent le ventre du muscle, elles se transforment en un tendon et continuent vers le carpe à travers unii γ dans les fig. 2 et 4, chap. 24, livre I sillon[438]creusé dans la face externe du radius. Parmi les quatre sillons creusés dans la face externe de l'appendice du radius, celui-ci est le plus proche de l'articulationkk i dans la fig. 1, chap. 24, livre I ; ou mieux Θ dans la fig. 2 du radius avec l'ulna. Dans ce vaste sillon, dont les dimensions correspondent exactement à celles des corps qui doivent y être admis, quatre tendons sont couchés, et recouverts par un ligament transversell chiffre 3, planches I et II qui est particulier [rétinaculum des muscles extenseurs] à ces tendons ainsi qu'au radius, et qui les empêche de dériver en-dehors du sillon ou de se soulever lorsque le muscle se contracte. Mais Galien n'a pas correctement décrit ces sillons, et il a même écrit, contre la vérité, que ces tendons sont maintenus par le ligament communmm chiffre 1, planche II au radius et à l'ulna.Livre des Procédures anatomiques En fait, le muscle [m. extenseur propre du V] qui utilise le ligament et le sillon communsnn θ , fig. 2, chap. 24, livre I
o Θ planche IX
aux deux os est celuio que je vais compter tout à l'heure comme le dix-huitième muscle dans la série complète. Donc quand ces tendons ont franchi le ligament qui leur est particulier, et qu'ils arrivent sur le carpe, ils s'élargissent et s'écartent les uns des autres, en formant trois angles égaux, et chacun se dirige vers l'un des quatre doigts. Dès qu'ils atteignent la base des doigts, ils deviennent encore plus larges et plus fins et s'insèrent à la racine de la première phalange ; poursuivant leur chemin sur toute la longueur du doigt, ils s'attachent au milieu de la partie externe des os, et pas seulement sur la partie des os où sont les articulations, comme Galien le pense à tort. Par ailleurs, vous apprendrez bientôt comment ces tendons se mêlent aux tendons des autres muscles dans la région des doigts lorsque j'aurai décrit les muscles qui écartent obliquement les quatre doigts du pouce. Pour le moment, même si le dix-septième muscle ne nous montre que trois tendonspp Comme vous pouvez le voir à Z et b dans la planche IX au plus, nous lui en avons attribué quatre, par respect pour Galien[439].Le dix-huitième muscle Le dix-huitième muscle [m. extenseur propre du V]qq Θ planches IX et X ; X planche II ; r planche X est fin et long et s'étend sur le côté inférieur du dix septième muscle le long de l'avant-bras. Il prend son début du tubercule externe [épicondyle latéral]rr P fig. 2, chap. 23, livre I de l'humérus, entre la tête du dix-septième muscle et le début d'un autre muscle [m. extenseur du carpe ulnaire]ss Λ planche IX
t d planche IX
qui s'insèret sur l'os du métacarpe qui soutient le petit doigt, et qui est considéré comme l'auteur de l'extension du poignet. Depuis son début, ce muscle longeant le côté du dix septième muscle est charnu, jusqu'à ce qu'il atteigne la fin de l'avant-bras où il se divise en deux tendons, en utilisant le sillonuu θ fig. 2, chap. 24, livre I
x chiffre 1, planche II
et le ligamentx communs au radius et à l'ulna. Dès qu'ils ont franchi le carpe, ces tendons s'écartent les uns des autres et se dirigent, l'un vers le petit doigt, l'autre vers l'annulaire ; chacun d'eux s'implante sur la première phalange de son doigt respectif, comme une membrane, se portant sur le côté externe légèrement en arrière[440]. Galien dit que ce muscle a été créé pour écarter du pouce les deux doigts sur lesquels il s'insère, alors qu'il ne montre aucune position oblique, position qui est assurément celle du dix-neuvième muscleyy p planche X sous jacent aux deux muscles décrits, et qui est couché obliquement.Le dix-neuvième muscle En effet du processus externe de l'ulna articulé avec la partie