Livre II
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de l'insertion du muscleff Θ planche X ; c planche XI tirant le bras en bas vers l'épine, ce muscle moteur de l'avant-bras est d'abord attaché à l'humérus, ou, plus exactement, une autre portion du muscle charnu [tête médiale du triceps]gg X planche XII ; d planche XIII provient de l'humérus et se joint à lui à cet endroit, comme le montrent clairement les muscles chez le singe caudé et chez le chien. Chez ces animaux, le muscle originaire du côté inférieur de la scapula est complètement distinct de celui qui s'avance ici hors de l'humérus.La partie charnue qui accroît le premier des muscles extenseurs peut être appelée deuxième muscle
Procédures anatomiques, livre 1. Troisième muscle extenseur.
Donc notre premier muscle accru par cette partie charnue se dirige verticalement en bas, et s'attache au milieu du côté interne de l'humérus et au milieu de sa partie postérieure, sur toute sa longueur jusqu'à ce qu'il s'insère par une très forte implantation, en partie charnue, en partie nerveuse, sur le côté interne du processus postérieur [olecranon]hh D fig. 1,5,12, chap. 24, livre I de l'ulna. En continuant sa progression à partir de la région de l'humérus susdite jusqu'à sa terminaison, il reste attaché à l'humérus, dont il prend la force pour son début. Il est donc possible de dire que chez l'homme ce muscle entier est ou unique ou double : dans ce cas, l'unii b planche XIII
k d planche XIII
provient de la scapula, l'autrek de l'humérus, et il se combine avec le premier, auquel la scapula offre une origine. Mais par égard pour Galien, et puisque chez les singes caudés, deux muscles apparaissent clairement séparés, concédons pour le moment la présence de deux muscles[466]. Donc le troisièmell Θ planche I [XI] ; O planche II ; S planche IX ; b planche X ; V planche XII ; c planche XIII des muscles extenseurs[467]qui sera compté comme le cinquième dans la série complète des muscles de l'avant-bras, provient de la partie postérieuremm a [d] planche XI du col de l'humérus avec une origine nerveuse, vers la tête de l'humérus, il descend progressivement verticalement et occupe la partie externe de l'arrière de l'humérus, en devenant charnu et en étant très fortement attaché à l'humérus dont il accroît la force de son origine. Mais avant de dépasser la moitié de la longueur de l'humérus, ce muscle se jointnn e planche XI ; Q planche II aux deux muscles précédemment décrits et il s'unit à eux de telle façon qu'on ne peut absolument plus les distinguer chez les hommes et qu'on ne peut rien dire d'autre sinon que c'est un seul muscle formé de trois muscles. Cependant, le troisième muscle conserve la direction propre qu'il avait depuis son début et il s'insère avec une très ample implantation, en partie nerveuse, en partie charnue, sur le côté externe du processusoo R planche II postérieur de l'ulna. Ainsi tout le processus postérieur de l'ulna [olecranon] est entouré par ces trois muscles réunis, l'insertion étant plus nerveuse sur la surface inférieure de la partie sur laquelle nous nous appuyons que sur les côtés et en haut. La jonction mutuelle de ces muscles, c'est-à-dire le muscle formé de trois muscles, apparaît couleur de plomb[468]dans la région postérieure, devenant plus nerveuse au fur et à mesure qu'elle progresse vers le processus de l'ulna. Cependant, bien que ces muscles s'unissent, aucun d'eux ne perd la direction que leurs fibres avaient depuis le début : elles se dirigent toutes vers le bas verticalement, en ne s'emmêlant jamais et en ne se croisant jamais, et elles ont toutes la même fonction qui est d'étendre l'avant-bras sans l'incliner latéralement. On peut donc recenser ces trois muscles comme un seul muscle formé des trois débuts ou comme deux muscles, si vous avez compté le premier et le deuxième comme un seul.Les muscles moteurs de l'avant-bras chez les chiens Mais chez les singes caudés et les chiens cela n'est pas possible ; en effet chez ces animaux comme chez le cheval, les bovins et beaucoup d'autres animaux qui s'appuient sur leurs membres antérieurs, et qui ont besoin d'une très grande extension de l'avant-bras dans la marche, il y a trois muscles nettement visibles, plus un tout fin qui se dirige de la scapula à l'ulna chez les singes caudés et que Galien a complètement négligé. Un seul muscle est auteur de la flexion de l'avant-bras chez les chiens, mais chez les singes ils sont deux, tout-à-fait semblables à ceux chez l'homme, si ce n'est que chez le singe le muscle postérieur est situé un peu plus à l'arrière de l'humérus et est un peu plus nerveux dans son insertion. Par ailleurs chez les singes, le premier des muscles externes [longue portion du m. triceps] provient du côté inférieur de la scapula, comme chez les hommes, mais il a deux débuts qui se joignent mutuellement très vite, et en s'étendant vers le bas, il devient tout à fait charnu, sans se joindre à aucun autre muscle ; ensuite, devenant plus fin