Livre II
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deux muscleshh H, I dans fig. 1 et 2
i S, T, planche IV
charnus s'évadent, tout-à-fait semblables à ceuxi qui vont de l'os de la poitrine [sternum] à l'os hyoïde. Tous deux en effet sont adjacents l'un à l'autre et se touchent par leurs côtés internes, ils se dirigent verticalement en haut et en avant en direction de l'endroit où le canal urinairekk G dans fig. 1 et 2 tourne sous ces corps, et s'insèrent sur les côtés de ce canal ; ensuite ils se séparent et embrassent les corps du pénis comme si c'étaient des doigts.Les troisième et quatrième muscles De chaque côté, il y a deux autres musclesll K, L dans fig. 1 et 2 originaires de l'appendice de l'os coxal, un peu en-dessous des corps du pénis ; leur début est charnu, fin et forme un muscle qui reste charnu sur toute sa course, se dirige obliquement en haut et s'insère sur le corps de son côté, pas très loin de son origine.La fonction de ces muscles Ces quatre muscles servent à mouvoir la base du pénis par un mouvement volontaire, en obtenant ainsi de la force pour l'érection, en raison de la faculté naturelle qui est en lui. Bien que dans l'évacuation de l'urine et de la semence, les deux premiers muscles semblent ouvrir, comme avec des doigts, le canal commun à l'urine et à la semence, de façon que le canal ne soit pas rendu plus étroit dans ce mouvement oblique, ce qui empêcherait l'expulsion de ces humeurs, principalement celle de la semence dont la nature a voulu qu'elle fût éjaculée avec élan (bien que la semence soit beaucoup plus épaisse que l'urine). Si ces muscles n'abaissaient pas la partie inférieure du canal dans ce tournant, le canal serait complètement fermé quand le pénis est en érection, parce que sa partie supérieure serait constamment poussée ici et là par les corps distendus du pénis.La dissection Pour aborder facilement ces muscles, il faut reprendre ce qui reste du cadavre ; écartez les cuisses le plus loin possible l'une de l'autre et faites une incision circulaire autour de l'anus, en traversant la peau jusqu'à la graisse (qui est ici très abondante et très humide). Ensuite faites une longue incision dans la peau le long de la suture visible dans la partie inférieure du pénis et dans le scrotum en passant par le périnée (que d'autres appellent interfeminium, « l'entre-cuisses »), jusqu'à la partie antérieure de la ligne circulaire. Ensuite érignez la peau avec un crochet ou avec les doigts, séparez-la ici et là des organes sous jacents à l'aide d'un rasoir, et suivez jusqu'à leur insertion les muscles qui se présentent, après avoir enlevé la peau et détaché les muscles de leur origine avec un scalpel. Regardez chacun d'eux avec attention, à cause des calculs que l'on doit enlever, ou des fistules et ulcères dont les hommes sont souvent affligés dans cette partie du corps. Ils doivent être examinés d'autant plus attentivement que nous ne possédons aucun écrit de Galien à ce sujet. Le passage des livres des Procédures anatomiques dans lequel il les expose a disparu par l'incurie des siècles, avec cinq livres et demi de cet ouvrage[485], et avec le livre spécialement consacré aux muscles, dans lesquels il mentionnait ces muscles, comme le montrent sans aucun doute les livres des Arabes : il faut donc espérer que dans la cité perse de Bochara, où nous savons qu'Avicenne a vécu, ces livres seront un jour retrouvés, si les dieux ne s'y opposent pas[486]. À moins qu'Avicenne n'ait pas eu ces livres et n'ait utilisé que les ouvrages d'Oribase[487], dont il semble avoir pris mot à mot la description qu'il a laissée sur la fabrique du corps humain.

Chapitre L. Le muscle du col de la vessie, empêchant l'écoulement involontaire de l'urine

La quatrième figure de la planche en tête du chapitre précédent montre un dessin de ce muscle chez l'homme [m. sphincter lisse de l'urètre] ; il est marqué d'un N. Voyez aussi le caractère ρ dans les vingt-deuxième et vingt-troisième figures [du cinquième livre]. Le muscle de la vessie chez la femme est indiqué par γ dans la vingt-cinquième figure du cinquième livre. La principale raison pour laquelle je ne place pas ces figures ici, est que j'ai considéré qu'il ne faut pas occuper plusieurs pages avec des figures identiques.

Le muscle de la vessie chez l'homme À la fin de la vessieaa Q dans fig. 4, chap. 49 chez l'homme, à l'endroit où elle se termine en un col ou nuque, est attaché une sorte de corps glanduleux [prostate]bb R dans la même fig. qui sera expliqué dans le cinquième livre, en même temps que sera décrit l'ensemble du trajet du canal. Le musclecc N dans la même fig. que nous allons examiner se trouve entre ce corps glanduleux et le début de la courbure du col de la vessie sous l'os du pubis. Le muscle entoure presque toute cette partie du conduit. Il est circulaire et a l'aspect d'un anneau allongé, oblong et rond, tissé en travers de fibres circulaires, et est plus épais au-dessus du corps glanduleux qu'en-dessous. Tel est ce muscle chez l'homme.Le muscle de la vessie chez la femme Chez les femmes, qui n'ont pas de corps glanduleux [prostate ] de ce genre attaché au colee δ dans la même fig.
d β dans fig. 25, livre V
f γ dans la même fig.
g L dans fig. 27, livre V
de la vessied, le musclef entoure tout le canal qui va du col de la vessie à la partie supérieureg du col de l'utérus [vagin] non loin de la vulve[488] ; chez les femmes ce muscle est d'autant plus long qu'il est fin, mais il a la même fonction pour les femmes que pour les hommes.La fonction du muscle La nature l'a construit d'abord pour contrôler le canal de la vessie, et pour empêcher que les fibres transverses de la vessie ne laissent fluer l'urine par leur mouvement naturel sans notre accord. Il était essentiel

×Sur les livres perdus des Procédures anatomiques, voir note 469.
×Sur Abu Ali ibn Sina (980-1037) ou Avicenne, philosophe et médecin, et sa place dans l'enseignement de la médecine médiévale et renaissante en Occident, voir la remarquable étude de Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, Honoré Champion, 2017 ; Nancy G. Siraisi, Avicenna in Renaissance Italy, the canon and medical teaching in Italian Universities after 1500, Princeton, University Press, 1987.
×Erreur typographique : Orobasius pour Oribasius. Voir note 431.
×Pour la description du sexe féminin, voir Jacqueline Vons, « L’anatomie du sexe féminin dans De humani corporis fabrica (1543) d’André Vésale. Traduction annotée du Livre V, chapitre XV, pages 529 à 539, dans Tota Mulier in utero. https://centre-montaigne.huma-num.fr/tota-mulier-in-utero.html