Livre II
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atteigne l'arrière de la tête interne [condyle médial] du fémur au genou. Là, il commence à devenir plus finss ξ planche X
t chiffre 3 planche III
et se termine en un tendont rond (et pas large, comme l'enseigne Galien),Livre 2 des Procédures anatomiques qui tourne vers l'avant du tibia et s'insère dans la même région que ceux que nous avons mentionnés précédemment. Mais le tendon de ce muscle a une caractéristique, qui est d'être attaché à la face antérieure du tibia, sur le côté interne d'une ligne saillante, et d'avancer vers la moitié de sa longueur, alors que les autres tendons insérés sur le tibia ne descendent pas aussi bas. Galien n'attribue à aucun muscle moteur de la jambe une direction aussi oblique que celle de ce troisième muscle, mais il ne remarque pas que le premier muscleuu L, M, planche XVI a une direction bien plus oblique, puisqu'il descend évidemment depuis l'os ilium en avant dans la région interne de la cuisse, puis passe à l'arrière, et de là à nouveau par un trajet oblique revient à l'avant du tibia. Ensuite celuixx Ψ planche X qui sera compté comme le quatrième [m. biceps du fémur] dans notre liste paraît aussi plus oblique que le troisième. En effet vous apprendrez qu'il est issu, comme celui-ci, de l'os coxal, et qu'il se porte vers l'avant du tibia en passant autour de la tête externe [condyle latéral] du fémur. D'où il résulte que ce quatrième muscle a une direction plus oblique que le troisième, proportionnellement à l'inclinaison de la région de l'os coxal d'où tous deux sont originaires par rapport au côté interne du fémur. Ce troisième muscle est le sixième dans les écrits précédents de Galien, où il dit que la jambe fléchit à cet endroit en s'inclinant vers le côté interne. Mais dans les livres des Procédures anatomiques, il lui attribue une direction bien plus oblique et le déclare en conséquence auteur d'un mouvement tout aussi oblique. « Il est en effet nécessaire (dit-il) qu'étant poussé au moyen de cette anse, la jambe soit portée en arrière et en haut et en cercle. » Certes, nous accomplissons un tel mouvement, mais pas quand la cuisse est immobile, car dans ce mouvement, il est nécessaire que la jambe fléchisse et que la cuisse tourne en-dehors.Le quatrième muscle Le quatrième muscleyy Ψ planche X ; π , ρ , planche XI ; u planche I ; α planche II ; χ , ψ , planche VI ; ∫ planche IX ; μ , ν planche XII
z o dans fig. 2, chap. 29, livre I
a μ planche XI
b λ planche XI
[m. biceps du fémur], provenant de l'appendicez de l'os coxal a pas un débuta aussi large que le troisième ; ce début est fin mais cependant dense. Il naît sur le côté externe du début du troisième muscleb partiellement dissimulé sous lui. Ce que Galien affirme dans la description du cinquième muscle est faux, lorsqu'il écrit, au sujet des têtes originaires de l'appendice de l'os coxal, que ce quatrième muscle est la tête la plus externe des quatre têtes originaires de cet os et qu'il succède à la tête du troisième muscle. Le début de ce quatrième muscle commence à devenir charnu peu après son origine, rappelant la forme d'un véritable muscle, plus épais que le troisième ; il descend progressivement par l'arrière du fémur, vers l'extérieur. Lorsque le muscle a dépassé la moitié de la longueur du fémur, il devient plus fin, et apparaît complètement nerveux sur son côté externe, comme s'il allait produire un tendon. Mais sur son côté interne une autre partie charnuecc ρ planche XI née du fémur s'attache au muscle précédent, à l'endroit où il semble qu'il va procréer un tendon, comme si un nouveau muscle naissait à cet endroit, qui augmenterait le quatrième, et comme si deux muscles étaient joints ici pour en former un seul. Ce muscle, en s'épaississant, a l'apparence d'un muscle charnu, et avance vers le bas, devenant plus nerveux sur son côté externe ; il s'implante sur la fibula par un grand tendon, faisant une solide et ferme insertion sur le processus de l'appendice supérieurdd Fig. 5 et 6, chap. 31, livre I de la fibula. C'est en vue de ce tendon que la fibula a ce processus saillant par lequel elle est attachée au tibia, et que la tête latérale du fémur a un sinusee N dans fig. 2, chap. 30, livre I oblong sur son côté externe, spécialement fait pour sécuriser le trajet de ce tendon. Par ailleurs cela n'a aucune importance si vous comptez ce quatrième muscle comme un muscle ou deux : cependant, par égard pour Galien et pour ne pas perturber l'ordre, vous feriez mieux de décider qu'il n'y en a qu'un. En effet puisqu'il n'a pas vu ce muscle chez l'homme, Galien le compte pour un et le décrit tel que je l'ai trouvé chez les singes caudés. Chez les singes, la portion naissant du fémur ne se joint pas au quatrième muscle, mais est en effet un muscle unique, grand et large. D'ou vient que Galien l'appelle toujours un large muscle dans les Procédures anatomiques. Ce muscle cité ci-dessus d'après le troisième livre de l'Utilité des parties, nous le placerons en septième position. Galien assure que ce muscle est abducteur du tibia en même temps qu'il le fléchit et lui donne un petit mouvement de rotation. Mais dans le deuxième livre des Procédures anatomiques, il affirme que tout le tibia est mené en abduction vers l'extérieur par un simple mouvement de ce muscle, ayant oublié ce qu'il avait dit dans l' Utilité des parties, et connaissant sans aucun doute la nature exacte de ce muscle à cause du coureur à pied chez qui il l'avait vu arraché lors d'une course[504]. Mais il est très probable que Galien frappé par les signes que présentait ce coureur, ait attentivement examiné la nature de ce muscle chez les singes (comme il aurait dû le faire dans tous les cas)[505], et qu'il ait alors découvert que ce muscle, qui touche l'articulation du genou, avait été préposé par la Nature à un mouvement simple de flexion, sans inclinaison d'un côté ou de l'autre, même si ce quatrième muscle avance obliquement vers le tibia.Le muscle que Galien compte comme le cinquième muscle et le véritable cinquième muscle Galien compte comme le cinquième muscle celui qui, selon lui, constitue la troisième tête originaire de l'os coxal sous les débuts du troisième et du quatrième musclesff λ , μ planche XII ; mais le muscle de Galien est Ξ planche XII moteurs du tibia ; il écrit qu'il n'étend pas un tendon sur la face avant du tibia comme tous les autres muscles, mais qu'il s'insère sur la tête du fémur et sur le début du muscle du tibiagg Φ planche XII sur son côté interne, et qu'il est attaché en même temps au ligament entourant l'articulation. Dans le passage ci-dessus tiré des livres sur l' Utilité des parties, ce muscle est le huitième dans l'ordre numérique ; Galien enseigne dans le même passage qu'au moyen de ce muscle toute la cuisse fléchit et qu'en même temps toute la jambe a un mouvement vers l'extérieur. Mais dans le deuxième livre des Procédures anatomiques il commence par écrire que ce muscle donne progressivement à la jambe un mouvement de rotation vers l'extérieur, réalisant le mouvement

×Il est possible que l'anecdote à laquelle Vésale fait allusion soit celle d'un jeune coureur dont la rotule se luxa sur le devant du fémur, citée dans Utilité des parties III, chap. 15.
×La remarque est intéressante car elle fonde l'anatomie comparée.