Livre II
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se terminant dans sa région externe près de son côté interne. L'autre tendon adhère à l'os de la première phalange sur toute sa longueur au moyen seulement d'une connexion membraneuse, il s'insère à la base de la deuxième phalange sur sa face externe, vers le côté interne, mais il ne se termine pas entièrement à cet endroit, il continue jusqu'à l'extrémité du pouce, en s'attachant aussi avec ténacité aux os de la deuxième et de la troisième phalanges. Des deux tendons appartenant à la partie inférieure, seul le deuxième, celui que nous venons de décrire, a été vu par les professeurs d'anatomie ; il en résulte que quelques-uns d'entre eux, s'appuyant sur la continuitéee Π planches X et XI du début du muscle, ont rapporté que c'était un seul muscle, mais que d'autres ont établi qu'il y a ici deux muscles, puisqu'il se divise au cours de sa progression, et qu'il insère un tendon sur le poignet et l'autre- qui leur était connu-, sur le pouce. Nous pourrions compter ici trois musclesff k, m, n planche X ; p, q, r planche XI à la place d'un seul, assignant un muscle pour chaque tendon ; mais je pense que nous ferons mieux d'en compter seulement deux, en appelant la partie inférieure, qui présente deux tendons au pouce, le vingt-deuxième muscle, et la partie supérieure, le vingt-troisième muscle ;Le muscle compté comme le vingt-troisième dans ce chapitre ne sert pas aux mouvements des doigts ce dernier [m. court abducteur du I] sert aussi à l'extension du poignet, et accessoirement contribue légèrement à la rotation du radius. Puisqu'il ne sert pas aux mouvements des doigts, vous pourriez lui refuser sa place dans cette série de muscles, ce à quoi nous ne nous opposons pas, du moment que vous n'oubliez pas votre choix au moment de le compter dans le nombre des muscles suivants. Quant à nous, nous allons poursuivre la description restante des muscles des doigts comme s'il était compté dans ce chapitre ci, en ne passant pas sous silence le fait que chez les singes caudés apparaît un seul tendon qui s'insère en partie sur le pouce, en partie sur le carpe, de manière très différente de ce que nous savons qu'il arrive aux hommes.Office des muscles 21 et 22 Donc le vingt-deuxièmegg l et m, n, planche X ; q, r, planche XI
h o planche X ; u planche XI
muscle, comme celuih que nous avons compté auparavant comme le vingt-et-unième, tourne le pouce ou le met en extension dans une position rectiligne, chaque fois que les muscles se contractent ensemble ; mais lorsque le vingt-deuxième seulement est contracté, le pouce a une extension oblique vers l'extérieur en abduction des autres doigts, tandis que le vingt-et-unième l'incline plus vers l'index ; il est donc possible de placer ces muscles parmi ceux qui conduisent les doigts latéralement, et aussi dans la catégorie de ceux qui les mettent en extension, à votre guise. J'aurais dû conserver jusqu'ici le dix-huitièmeii Θ planche IX
k p planche X
et le dix-neuvièmek muscles, de manière à décrire ensemble tous les muscles préposés aux mouvements obliques, si la complexité des entremêlements de ces tendons à la base des doigts ne s'y était opposée et si le dix-huitième muscle n'avait pas dû être compté parmi les muscles extenseurs plutôt que parmi les abducteurs ; mais à cause de cet entremêlement et de la direction du dix-huitième muscle, j'ai déjà dû compter ce muscle qui écarte le petit doigt très loin par rapport aux autres : c'était le vingtièmell r planche III ; [ η ] planche IV dans l'ordre.Il reste six muscles moteurs des doigts Il reste donc encore six muscles, deux muscles [m. court abducteur du I et m. opposant du I]mm L'un est marqué p dans la planche III et μ [ κ ] dans la planche IV ; le second est marqué ∫ dans la planche XI
n ζ , ζ planche VI ; d planche VII
