Livre II
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et entouré par un ligamentuu chiffre 5, planches I et II
t o planche X
commune à ces muscles et à celuit qui incline le pouce vers l'index. Dépassant ce ligament, et maintenant plus distants l'un de l'autre que précédemment, ils s'implantent par de larges insertionsxx l planche XI sur le métacarpe, le premier à la base de l'os soutenant l'index, le deuxième sur le radius[457]sur lequel s'appuie le médius.La fonction de ces muscles Si le quatrième muscle s'étend en même temps que le troisième, tous deux fléchissent le poignet vers l'extérieur ou l'étendent. Ces muscles sont assistés par celui [m. long abducteur du pouce]yy b planche II ; k planche X qui s'insère sur l'os du carpe [trapèze] soutenant le pouce, comme nous l'avons enseigné, et que nous avons compté comme le vingt-troisième dans la série, lorsque nous avons recensé les muscles moteurs des doigts ; de même que ces deux muscles mettent le poignet en extension, les deux muscles internes, c'est-à-dire les deux premiers, lui donnent un mouvement de flexion parfait. Ensuite nous bougeons le poignet latéralement avec les mêmes muscles que ceux qui réalisent sa flexion et son extension. En effet si les muscles interne et externezz L'un est marqué Λ planche III, l'autre Λ planche XI
a L'un est marqué Λ planche III, l'autre Ξ
qui font face à l'index se contractent en laissant les deux autresa lâches, le poignet aura un mouvement en dedans vers l'intérieur. Mais s'ils sont relâchés, et si les deux autres, en regard du petit doigt, sont en extension, le poignet aura un mouvement latéral vers l'extérieur. On constate donc que la Nature fut très habile en préposant deux muscles pour la flexion et autant pour l'extension. Si elle n'avait attribué la flexion qu'à un seul muscle, ce dernier n'aurait pu donner à toute l'articulation une flexion nette et ferme ; au contraire cette flexion aurait été biaisée[458]et faible, ce qui n'est pas le cas actuellement, puisque la flexion est nette et sûre. Outre la flexion et l'extension, le poignet avait besoin d'autres mouvements et il aurait été nécessaire de créer d'autres tendons, pour les mouvements latéraux. Mais en fait puisqu'il existe deux tendons fléchisseurs et deux tendons extenseurs, nous sommes capables de mouvoir aussi le poignet latéralement.Le poignet n'a pas de mouvement de supination ou de pronation par lui-même. Livre 2 de l' Utilité des parties Mais en plus de ces mouvements que nous avons attribués au poignet, Galien lui a donné un mouvement de rotation en supination et en pronation, distinct du mouvement secondaire que la main accomplit à la suite du radius. Jusqu'à présent, je n'ai jamais eu la possibilité de voir un mouvement de pronation ou de supination du poignet ou de la main, quand le radius est au repos. Ensuite le sinus du radius avec lequel le carpe s'articule, est un sinusbb chiffres 1, 2, 3 dans fig. 1, 2, 4, 5, chap. 25, livre I ; et x, y, z dans fig. 8, chap. 24, livre I oblong, et le carpe lui-même a une forme oblongue, à cet endroit, et il n'est pas rond[459]comme la tête supérieure de l'humérus ou du fémur ; il en résulte qu'aucun mouvement circulaire n'est possible dans une articulation de ce genre. En plus, prêtez la plus grande attention au cartilagecc T dans fig. 1, 2, 3, 4, chap. 24, livre I que nous sommes le premier à avoir observé : il provient du radius, et est placé entre le poignet et l'ulna comme une sorte de séparation, il montre que toute l'articulation du poignet avec l'avant-bras doit être presque entièrement supportée par le radius seul. En aucun point il n'est en contact avec le poignet sans l'intervention de ce cartilage. Il ne faudrait donc pas accorder confiance à Galien qui, dans le livre des Os[460], prend exagérément position en faveur du processus styloïdedd R dans fig. 1, 2, 5, chap. 24, livre I (ce qui revient en fait à détruire les œuvres de la Nature) et affirme, sans aucune raison, que c'est au moyen de ce processus que la main a des mouvements latéraux et obliques ; mais il néglige le fait que si ce processus avait eu la structure qu'il lui a attribuée, non seulement il ne pourrait pas assister le mouvement latéral, mais il l'empêcherait comme s'il était une espèce de pieu. Pourtant, Galien semble avoir enseigné ailleurs que ce processus aide les mouvements de pronation et de supination qui appartiennent en propre aux mains. Mais puisque je ne peux concevoir aucun mouvement de ce genre dans la main, si ce n'est avec l'aide du radius et secondairement, j'ai décidé de ne rien dire de mensonger et de ne pas parler contre mon jugement au sujet des muscles par lesquels ces mouvements sont réalisés. Galien attribue ces mouvements au poignet, et de même il affirme que les quatre muscles décrits sont les auteurs de ces mouvements, selon que l'un ou l'autre se contracte ou est au repos. Si vous considérez attentivement son opinion, vous comprendrez qu'il a imaginé cela ou qu'il a plus vite fait de le voir dans son imagination que dans une dissection (comme beaucoup d'autres choses dans les livres de l' Utilité des parties).

Chapitre XLV. Les muscles mettant le radius en pronation et en supination

Si vous vous souvenez encore de ce que nous avons dit dans le Livre précédent, concernant l'articulationaa O, fig. 9, chap. 24, livre I ; P, fig. 1, chap. 23 du radius avec la petite tête ronde de l'humérus, cellebb chiffres 1, 2, 3 dans fig. 1, 2, 5, chap. 25, livre I ; x, y, z, fig. 8, chap. 24, livre I
c i ; k dans fig. 1, chap. 24, livre I ; ou m dans fig. 2 (3) et 9, l dans fig. 11 et p dans fig. 5 et 10, vers o dans fig. 7
du carpe avec le radius, et la connexionc entre le radius et l'ulna, vous comprendrez facilement comment le radius, tiré par ses propres muscles, a un mouvement de rotation en pronation et en supination, alors que l'ulna reste immobile sur l'humérus, et de quelle manière la main suit nécessairement les mêmes mouvements que le radius. Donc, puisque le radius est articulé avec les extrémités supérieure et inférieure de l'ulna, et que les deux os sont éloignés l'un de l'autre sur le reste de leur longueur, il était nécessaire de placer des muscles dans les régions antérieure et postérieure du radius, pour le mettre en mouvement.Les quatre muscles spécialement affectés au radius. Le premier muscle Il y a donc quatre muscles, deux pour l'extrémité supérieure du radius, deux autres pour l'extrémité inférieure ; deux d'entre eux occupent la région interne [médiale] de l'avant-bras, et deux la région externe [latérale] ; les muscles internes mettent le radius en pronation, les muscles externes en supination.

×Erreur typographique pour radicem (« racine ou base du médius ») corrigée en 1555.
×Circumversabilis n'est pas attesté en latin classique, mais l'idée est claire : le mouvement de flexion aurait été un mouvement de torsion, d'où notre traduction par biaiser (travailler du tissu en biais). Toute cette discussion disparaît dans l'édition de 1555 qui a un aspect plus technique et laisse moins de place aux disputes.
×Au sens de sphérique. Vésale décrit systématiquement en deux dimensions.
×Autant l'écriture est fluide, précise, agréable à suivre, didactique dans la description anatomique, autant la syntaxe est complexe et le style heurté dans les critiques de Galien, un style souvent très dense, qui force parfois à développer pour rendre le sens.