Livre II
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les doigts sur lesquels il s'insère, comme son emplacement et son insertion le montrent très clairement. En fait, vous observerez que ce tendon n'est pas toujours dirigé sur l'index et le médius, mais seulement sur l'index. De même, vous ne verrez pas toujours le dix-huitième musclehh Θ planche IX se diviser immédiatement au poignet en tendons qui se dirigent sur le petit doigt et l'annulaire en même temps, mais vous observerez très fréquemment un tendon unique qui va au petit doigt et le met en extension. De même on verra le dix-septième muscleii Z planche IX se diviser en trois tendons seulement, qui se séparent l'un de l'autre dans le poignet et s'implantent sur l'index, le médius et l'annulaire, mais il est rarissime que l'on trouve un tendon se diriger immédiatement du poignet vers le petit doigt comme vers les autres doigts, puisque le dix-neuvième muscle est aussi l'auteur de l'extension du petit doigt. Mais à l'endroit où ils sont joints au métacarpe par de petites membranes et des liens fibreux, tous ces tendons ont ceci de particulier, à savoir que chacun d'eux s'élargit comme s'il se divisait en plusieurs tendons ; et devenant beaucoup plus larges et plus fins, ils se mélangent à la base des doigts d'une façon admirable, mais pas toujours dans le même ordre, une petite partie d'un tendon d'un seul doigt s'étendant sur le tendon d'un autre doigt. Vous pouvez examiner cela sur vos propres mains, en observant la base de vos doigts quand vous les fléchissez ou les étendez ou quand vous les bougez latéralement, bien que ce soit plus visible dans une main dont on a enlevé la peau. Vous ne vous demanderez donc plus avec étonnement pourquoi je n'ai pas suivi la disposition des tendons selon Galien, et pourquoi j'estime que les dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième muscles agissent ensemble comme auteurs de l'extension des quatre doigts et de leur abduction par rapport au pouce, à cause de ces différentes façons de se mélanger, qui se font surtout obliquement, de leur position dans l'axe et de leur insertion sur toute la longueur du doigt. Je n'ai cependant jamais vu un mélange de tendons tel que j'oserais affirmer qu'il sert à mettre le petit doigt en abduction par rapport au pouce, fût-ce de la manière la moins visible ; bien plus, la direction rectiligne et l'insertion du dix-huitième muscle prouvent bien que le petit doigt ne peut être conduit en abduction du pouce vers l'extérieur, avec cette aide. Et je dirai en son lieu que j'ai observé quelque chose de ce genre dans le pied. À mon avis, il faut regarder le dix-huitième muscle comme le responsable en chef de l'extension du petit doigt. Personne ne devrait douter que le dix-neuvième muscle est parfaitement adapté à l'abduction de l'index et quelquefois du médius par rapport au pouce.Le vingtième muscle Mais parce que le petit doigt devait aussi se trouver à une considérable distance des autres doigts chaque fois que nous prenons des objets sphériques dans nos mains, et que ce mouvement ne peut pas être fait par le dix-huitièmekk Θ planche IX
l q3 dans la planche I ; r planche III ; [ η ] planche IV ; h planche IX
m chiffre 4 dans les fig. 1, 3, 5, chap. 25, livre I
muscle, le Créateur des choses a placé dans la main un musclel court mais très solide[m. abducteur du V][442], préposé à ce mouvement. En effet, du quatrième osm du carpe, que nous appelons « le droit »[os pisiforme], provient le début de ce muscle qui se dirige à travers le mont de la Lune [éminence de l'hypothénar][443]en direction du petit doigt ; il est charnu sur toute sa longueur, et a exactement la forme d'une souris ou d'un lézard : ce muscle est très fin à son début, rond et épais dans son milieu, et se termine en étant mince, fin et nerveux dans son insertion qu'il réalise sur le côté externe de la première phalange du petit doigt, il se termine en étant mince et fin et nerveux. Voilà donc le vingtième muscle dans l'ordre.Le vingt-et-unième Par ailleurs le vingt-et-unième muscle [m. long extenseur du pouce]nn o planche X ; u planche XI ; d planche I ; e planche II, f planche IX