postérieure de l'humérus et jusqu'à la partie de l'ulna située un peu en avant du poignet, des muscleszz Δ [ Λ ], Ξ , Π dans la planche X naissent dans un ordre continu, comme d'une ligne droite ; ils ont tous une position oblique et ont trois racines ou débuts.Trois débuts de muscles procèdent de la longueur de l'ulna ; la troisième est le 19e muscle. Livre 1 des Procédures anatomiques Le premier début [m. supinateur], situé le plus haut et le plus près de l'humérus, appartient à un muscle particulier au radius. Le deuxième[441]qui succède au premier dans l'ordre, est face au pouce et au poignet : j'enseignerai sa disposition et sa distribution pour ainsi dire en plusieurs muscles, lorsque je décrirai les muscles extenseurs du pouce. Quant au troisièmeaa Π planche X [m. extenseur propre du II], qui nous concerne principalement ici, il succède au deuxième dans l'ordre ; il est issu de l'ulna au delà de la moitié de sa longueur peu avant le poignet, mais jamais de toute l'ulna (comme Galien l'assure à tort) ni de la partie supérieure de l'ulna proche de l'humérus. Ce début est extrêmement charnu et son origine forme comme une longue ligne ; il devient rapidement un peu plus étroit après sa naissance, et s'étend obliquement en bas vers l'appendice du radius au poignet, se divisant en deux petites partiesbb La partie supérieure est marquée o, l'inférieure p dans la planche X charnues : la partie inférieure forme le dix-neuvième muscle [m. extenseur propre du II], distincte de la partie supérieure de ce début ; en vue de l'enseignement, je vais appeler cette partie supérieure le vingt-et-unième muscle [m. long extenseur du pouce], c'est celui qui tourne le pouce en l'étendant vers les autres doigts. Je distinguerai donc deux muscles dans ce troisième début , bien que dans l'explication de ce début, je ne voie aucune d'opposition au fait de compter ses deux parties comme un seul muscle. Donc le dix-neuvième muscle moteur des doigts est issu de l'ulna seulement comme je l'ai dit, et se dirige obliquement vers l'appendice du radius, mais avant de l'atteindre, il se sépare en deux tendons attachés ensemble. Ces tendons sont dans un silloncc δ dans les fig. 2 et 4, chap. 24, livre I qui leur est réservé dans l'appendice du radius et sont recouverts transversalement par un ligamentdd chiffre 4 planche II qui leur est aussi particulier ; ensuite, ils se dirigent au-delà vers le carpe ; là ils s'écartent : le tendon supérieur se dirige vers l'index, l'inférieur vers le médius, et tous deux s'implantent sur la partie externe ou inférieure des doigts, vers l'arrière. Ce sillon destiné aux tendons à l'extrémité du radius est creusé entre le sillonee L'un est marqué γ , l'autre ε et ζ dans les fig. 2 et 4, chap. 24, livre I
f Λ planche XI
pour le dix-septième muscle et celui par lequel passe le tendon bicornu du musclef qui met le poignet en extension. Ce sillon donne passage à l'autre partiegg o planche X de ce troisième début qui s'avance depuis l'ulna, et qui sert aux mouvements du pouce, comme vous l'apprendrez.Tendons et fonctions des muscles 19, 18 et 17. Il ne faut donc pas croire que les deux parties du troisième début utilisent un seul sillon et un seul ligament, ni que le dix neuvième muscle n'a pas de ligament intrinsèque. Ce muscle est l'auteur du mouvement qui écarte du pouce

×Le terme utilisé par Vésale est sinus désignant toute espèce de dépression : il s'agit ici du sillon de l'épiphyse du radius.
×Confirme le passage précédent, voir note 437.
×Cette précision, identique à celle donnée dans l'Epitome, atteste de la position de référence adoptée par Vésale, paume regardant en arrière, voir Epitome. éd. Vons-Velut, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 42 et 123 n. 60.
×Il s'agit du muscle long abducteur et du muscle court extenseur du pouce.