et plus nerveux, il se termine un peu au-dessus de l'articulation du coude et s'insère sur la partie interne du processus postérieur de l'ulna. Le deuxième muscle [tête médiale du m. triceps] est sous jacent au précédent. Il naît à l'endroit où nous avons dit qu'il naît chez l'homme, en étant attaché à toute la longueur de l'humérus, jusqu'à ce qu'il s'insère par une solide implantation au milieu et à l'arrière du processus postérieur de l'ulna. Le troisième muscle [tête latérale du m. triceps], comme chez les hommes, prend son début du col de l'humérus : de là il devient charnu, n'adhère à aucun muscle, sauf par des connexions fibreuses, et s'implante dans la région externe du processus postérieur de l'ulna. Tels sont les muscles que Galien a soigneusement disséqués après avoir écrit les Livres de l' Utilité des parties, mais pour que nous ne remarquions pas son erreur, il nous les a décrits encore plus vaguement dans les Procédures anatomiques, en n'ayant pas l'intention de faire une correction complète des livres sur l' Utilité des parties qu'il avait dédicacés bien auparavant à Boéthus. Je suis certain qu'il a inséré plusieurs lignes dans son propre manuscrit[469], et qu'elles ont été transmises à la postérité, mais dans la description des muscles moteurs de l'avant-bras dans les livres de l' Utilité des parties, il n'a rien remis de son ouvrage sur l'enclume[470].Notes sur les écrits anatomiques de Galien Tout cela je vais le montrer dans mes Annotations des traités anatomiques de Galien, elles sont déjà bien avancées, et elles seront publiées soit séparément, pour elles-mêmes, soit avec les livres de Galien qui doivent encore être mieux corrigés qu'auparavant[471].

×Respectivement longue portion (caput longum) et muscle vaste interne (caput mediale) du triceps brachial.
×Muscle vaste externe ou caput laterale du triceps brachial.
×Sur le sens de lividus, voir introduction.
×Le traité De anatomicis administrationibus écrit par Galien à la requête de son protecteur, Flavius Boethus, consulaire romain, connut plusieurs rédactions successives et des sorts malheureux. Une première rédaction fut perdue, avec presque tous les livres de Galien, lors de l'incendie de Rome en 192. Galien rédigea à nouveau un texte bien plus développé, mais des quinze livres sauvés par la tradition arabe, l'Occident ne connaissait qu'un texte incomplet, arrêté après le cinquième chapitre du livre IX. La traduction latine déjà ancienne de Démétrius Chalcondylas (1423-1511) ne fut publiée qu'en 1529 dans les Libri anatomici par Phaelli à Bologne, sous le titre De anatomicis aggressionibus ; une deuxième traduction latine due à Guinther d'Andernach (1497-1574), Institutiones anatomicae, parut en 1531, puis en 1536, à Paris, chez Simon de Colines, en quatre livres, et connut plusieurs rééditions au cours du XVIe siècle. En 1538, Vésale publia à Venise une nouvelle édition augmentée de ses corrections. En 1542, Giovanni Battista Canani fait explicitement référence à l'épisode des livres perdus de Galien en le citant dans l'épitre dédicatoire de son traité Musculorum Humani Corporis Picturata Dissectio : « J’ai décidé d’écrire un nouveau livre de dissections pour deux raisons. La première est que le consul romain Flavius Boëthus, sur le point de quitter Rome pour Ptolémais, sa ville natale, me demanda d’écrire ces premières dissection […]. La deuxième raison est que ce présent traité serait de loin meilleur que le précédent, parce que la plupart des commentaires ont été étendus en vue de la clarté du propos, et qu'il serait plus exact que ces premiers commentaires parce qu’entretemps, j’avais fait beaucoup de découvertes anatomiques » (Rursus et alias has dissectiones scribere mihi uisum est duplici de causa. Altera quidem quod cum Flauuius Boëthus uir consularis Roma discederet in patriam suam Ptolemaiden, rogauit me ut primos illos aggressos ipsi scribere […]. Secunda autem causa, quia presens tractatus longe melior quidem eo, qui tunc factus, futurus erat, tum quia latitudine plurium commentatorium extensus est dilucidationis causa, tum etiam quia exactior illis foret, utpote multis mihi speculationibus Anatomicis inter hoc medium tempus adinuentis), cité dans F. Van Glabbeek, M. Biesbrouck et J. Vons, Giovanni Battista Canani en zyn Musculorum Humani Corporis Picturata Dissectio, Anvers, Garant, 2022, p. 103.
×Nous gardons l'image qui sera développée dans la proposition suivante.
×Cudare (et excudare) signifie frapper pour faire sortir, d'où fabriquer, façonner, produire un ouvrage. Allusion à une œuvre qui ne vit pas le jour, car Vésale la détruisit à la cour de Charles Quint par crainte de censure ou de représailles ; dans la Lettre sur la racine de Chine, publiée à Bâle chez Oporinus en 1546, p. 194, il rappelle cet épisode en mentionnant explicitement ces annotations sur le texte erroné de Galien dans le chapitre des muscles de l'avant-bras (in capite de musculis cubitum mouentibus) du livre II de la Fabrique.