Livre II
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il sera justement compté comme la troisième tête parmi celles qui sont originaires de cet appendice. Il est également nerveux, mais à une certaine distance de son origine, il devient charnu, en s'épaississant progressivement. Mais lorsque ce muscle [m. semi-membraneux] atteint la moitié de la longueur du fémur, il devient totalement charnu, bien qu'il apparaisse livide (comme je le dirai tout à l'heure) sur sa face postérieure. Donc ce muscle qui est descendu ainsi à l'arrière du fémur, en restant charnu, tourne le long de la face postérieure de la tête médiale du fémur et dès qu'il atteint la partie la plus élevéecc o planche XI du tibia, il se termine en un tendon rond, qui s'insère sur le côté de la partie antérieure du tibia, dans la région dans laquelle les premier, deuxième et troisième muscles moteurs de la jambe étendent leursdd chiffres 1, 2, 3, planche III tendons[507], comme cela a été dit. Mais le tendon de ce cinquième muscle ne descend pas aussi bas sur le tibia que le tendon du troisième muscle. Il dépasse à peine l'appendice du tibia, et ne s'insère pas sur la tête interne du fémur ni sur le ligament de cette articulation (en dépit de ce qu'on pourrait attendre, par respect pour Galien). Ce muscle a en plus une espèce de sillonee Le Ψ est placé dans ce sillon, planche XI creusé pour lui, sur sa face postérieure, dès son origine jusqu'au milieu environ de la longueur du fémur. Tout ce sillon est livide et est visiblement incisé en vue duff Φ planche X troisième muscle. En effet ce dernier est couché dans le sillon et sur le sillon qu'il recouvre de sa masse. Par ailleurs puisque l'origine et la direction de ce cinquième muscle sont identiques à celles du troisième muscle, il lui apporte également une assistance considérable dans la flexion de la jambe. Si ce muscle faisait une insertion même très obscurément sur la tête interne du fémur, ou s'il fléchissait la cuisse de manière importante, ou s'il avait une direction moins oblique que le troisième muscle, rien ne s'opposerait à considérer d'une certaine manière ce muscle comme le cinquième muscle de Galien, et le muscle que j'ai désigné comme le cinquième muscle de Galien comme celui au sujet duquel il critiquait les anatomistes. Mais puisque les choses ne sont pas ainsi, les mânes de Galien doivent tolérer que nous aussi nous ayons dit la vérité : trop confiant en ses singes, il a plusieurs fois accusé injustement d'autres anatomistes.Le sixième muscle Le sixième muscleh (g)g Φ planche III ; q planche I ; r planche II ; chiffre 3 planche IV ; p planche IX [m. tenseur du fascia lata] doit être examiné avec d'autant plus d'attention qu'il a une nature peu commune par rapport à tous les autres muscles. En effet, il est originaire de l'épine de l'ilium sur le côté externehh Σ planche III du premier muscle, ayant une tête pointue et charnueii de x à y, planche III en dedans, qui s'élargit en forme de souris ou de lézard, et se dirige en bas vers la région de l'articulation de la hanche où cette tête - ou muscle- redevient plus étroite, si bien qu'avant de passer sur le grand processus externekk Y, Q dans fig. 1 et 2, chap 90 [30] (du livre I)
l En-dessous de y, planche III
[grand trochanter] du fémur, elle apparaît si peu charnuel que le sixième muscle ne serait rien d'autre qu'une très grande et très large membrane dont la nature ressemble à celle d'un tendon, à laquelle est attachée la partie décrite présentant la forme d'un vrai muscle charnu. Dès son origine, et sur sa face externe, ce muscle apparaît à la vue comme une large membrane, recouvrant sur une certaine étendue les muscles qui entourent l'articulation de la hanche. Lorsque cette membrane a dépassé le grand processus [grand trochanter] du fémur, elle couvre toute la surface antérieure des muscles entourant le fémur, ensuite leur surface postérieure et extérieure, comme une espèce de peau qui descend jusqu'à l'articulation du genou : là, ce tendon s'insère sur la face antérieure du tibia et sur son côté externe, également comme une membrane. Par ailleurs l'épaisseur de cette membrane ou de ce tendon, comme il vous plaira de l'appeler, n'est pas la même partout. Toute la partie qui couvre la surface antérieure et la surface postérieure du fémur est extrêmement fine : et elle apparaît plus fine au fur et à mesure qu'elle est proche de la région interne [médiale] de la cuisse. Mais la partie de cette membrane qui s'étend sur le côté externe [latéral] de la cuisse est forte et épaisse et présente l'aspect d'un très large tendon. Ses fibres ont une direction verticale et descendent en pente jusqu'à l'endroit où elles s'insèrent sur la face antérieure du tibia, plus latéralement, et sur la fibula. Mais dans la région inférieure de son insertion, ce tendon se mêle à ceux qui s'étendent également au tibia, comme je vais le dire. En effet ce muscle doit être inscrit au nombre des muscles extenseurs, bien qu'il ait aussi une fonction considérable pour les muscles entourant le fémur, les maintenant tous en place à la façon d'un ligament transverse (pour les empêcher de bouger)[508]. Il a la même fonction que la sorte de membrane que nous avons décrite précédemment et qui entoure tous les muscles occupant l'avant-bras. On peut voir avec quelle perfection Galien décrit ce muscle en lui rendant un hommage en trois mots dans le deuxième livre des Procédures anatomiques. Je pense qu'il l'a complètement oublié dans les livres de l' Utilité des parties, puisqu'il ne le compte pas parmi les trois muscles placés dans la catégorie des muscles extenseurs du tibia, et parce qu'il ajoute la naissance du quatrième muscle à son discours dans le passage cité. S'il avait simplement expliqué l'insertion et le mouvement du quatrième muscle, comme il le fait pour tous les autres muscles, j'aurais pu penser qu'il considérait ce sixième musclemm Φ planche III comme celui qu'il décrivait comme le muscle conduisant le tibia latéralement ; c'est exactement ce que ce muscle pourrait faire, si vous regardez son emplacement et sa direction : donner au tibia un mouvement latéral, même minime. Mais en donnant plus d'explications au sujet du quatrième muscle, il a ajouté son origine à son discours, et Galien démontre clairement qu'il ne le décrit pas comme s'il était le sixième muscle, puisqu'il n'est pas originaire de l'appendicenn De I à Q, fig. 2, chap. 29, livre I de l'os de la hanche comme le troisième, le quatrième et le cinquième musclesoo λ , μ , ν et &, planche XI que nous avons décrits, mais qu'il le décrit comme lorsqu'il avait indiqué que le muscle abducteur est originaire de la partie la plus externe de l'os de la hanche[509]Nous sommes donc obligés de reconnaître que ce muscle est resté inconnu de Galien dans le passage précédent et

×Respectivement muscle sartorius, muscle gracilis et muscle semitendineux.
×Rappel : les parenthèses sont le fait de Vésale.
×La démonstration est laborieuse. L'idée générale qui la sous tend est la suivante : tant que Galien reste dans le vague, on peut interpréter ses textes, quand il entre dans les détails, il révèle son ignorance ;