servant aux mouvements obliques du pouce, et quatre autres [m. lombricaux]n qui rapprochent les quatre doigts du pouce. En effet, puisque le pouce devait être opposé aux autres doigts comme s'il était une seconde main, il est juste qu'il ait des muscles intrinsèques, au moyen desquels il puisse être éloigné des autres sur une grande distance et de nouveau se rapprocher facilement de l'index en vue d'actions variées. Le muscleoo i planche I ; p planche III ; μ [ κ ] planche IV qui éloigne le plus le pouce et qui peut être compté comme le vingt-quatrième dans la série [m. court abducteur du I][446], naît par un début nerveux de la partie antérieure de l'os du carpe qui soutient le pouce ; il devient très vite charnu, et progressant vers le bas[447], il s'insère par un tendon membraneux sur la deuxième phalange du pouce. Ce muscle avec les deux autrespp μ [ κ ] planche VI sur lesquels il repose et qui sont les fléchisseurs de la première phalange du pouce, forme la partie charnue de la paume qui se trouve à la base du pouce. Dans le livre de l' Utilité des parties Galien a écrit que ce muscle s'insère sur la première phalange du pouce, ce qui n'est pas vraiment exact, puisqu'il n'y est pas attaché par une vraie et nette insertion, mais qu'il y adhère seulement par des connexions fibreuses et peu solides. Mais il n'est pas étonnant que Galien nous ait enseigné ce genre d'insertion, puisque, au moment où il écrivait cela, il ignorait les deux muscles fléchisseurs de la première phalange du pouce et qu'il les considérait comme des parties du vingt-quatrième muscle. Ce muscle reçoit l'action du muscleqq m, n planche X ; q, r planche XI le plus interne parmi les muscles qui écartent le pouce, qui était le vingt-deuxième dans l'ordre, et ainsi il écarte le pouce aussi loin que possible de l'index ; il présente un caractère particulier, à savoir que parmi les muscles de la main et de l'avant-bras, il est le seul à avoir une couleur livide[448], ceci à cause de sa membrane intrinsèque qui est épaisse. Le deuxième muscle [m. opposant du I]rr h planche I ; d planche II ; g planche IX ; t planche X ; ∫ planche XI ; n planche XII servant aux mouvements obliques du pouce prend un début charnu du côté interne, mais cependant vers l'arrière, de l'os du métacarpe qui est placé devant l'indexss I dans fig. 1, chap. 24, livre I et est issu de toute la longueur de cet os. Il s'insère par une implantation charnue sur toute la face externe de la première phalange du pouce, envoyant aussi un tendon membraneux à la base de la deuxième phalange ; ses fibres sont plus ou moins transverses et vont du carpe au pouce. Il en résulte que c'est aussi avec l'aide de ce muscle que le pouce se rapproche très fort de l'index et que ce muscle participe aussi à l'action de celuitt o planche X qui écarte le pouce latéralement (qui dans notre série était le vingt-et-unième). De plus puisque les doigts devaient être rapprochés latéralement du pouce avec moins de force qu'il n'en fallait pour les en éloigner, les musclesuu ζ , ζ à γ , planche VI ; d à f planche VII rapprochant les quatre doigts du pouce [m. lombricaux] ne prennent pas leur début de l'avant-bras, mais ce sont des muscles fins et ronds qui s'étendent vers chacun des quatre tendons du deuxième muscle (qui fléchissent la troisième phalange des quatre doigts)[449]. Ils naissent de l'enveloppe membraneuse qui recouvre les tendons quand ils courent à travers le sillon du poignet et son ligamentxx θ planche IV transverse. De là, chacun d'eux s'avance en direction des doigts avec un tendon individuel,

×Ce muscle est bien compté comme le vingt-troisième dans l'Epitome, éd. Vons-Velut, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 44.
×La position de référence peut être verticale ici, comme dans le portrait de Vésale disséquant.
×Sur le sens de lividus, voir introduction.
×Muscle fléchisseur profond des doigts.