o Π planches X et XI
est considéré comme le muscle individuel du pouce, c'est une autre partie du troisième débuto provenant de l'ulna, que nous distinguons du dix-neuvièmepp p planche X qui se porte principalement à l'index et au médius. Donc de la partie externe de l'ulna, près du ligament membraneuxqq h entre f et g dans dans la planche XII entre les os de l'avant-bras à l'endroit où ils sont écartés l'un de l'autre, ce muscle naît à peu près à la moitié de la longueur de l'avant-bras, se dirigeant obliquement vers le radius. Avant d'atteindre l'appendice inférieur du radius, il se termine en un tendon presque rond : il se dirige vers le poignet avec le tendonrr celui du muscle marqué Λ planche XI bicornu[444]qui met le poignet en extension, à travers un sillonss ε , ζ dans les fig. 2 et 4, chap. 24, livre I
t chiffre 4, planches I et II
et un ligament communst[rétinaculum des muscles extenseurs] ; là il s'élargit immédiatement et s'insère sur toute la longueur du pouce, pas au milieu de sa face externe, mais sur le côté externe face à l'index. De quel mouvement ce muscle est l'auteur, je le dirai ci-dessous, immédiatement après avoir décrit les deux muscles suivants. Mais dans cette description, j'hésite à le compter comme un, deux ou trois muscles. Allons, décidons-nous ! Nous le traiterons comme s'il était un seul muscle, et plus tard, si nous le voulons, nous le diviserons en plusieurs muscles.Le vingt-deuxième muscle qui sera compté avec le 23e Des trois racines ou débutsuu Λ , Ξ , Π planches IX et XI de muscles mentionnés qui sortent de l'ulna, sur toute sa longueur, celui du milieuxx Ξ planches X et XI est le plus volumineux et naît comme d'une longue ligne ; il se dirige obliquement sur le radius, et repose sur le muscleyy Λ planche XI qui s'insère sur le carpe par un tendon bicornu et qui met le poignet en extension, comme je l'enseignerai. En même temps que ce début recouvre ce muscle, il se divise en deux parties inégales, qu'aucun espace ne sépare l'une de l'autre, mais qui sont tenues ensemble comme des muscles couchés l'un sur l'autre ; la partie supérieurezz La partie supérieure est marquée k, l'inférieure l dans la planche X, et aussi b, c dans la planche II
a chiffre 5, fig. 2, chap. 25, livre I
reste quelque temps charnue et se termine en un tendon plus ou moins rond, inséré sur la face externe de l'os du carpe [trapèze]a qui soutient le pouce[445]. La portion inférieure de ce début progresse et immédiatement se divise à nouveau en deux parties charnuesbb m, n planche X ; q, r planche XI [m. long abducteur et m. court extenseur du pouce], qui se terminent chacune par un tendon ; avec le tendon de la partie supérieure, ils siègent dans un silloncc [ η ] fig. 2 et 4, chap. 24, livre I creusé spécialement pour eux dans le radius, et les trois tendons sont recouverts ensemble par un ligamentdd chiffre 6 dans les planches I et II intrinsèque. Lorsque les tendons de la partie inférieure ont dépassé le carpe, l'un s'implante à la base de la première phalange du pouce,

×Ce muscle est ainsi appelé car il écarte le cinquième doigt de l'axe de la main ; il était autrefois considéré comme un adducteur du V car il le rapproche de l'axe du corps. Voir Epitome. éd. Vons-Velut, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 44 et 123 n. 61.
×Sur les appellations astrologiques de la paume de la main, voir supra note 414.
×Il s'agit du muscle radial long extenseur du poignet et du muscle radial court extenseur du poignet.
×Il s'agit peut-être de l'expansion tendineuse du muscle long abducteur du I au muscle court abducteur du I. Voir Epitome. éd. Vons-Velut, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 44 et 123 n. 63.