Livre II
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l'anus était parfois poussé vers le bas par les huit muscles abdominaux et par le septum transverse [diaphragme] avec une telle force qu'il ne pouvait pas être facilement repoussé en haut par les muscles mentionnés.Le muscle entourant l'intestin en cercle De leur terminaison de ces muscles en sort un autreee E ; et aussi a dans fig. 8, livre V ; M dans fig. 1 et 2, chap. 49, livre II [m. sphincter strié de l'anus], qui entoure l'extrémité du rectum jusqu'à la peau ; comme ceux qui viennent d'être décrits, il n'est pas très charnu, mais il est couvert d'une espèce d'humeur et a des fibres circulaires ou transversales. Il est plus épais à sa partie supérieure par laquelle il est attaché aux muscles précédents, que dans sa partie inférieure où il se mêle à la peau (comme les musclesff E, G, H, Γ , planche III ; M planche IV des lèvres) et forme un corps spécial avec elle. Il est attaché par des liens fibreux au canal de la vessiegg G dans fig. 1 et 2, chap. 49 chez l'homme, mais au début du col de l'utérus [vagin]hh x, x, dans fig. 25, livre V chez les femmes. Chez l'homme, il est aussi attaché au pénis par deux muscles [m. bulbo-spongieux et m. ischio-caverneux]ii H, I, dans fig. 1 et 2, chap. 49 qui lui procurent son origine. En outre à l'arrière, il est attaché aux quatre petits oskk G, H, I, K dans fig. 1 et 2, chap. 18, livre I placés à la terminaison du sacrum (nous avons montré que Galien ne les connaissait pas)[493]. Sur les côtés, il est joint aux ligaments rondsll δ γ , planche X qui vont du sacrum à l'os coxal. Le présent muscle n'est pas aussi court que le commun des chirurgiens le pense, mais il est long car il s'étend sur une longue distance le long du rectum. Il devrait être soigneusement observé par ceux qui répugnent à enlever les fistules et les excroissances que les Grecs nomment sarkomata (« sarcomes ») et kondylomata (« condylomes »), parce qu'ils craignent de supprimer la fonction de ce muscle. De fait, on peut couper une partie de ce muscle avec un couteau ou la lacérer pour une raison ou une autre, mais comme il s'élargit progressivement en longeant l'intestin, sa fonction ne sera pas tout de suite supprimée dans de telles opérations. Ce muscle entoure circulairement l'intestin et resserre son orifice, pour éviter que les excréments ne soient éxpulsés immédiatement par un mouvement naturel, sans notre accord ; mais quand il arrive que par leur poids ou à la suite d'un mal quelconque, les excréments deviennent une gêne pour l'homme, ce muscle se relâche et les laisse passer, comme un portier trop confiant. L'aspect de ce muscle est le même que celui du muscle qui entoure le canalmm N, fig. 4, chap. 49 de la vessie, et leur fonction est identique : ils resserrent. Pour cette raison, beaucoup les ont appelés les sphincters c'est-à-dire les « constricteurs ».

Chapitre LII. La dissection des muscles du col de la vessie et de l'anus

La dissection des muscles du col de la vessie et de l'anus doit être commencée à partir de la vessie elle-même. Il faut la détacher du péritoine avec un scalpel ou un rasoir, à l'endroitaa O, fig. 3, livre V où ce dernier s'étend sur la région interne de l'os du pubis, de telle sorte qu'il n'y ait plus de continuité entre la vessie et le péritoine. Ensuite séparez le pénis des os du pubis, vous ferez cela avec peu de difficulté à l'endroit où les os s'articulent, parce que le pénis n'y adhère que par des liens nerveux et fibreux. Mais à l'endroit où les os se séparent l'un de l'autre et où les corps du pénisbb C, C, fig. 2, chap. 49 prennent leur début, les débuts de ces corps doivent être enlevés très près de leur origine, avec un scalpel très effilé, de telle sorte que le pénis soit détaché des os. Ensuite, séparez les os du pubis l'un de l'autre, avec un couteau, en coupant à travers leur cartilage. Ce que vous ferez plus facilement que ce que beaucoup affirment, pourvu que vous coupiez exactement entre les os. Puisque les cuisses ont été écartées auparavant, cette incision sera la condition favorable pour séparer immédiatement les os. Ils se sépareront d'autant mieux que les cuisses seront écartéescc Comme cela a été fait dans les fig. 22 et 25, livre V avec plus de force ; le procédé le plus facile pour cela est de laisser une jambe du cadavre pendre de la table et l'autre encore couchée sur la table ; placez le sacrum sur un côté ou sur un angle de la table, ensuite fléchissez en arrière les deux cuisses et les os des hanches ensemble, et séparez ainsi les os du pubis comme vous le voulez. Maintenant l'ensemble de la vessie apparaît à la vue avec le pénis, vous pourrez donc facilement observer aussi le muscledd ρ , fig. 22 et γ , fig. 25, livre V placé au col de la vessie. Pour examiner de même les muscles du siègeee B, C, D, E, dans les fig. du chap. 51 [anus], il faut progressivement séparer la vessie et son col du rectum, au moyen d'un scalpel, par une série d'incisions transversales. Au cours de ce travail, épongez soigneusement le sang qui peut s'écouler hors des veines et des artères. Il est très fréquent (sauf si vous êtes capables de lier tous les vaisseaux, au prix d'un travail très pénible) que pendant une dissection, du sang s'échappe d'un vaisseau que l'on a accidentellement percé ou transversalement coupé par nécessité. Après avoir enlevé la vessie et examiné la communication des muscles du rectum avec la base du pénis et le muscle de la vessie, commencez à étudier les muscles de l'intestin, qu'on peut voir très facilement sans dissection laborieuse, du moins si vous avez soigneusement épongé le sang, qui est généralement très gênant à cet endroit. Il serait maintenant opportun de séparer encore plus fortement les os du pubis et de couper avec un couteau plus effilé le ligament reliant le sacrum à l'os des hanches sur le côté gauche, de telle sorte que chacune des deux jambes[494]soit encore plus écartée avec l'os attaché au sacrum, pendant que le sacrum reste attaché à la jambe droite, ou à la gauche, selon ce qui vous semblera le mieux pour étudier les autres muscles qui restent encore là. L'aspect de la jambe ressemblera alors à celle qui constitue la seizième planche des muscles.

×La parenthèse contient une opinion injustifiée. En fait, dans le livre I de la Fabrique, chap. XVIII, p. 82, Vésale reconnaît que si Galien a bien nommé le coccyx, il a considéré à tort qu'il n'était composé que de trois osselets au lieu de quatre. www.biusante.parisdescartes.fr/vesale/?e=1&p1=01083&a1=f&v1=00302_1543x01&c1=19
×Il s'agit de l'ensemble du membre inférieur.